Des chercheurs de l’IRCuO ouvrent la porte à de nouvelles pharmacothérapies pour le Parkinson

Faculté de médecine
Représentation graphique des neurones dans le cerveau.
La recherche, publiée dans Nature Communications, reflète l’impact de l’équipe de recherche sur l’atténuation d’une crise des soins de santé imminente.

Le Dr David Park a consacré un nombre incalculable d’heures à explorer comment la désactivation d’un gène affecte la façon qu’une cellule traite les nutriments dont elle a besoin pour assurer sa propre survie et remplir ses fonctions. Pour lui et son équipe de recherche, il s’agit d’un morceau essentiel du casse-tête que constitue la maladie de Parkinson.

La maladie de Parkinson, qui entraîne la dégénérescence des cellules nerveuses du corps et une perte progressive du contrôle moteur, touche 10 millions de personnes dans le monde.

« Nous avons désespérément besoin de nouvelles thérapies pour soulager les symptômes du Parkinson et ralentir sa progression », explique le Dr Park. « La maladie ravage non seulement le corps, mais aussi le système de santé. »

Une équipe de chercheurs de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, dirigé par le Dr Park, a découvert comment une mutation génétique peut mener à une forme de la maladie de Parkinson : à savoir, la mutation du gène PINK1. Leurs résultats de recherche ont été publiés cette semaine dans Nature Communications, qui fait partie de la prestigieuse famille de revues Nature.

En collaboration avec l’Institut de recherche sur le cerveau de l’Université d’Ottawa (IRCuO), le Dr Park et d’autres chercheurs ont démontré dans des articles antérieurs que le PINK1 était lié à la maladie de Parkinson. Toutefois, l’article publié cette semaine nous aide à mieux comprendre les mécanismes moléculaires qui sous-tendent ce lien.

Les mitochondries sont les organites qui transforment les nutriments, comme le calcium, dans les cellules. L’équipe du Dr Park a découvert qu’une protéine produite par le gène PINK1 peut modifier la protéine mitochondriale LETM1, un processus qui joue un rôle crucial dans le captage du calcium par les mitochondries. La désactivation du gène PINK1 entraîne une dysfonction de la protéine LETM1 (inactiver le gène d’une souris reproduit une mutation spontanée chez les humains). Ce processus interrompt la transformation normale du calcium par la mitochondrie et cause la mort des cellules cérébrales.

En mettant au jour le mécanisme qui empêche une cellule de traiter le calcium, l’équipe de recherche a pu déterminer de nouvelles cibles dans la fabrication de médicaments, ouvrant la voie à de nouveaux traitements potentiels pour la maladie de Parkinson. Cinq ans de recherche ont abouti à ces résultats qui, selon En Huang, chercheur associé au Département de médecine cellulaire et moléculaire de la Faculté et coauteur de l’article, peuvent mener à de nouvelles avenues dans le domaine des essais cliniques de médicaments.

« Nous avons découvert une nouvelle voie moléculaire dans la pathogenèse du Parkinson », précise En Huang. « En gros, cela veut dire que nous avons trouvé des cibles potentielles pour la création de nouveaux médicaments. »

Plusieurs chercheurs de haut niveau de l’IRCuO ont participé à la rédaction de l’article, notamment : le Dr Park, directeur de l’Institut; le Dr Daniel Figeys, directeur du Département de biochimie, microbiologie et immunologie; et la Dre Ruth Slack, vice-doyenne intérimaire à la recherche à la Faculté de médecine et nouvelle membre de la Société royale du Canada.

« Je suis fier de l’excellent article que mon équipe a rédigé », souligne le Dr Park. « C’est grâce à ce type de travail et à notre collaboration avec d’autres chercheurs ici, à Ottawa, que nous allons cimenter la réputation internationale de l’IRCuO en tant que centre d’excellence. »

Lire l’article intégral (en anglais).

 

Crédit photo principale : Laboratoire du professeur Park

Représentation graphique des neurones dans le cerveau.