Lorsque le nouveau coronavirus s’est répandu partout sur la planète au début de l’année, les hôpitaux du monde entier ont réduit leurs procédures médicales, notamment des chirurgies cardiaques essentielles, pour faire face à la menace de la COVID-19. Maintenant que le virus SRAS-CoV-2 fait partie de notre nouvelle anormalité, les hôpitaux doivent trouver des moyens de reprendre les chirurgies cardiaques, tout en protégeant autant que possible les patients et les travailleurs de la santé contre le SRAS-CoV-2.
Le Dr Marc Ruel, professeur aux Départements de chirurgie et de médecine cellulaire et moléculaire de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, est l’auteur principal de deux articles récents qui examinent la façon dont les centres de chirurgie cardiaque ont été touchés par la pandémie de COVID-19, et comment ils peuvent reprendre leurs activités dans un environnement caractérisé par une faible prévalence à long terme du SRAS-CoV-2.
« Les chirurgiens cardiaques, qui pratiquent des interventions essentielles, doivent gérer deux menaces en même temps : évidemment la menace de la COVID, et celle du décès ou des complications associé(es) à une maladie cardiaque non traitée. C’est pourquoi les patients nécessitant les soins cardiaques les plus pressants doivent être triés de la manière la plus objective et la plus fiable possible, en utilisant des outils de prédiction comme celui mis au point à l’Université d’Ottawa par ma collègue, la Dre Louise Sun, du Département d’anesthésie et de médecine de la douleur », a déclaré le Dr Ruel, qui est également titulaire de la Chaire Michael Pitfield, et chef de la Division de chirurgie cardiaque de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa.
« Chaque jour, nous nous efforçons de préserver la capacité pour une éventuelle éclosion de cas de COVID-19, mais en même temps nous devons gérer de manière optimale nos nombreux patients qui ont besoin d’une chirurgie cardiaque, soulager leurs angoisses et leur permettre de retrouver une vie saine en toute sécurité. »
Dans le premier article, intitulé « Response of Cardiac Surgery Units to COVID-19: An Internationally-Based Quantitative Survey » publié dans Circulation, le Dr Ruel et ses coauteurs ont constaté que 60 centres de chirurgie cardiaque dans 19 pays avaient réduit le nombre de leurs chirurgies cardiaques de 50% à 75 % en moyenne en raison de la pandémie.
« L’interruption généralisée des chirurgies cardiaques décrite ici vient s’ajouter à l’observation préoccupante selon laquelle la surmortalité non liée à la COVID-19 pourrait désormais dépasser la mortalité directement liée aux infections par la COVID-19 », peut-on lire dans l’article.
Le second article, intitulé « Committee Recommendations for Resuming Cardiac Surgery Activity in the SARS-CoV-2 Era: Guidance from an International Cardiac Surgery Consortium » publié dans The Annals of Thoracic Surgery, contient 12 recommandations élaborées par un consortium d’experts de 19 pays. Les recommandations couvrent des sujets tels que : la priorité des interventions chirurgicales, le traitement des patients cardiaques ayant contracté la COVID-19, et les protocoles d'octroi de congé et de suivi des patients.
Les deux articles ont été rédigés conjointement par l’Université d’Ottawa, l’Université Cornell de New York et le Centre médicale Cedars Sinai de Los Angeles.