Les bienfaits de la méditation pour les étudiants en médecine… et pour tous!

Faculté de médecine
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un homme méditant sur une montagne
La Dre Heather MacLean, de la Faculté de médecine, explique que le fait d’exercer son cerveau favorise la concentration, la créativité et la gestion du stress.

C’est la période de l’année où les gens commencent à se remettre en forme pour l’été. Mais avez-vous déjà pensé à la condition physique de votre cerveau?

« Les scientifiques de nature qui utilisent leur hémisphère gauche ne sont pas nécessairement les plus grands adeptes de la méditation », nous dit la Dre Heather Maclean, professeure adjointe à la Faculté de médecine et médecin à L’Hôpital d’Ottawa. « Peut-être parce que c’est trop léger, pas suffisamment structuré, davantage pour les âmes sensibles et sans fondement… mais il y a pourtant des preuves scientifiques claires des bienfaits de la pleine conscience. »

En tant que neurologue, la Dre MacLean croyait vraiment connaître le cerveau, jusqu’à ce qu’elle commence à explorer les concepts et les pratiques de la pleine conscience. D’abord, ça l’a aidée. Puis, elle s’en est servie pour aider ses étudiants en médecine de premier cycle de l’Université d’Ottawa, qui peuvent suivre un cours sur la pleine conscience et la méditation depuis 2014.

« J’ai été frappée en constatant leur niveau d’anxiété », a déclaré la Dre MacLean. « Ils avaient besoin de mécanismes d’adaptation, et ça me semblait être l’outil tout indiqué pour eux. »

Elle a donc travaillé avec d’autres professeurs de la Faculté à l’élaboration d’un programme sur la pleine conscience à l’intention des étudiants en médecine, qui l’a amenée à écrire son livre, Mindfulness for Medical School, Residency and Beyond.

La Dre MacLean explique que la pleine conscience est la pratique qui consiste à prêter intentionnellement attention aux expériences du moment présent sans porter de jugement, et que la méditation est l’exercice qui nous permet d’entraîner les muscles de la pleine conscience. La méditation implique des exercices simples tels que l’attention consciente à sa respiration et l’exploration consciente de ses sensations corporelles, des exercices où l’on focalise notre attention. Et c’est là que la véritable magie du cerveau se produit.

« Vous vous demandez peut-être comment le fait de concentrer notre attention sur quelque chose d’aussi banal que la respiration peut entraîner le cerveau à faire n’importe quoi, sauf respirer un peu mieux », dit la Dre MacLean. « En apprenant à faire des méditations simples régulièrement, vous modifiez sans le savoir les fonctions et la structure de votre cerveau et améliorez ses capacités générales. »

La science de la méditation et en quoi elle change le cerveau

Si vous songez à vous adonner à la méditation, mais que vous avez besoin d’une bonne raison de l’essayer, voici quelques bienfaits proposés par la Dre MacLean dans son livre.

Améliore la concentration en modifiant le rythme des ondes cérébrales

La recherche a permis de conclure que chez ceux qui ont une grande expérience de la méditation, on peut remarquer des changements dans le rythme de leurs ondes cérébrales. Ces changements dépendent de leur degré de concentration et de détente, et de l’objet de la méditation. Par exemple, bon nombre d’entre eux sont en mesure de produire de petites ondes alpha, typiques d’un état d’éveil détendu. Ce rythme favorise l’attention focalisée et peut aider à supprimer ou à amplifier les stimulations sensorielles afin d’améliorer consciemment certaines expériences et d’en ignorer d’autres.[i]

Stimule la pensée positive en mettant de l’ordre dans les connexions du cerveau

Lorsque certaines voies de neurones sont fréquemment utilisées, elles deviennent biologiquement connectées par le développement de nouvelles synapses, le renforcement d’anciennes synapses, la régulation de l’expression des gènes, et même la croissance de nouvelles connexions neuronales. La capacité du cerveau à modifier sa propre structure est appelée « neuroplasticité ». Cette fonction d’apprentissage du cerveau fait en sorte que si vous vous attardez trop souvent sur des pensées anxieuses et négatives, elles deviendront plus fréquentes avec le temps. Inversement, si vous cultivez des pensées et des attitudes calmes et positives, les voies pourront s’ancrer et constituer votre état d’esprit dominant.

Gère le stress en calmant l’amygdale

L’amygdale peut être décrite comme la sirène d’un raid aérien du cerveau, qui déclenche une réaction de combat ou de fuite. Si vous ressentez du stress, cette sensation vient de cette partie du cerveau. À mesure que les gens améliorent leurs capacités de méditation, l’activité dans l’amygdale s’atténue, ce qui se traduit par une diminution du stress ressenti.[ii]

Combat le processus de vieillissement en épaississant certaines parties du cerveau

Un examen d’imagerie par résonance magnétique (IRM) a permis de constater que, chez les personnes qui pratiquent régulièrement la méditation, certaines régions du cerveau sont physiquement plus épaisses que d’autres (nombre plus élevé de neurones et de connexions neuronales). Ces régions sont notamment responsables de l’attention, ainsi que du traitement sensoriel, cognitif et émotionnel de l’information. Par ailleurs, la méditation régulière peut avoir des effets neuroprotecteurs en réduisant le déclin cognitif associé au vieillissement normal.[iii]

Le contenu de cet article est tiré du livre de la Dre Heather MacLean, Mindfulness for Medical School, Residency and Beyond.


[i] Kerr CE, SR Jones, Q Wan, DL Pritchett, RH Wasserman, A Wexler, JJ Villanueva, JR Shaw, SW Lazar, TJ Kaptchuk, R Littenberg, MS Hämäläinen, et CI Moore. May 30, 2011. « Effects of mindfulness meditation training on anticipatory alpha modulation in primary somatosensory cortex. » Brain Res Bull. 85(3-4): 96-103.

[ii] Hölzel BK, J Carmody, KC Evans, et al. 2009. « Stress reduction correlates with structural changes in the amygdala. » Soc Cogn Affect Neurosci. 5(1): 11–17.

[iii] Lazar SW, CE Kerr, RH Wasserman, et al. 2005. « Meditation experience is associated with increased cortical thickness. » Neuroreport. 16(17): 1893–1897.

 

 

infographique

 

Photo de Dre Heather MacLean