La Célébration autochtone de la Faculté portée à la scène virtuelle

Faculté de médecine
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Les étudiants en médecine ont été accueillis par des prières, des chants et d’autres prestations culturelles sur le territoire non cédé du peuple algonquin

Un texte de Jessica Sinclair
Rédactrice scientifique

Pour couronner une journée d’apprentissage sur la santé des peuples autochtones, l’édition annuelle de la Célébration autochtone de la Faculté de médecine a été enregistrée au Centre de santé autochtone Wabano et mise à disposition des étudiants en médecine le 9 septembre, qui ont ainsi pu la visionner à distance. Bien que la partie festive se tenant normalement en après-midi n’ait pas eu lieu en raison de la pandémie, la cérémonie aura permis de faire état de la vitalité inébranlable de la communauté autochtone et du travail réalisé pour assurer la conservation et la résilience de sa culture.

L’événement a débuté par un discours inaugural de Lisa Abel, coordonnatrice du Programme autochtone, et par un chant d’honneur cri interprété par Elaine et Theland Kicknosway, respectivement mère et fils.

Avec de la sauge et des herbes sacrées, Annie Smith St-Georges, une aînée algonquine, et son mari Robert St-Georges ont réalisé une cérémonie de purification pour accueillir les nouveaux étudiants en médecine sur le territoire non cédé du peuple algonquin, là où se trouvent les campus de l’Université d’Ottawa. D’autres prières d’ouverture ont été prononcées par l’aînée métisse Reta Gordon et l’aînée inuite Sally Webster. Ces trois aînées siègent au comité directeur du Programme autochtone des EMPC.

Après avoir été accueillis par le Dr Bernard Jasmin, doyen de la Faculté de médecine, la Dre Melissa Forgie, vice-doyenne des Études médicales de premier cycle et la Dre Darlene Kitty, directrice du Programme autochtone, le public en ligne a pu assister à plusieurs performances culturelles.

La première performance a mis en vedette Theland Kicknosway (photo ci-dessus), qui, en 2018, à l’âge de 14 ans, est devenu la plus jeune personne à recevoir un prestigieux prix Indspire pour son leadership dans le domaine de la culture, du patrimoine et de la spiritualité. Son habile et belle danse du cerceau évoquait la transformation et la nature circulaire des cosmologies autochtones, tout en représentant des animaux en mouvement, dont un aigle qui prend son envol.

Ensuite, Heidi Langille et Samantha Kigutaq-Metcalfe se sont affrontées dans le jeu de respiration inuit du chant guttural. Elles ont expliqué le déroulement du concours avec un chef et un suiveur, chacun essayant de survivre et de faire trébucher l’autre. Elles ont ensuite interprété une berceuse mélodieuse de Baker Lake, au Nunavut, et une imitation de goélands. En guise de conclusion, elles ont interprété une chanson du Nunavik sur un avorton de portée qui est devenu le chef de son attelage de chiens de traîneau. Chaque chanson a été interrompue par des éclats de rire des deux femmes, conformément à la tradition.

Clayton Longboat et Belle Powless, Mohawk des Six Nations, ont parlé de l’importance de vivre sur la terre, et de consommer de la nourriture traditionnelle comme médicament, pour apporter la santé à l’esprit, au corps et à l’âme. Ils ont exécuté la danse shuffle des femmes, Clayton Longboat chantant et jouant un tambour d’eau représentant le ventre de la mère, accompagné de Belle Powless dansant une représentation de la femme du ciel massant la terre dans la carapace de la tortue. Tous deux ont ensuite exécuté la danse rapide Smoke Dance, une danse de guerre masculine destinée à donner de l’énergie aux guerriers et à faire valoir un jeu de jambes fantaisiste.

Prairie Fire, un trio de frères et sœurs composé de Hunter, Riley et Jacob McKenzie, a terminé l’après-midi avec une gigue métisse, interprétée sur de la musique de violon, en commençant par la gigue de la rivière Rouge qui raconte l’histoire d’un homme assis au bord de la rivière qui accorde son violon à un son venant des collines. Les écharpes rebondissant furieusement, ils ont conclu avec la gigue spéciale Fleur d’oranger qui s’accélère, évoquant un train qui prend de la vitesse, dédiée à tous les Métis qui ont travaillé sur le chemin de fer entre le Canada et les États-Unis.

Finalement, le chant d’honneur et la prière de clôture ont bouclé la boucle de la Célébration autochtone.