Dansez comme si personne ne vous regardait, dit notre artiste en résidence

Faculté de médecine
Sandra Tisiot
Chaque année, la Faculté de médecine invite un artiste local à faire découvrir son art aux étudiants de première et deuxième années du programme de MD. En 2018, place au mouvement créatif du corps!

Le mouvement fera de vous un meilleur médecin. C’est du moins l’avis de l’artiste en résidence de cette année, Sandra Tisiot. Originaire de Hamilton (Ontario), Sandra est passionnée de danse depuis sa plus tendre enfance. Cette passion l’a menée à Los Angeles, où elle a passé près de 10 ans à l’étudier, puis à travailler comme danseuse professionnelle. Sur scène, elle a surtout fait de la danse contemporaine et du jazz. Malheureusement, peu après avoir obtenu un rôle dans la reprise de Fame au cinéma, elle a dû mettre un terme à sa carrière de danseuse en raison d’une blessure. L’amour du mouvement ne l’a toutefois jamais quittée. Aujourd’hui, elle enseigne le bodyART (une discipline axée sur le mouvement du corps) et l’entraînement à la barre à Ottawa. Au cours de la prochaine année, ce sera au tour des étudiants de première et deuxième années du programme de MD de découvrir son art. L’entrevue qui suit s’est déroulée peu après le début de la résidence de Sandra au printemps 2018.

Comment décririez-vous votre rôle comme artiste en résidence de la Faculté de médecine?

L’artiste en résidence aide les étudiants et étudiantes à explorer leur côté créatif. Chez les étudiants en médecine, en particulier, c’est beaucoup l’hémisphère gauche du cerveau — le côté analytique — qui travaille. L’artiste en résidence aide à stimuler l’hémisphère droit. Comme danseuse, je veux les aider à explorer leur créativité par le mouvement.

Comment avez-vous su que ce poste existait?

Quelqu’un m’en a parlé pendant que je travaillais sur mon mémoire de maîtrise en métaphysique, intitulé Dancing with the cosmos to a higher state of being [Danser avec le cosmos pour atteindre un état de conscience supérieur, ndlt]. Le rôle d’artiste en résidence s’inscrit dans la lignée de ce travail, dans lequel j’aborde le mouvement dans sa dimension physique et thérapeutique, mais aussi comme une façon d’atteindre ce qu’on appelle le flow state, ou « expérience optimale », qui nous met en contact avec la paix, la joie et le bonheur.

Pourquoi le poste vous attirait-il?

Le mari de ma sœur est médecin. Il joue du piano, et je sais que ça l’aide à composer avec le stress et le surmenage. Quand j’ai appris que la Faculté de médecine cherchait un artiste en résidence, l’idée m’a semblé brillante, parce que j’ai pu constater les bienfaits des arts sur la santé mentale et émotionnelle de mon beau-frère. De même, quand quelqu’un bouge dans l’espace de façon créative, il se passe quelque chose. C’est bon pour la santé mentale, c’est très enrichissant et ça permet de se recentrer. C’est aussi une source profonde de joie. La joie qu’on ressent en dansant de tout son corps est beaucoup plus profonde que ce qu’on peut ressentir au gym avec un programme d’exercices structuré qui ne cible que certains groupes musculaires.

Qu’avez-vous mis au programme pour cette année?

La première phase sera centrée sur les mouvements répétitifs. On travaillera avec le yoga, la danse, la force et la pleine conscience. L’idée, c’est de se familiariser avec le mouvement jusqu’à ce que le corps et l’esprit lâchent prise et qu’on atteigne cet état d’expérience optimale. C’est là que les étudiants constateront que le stress cède la place à la créativité et aux idées.

Une fois qu’ils seront plus à l’aise avec leur corps ­ après trois mois environ ­, on pourra introduire des mouvements de danse moderne structurés. Pendant les derniers mois, on fera un peu de groove. C’est vraiment agréable, comme une soirée dansante entre amis. On met de la bonne musique et à chaque nouvelle chanson, on explore un seul mouvement sous tous ses angles. On peut se perdre complètement dans ce genre de danse; beaucoup de gens trouvent ça très libérateur et amusant.  

Craignez-vous que la peur des gens de danser en public vous complique la tâche?

C’est vrai que ça peut être gênant de danser en public! J’en ai discuté avec la Faculté. On essaie de trouver un autre endroit que l’atrium, qui est très public et très passant. Il est important que le lieu où se déroulera le cours ne décourage pas la participation. J’aimerais beaucoup trouver un local très lumineux, parce que la lumière est bénéfique, mais aussi assez intime pour que les participants puissent avoir leur bulle. C’est très important.

Qu’aimeriez-vous accomplir pendant votre résidence?

J’espère que les participants y trouveront une source d’inspiration et le goût d’intégrer le mouvement, peu importe sous quelle forme, à leur quotidien, que ça finisse par faire partie de leur identité, parce qu’ils vont vraiment en avoir besoin comme médecins. À peu près autant que nous aurons besoin d’eux. 

Sandra Tisiot