Il ne suffit pas de dire à vos enfants que le port d’un casque est important, les étudiants en médecine visitent les écoles pour leur démontrer l’importance
La plupart des parents s’entendront pour dire qu’il n’est pas toujours facile de convaincre les enfants de porter un casque de vélo ou de sport — un défi parfois frustrant compte tenu du fait qu’il a été prouvé que cette couche protectrice additionnelle prévient de graves lésions cérébrales.
C’est pourquoi, depuis plus d’une décennie, les étudiants en médecine de l’Université d’Ottawa visitent des écoles publiques locales au printemps pour sensibiliser les jeunes au port du casque; non pas en leur disant pourquoi, mais en leur montrant pourquoi.
Ces étudiants en médecine font des moules de cerveau en utilisant du Jell-O aux cerises pour démontrer la fragilité du cerveau et l’importance de le protéger. Ils présentent aussi des diapositives interactives et offrent une clinique d’ajustement du casque pour assurer son port sécuritaire.
Cette initiative communautaire a vu le jour il y a 12 ans sous le leadership du Dr Michael Vassilyadi, un neurochirurgien de CHEO et le directeur du programme ThinkFirst Ottawa, un chapitre de Parachute Canada, un organisme à but non lucratif dévoué à la prévention des blessures et à sauver des vies.
« Lorsque je suis arrivé à CHEO à titre de neurochirurgien en pédiatrie il y a près de 23 ans, j’ai été témoin de plusieurs traumatismes crâniens, particulièrement chez les jeunes enfants. Les ambulanciers amenaient ces patients à CHEO et nous devions faire une chirurgie toutes les deux à trois semaines. Tous les jours, on voyait de légers traumatismes crâniens et environ une fois par semaine, un traumatisme crânien grave, » explique Dr Vassilyadi, professeur agrégé du département de chirurgie et de pédiatrie à l’Université d’Ottawa et directeur de la clinique de recherche sur les commotions cérébrales de CHEO.
« En constatant la fréquence de ce genre de blessures, je me suis mis à penser à une façon de prévenir ces blessures, et c’est comme ça que je me suis impliquée dans la prévention et la sensibilisation des blessures grâce à ThinkFirst Ottawa il y a 16 ans, » ajoute-t-il. « Au départ, j’avais un petit groupe de bénévoles, qui étaient des gens de ma famille et de la communauté, qui se rendaient dans les écoles pour donner des conférences, et peu de temps après mes étudiants ont voulu s’impliquer. »
Appuyée par ThinkFirst Ottawa et Parachute Canada, cette initiative porte dorénavant le nom de « Brain Waves » et constitue un stage bénévole officiel faisant partie de la liste du curriculum d’apprentissage communautaire de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa. Elle comprend un volet francophone et un volet anglophone, permettant ainsi d’accueillir les étudiants anglophones et francophones et comprend des salles de classe francophones.
En 2018, 13 étudiants anglophones et cinq étudiants francophones du programme de médecine de l’Université d’Ottawa ont participé à « Ondes cérébrales ». Ils ont visité 12 écoles élémentaires à Ottawa et un total de 23 salles de classe.
Depuis le début du programme, 654 étudiants en médecine de l’Université d’Ottawa se sont bénévolement impliqués auprès du programme « Ondes cérébrales » (anciennement « Semaine du cerveau »), transmettant un message de prévention à plus de 10 000 étudiants dans des écoles élémentaires.
« Au cours de la dernière décennie, j’ai remarqué une baisse importante des traumatismes crâniens, plus particulièrement ceux nécessitant une chirurgie, » rapporte le Dr Vassilyadi, qui croit fermement à l’impact de la sensibilisation et de l’éducation au sein de la communauté. « Un casque est le meilleur investissement pour le cerveau. »
Si vous souhaitez en apprendre davantage au sujet de ce programme et de son impact sur la communauté, Henry Liu, étudiant en médecine à l’Université d’Ottawa a publié un rapport de recherche intitulé “Evaluation of a Community-based Concussion Prevention and Advocacy Program at the University of Ottawa” dans Journal médical de l’Université d’Ottawa