Des chercheurs découvrent un élément déclencheur important des métastases du cancer

Faculté de médecine
Huishan Guo, Dr Derrick Gibbings et Maneka Chitiprolu dans un laboratoire.
On s’attend à ce que les conclusions de l’Université d’Ottawa modifient le parcours de la recherche pour plusieurs scientifiques et fabricants de médicaments.

Comme plusieurs Canadiens, Dr Derrick Gibbings a été éprouvé par la perte d’amis et de proches qui ont perdu leur combat contre le cancer. Toutefois, contrairement à la plupart des gens, il est dans une position unique qui lui permet d’explorer la maladie en profondeur. Les plus récentes recherches de son équipe de l’Université d’Ottawa démontrent que lorsqu’on sait ce qui ne va pas, on peut explorer les façons d’y remédier.

« Il est gratifiant de travailler en recherche sur le cancer, » affirme-t-il. « En identifiant les mécanismes qui provoquent ou aggravent la maladie, nous pouvons travailler en vue de résoudre ces problèmes. »

Dr Gibbings est professeur adjoint au Département de médecine cellulaire et moléculaire à la Faculté de médecine. De concert avec son équipe, il a identifié un élément déclencheur clé à l’origine de la propagation du cancer. Les résultats ont été publiés lundi dans Developmental Cell, une revue de pointe portant sur la biologie cellulaire et moléculaire.

On sait qu’un ensemble de gènes particuliers joue un rôle dans le cancer. L’équipe du Dr Gibbings a expliqué en détail comment les gènes déclenchent les métastases, ou la propagation du cancer, dans un modèle du cancer du sein. L’équipe a démontré que les gènes stimulent la production d’exosomes, de minuscules bulles libérées par les cellules qui stimulent la migration et la métastase des cellules cancéreuses. Lorsque les gènes sont désactivés, la production d’exosomes diminue—tout comme le risque de propagation du cancer.

De plus, l’équipe du Dr Gibbings a découvert que la production d’exosomes fait partie de la voie autophagique, un processus métabolique normale au cours duquel l’organisme recycle ses propres composants. Puisque la voie autophagique joue un rôle primordial dans le cancer, les sociétés pharmaceutiques développent déjà des médicaments pour influencer la voie et traiter la maladie, et ont maintenant plus de munitions en main pour travailler, grâce au Dr Gibbings et à son équipe.

« Notre travail consiste à changer le centre d’intérêt concernant ce que doivent rechercher les gens lorsqu’ils développent des médicaments pour traiter le cancer, » explique Dr Gibbings. « Nous avons produit une preuve supplémentaire voulant que les chercheurs se penchent davantage sur des façons de bloquer les exosomes comme moyen de prévention de la propagation du cancer. »

À la suite de la révélation du rôle de la voie autophagique dans le cancer, Dr Gibbings croit que leurs conclusions pourraient s’avérer pertinentes pour d’autres types de cancer également. L’équipe est heureuse de partager ses découvertes et d’ouvrir la voie à de nouvelles recherches et à des traitements possibles.

« Le travail a été un effort collectif avec des collaborateurs de l’Hôpital d’Ottawa et de la France également, » mentionne-t-il, reconnaissant l’auteur principal Huishan Guo et l’étudiante au doctorat Maneka Chitiprolu parmi les nombreux collaborateurs de l’article.

« Nous sommes emballés de voir notre travail avancer dans le domaine public après deux à trois années de travail intense. »

Lire l’article intégral (en anglais).

 

Crédit photo : Laboratoire du Dr Derrick Gibbings.

Huishan Guo, Dr Derrick Gibbings et Maneka Chitiprolu dans un laboratoire.