Au sein du monde académique, les stagiaires postdoctoraux sont considérés comme étant parmi les plus importants moteurs de l’innovation et de la découverte au Canada. Il s’agit du deuxième d’une série de profils qui mettra en lumière la recherche postdoctorale à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa.
Q et R avec Manuel Ahumada Escandon
Q : Dans votre enfance, qu’est-ce qui vous passionnait à l’idée de devenir scientifique?
R : Je dois manifestement mon amour pour la science depuis l’enfance à Peter Parker et son alter ego, l’homme-araignée! De là, la curiosité de vouloir en apprendre davantage au sujet de la nature a été ma force motrice.
Q : Comment vous êtes-vous retrouvé à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa?
R : J’ai complété mon doctorat en chimie à l’Université de Santiago au Chili, et j’ai d’abord fait mon entrée à l’Université d’Ottawa à titre d’étudiant au doctorat grâce au Programme des futurs leaders dans les Amériques (PFLA) du gouvernement du Canada. À la fin de mon stage ici, mon superviseur m’a offert un poste à titre de stagiaire postdoctoral, et je n’ai pas hésité à accepter! En mai 2016, j’ai joint le laboratoire de génie et de chimie des bionanomatériaux de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa, avec une affiliation avec le Département de biochimie, microbiologie et immunologie sous la supervision du Dr Emilio Alarcon.
Q : En quoi consiste la recherche de votre équipe?
R : Notre travail consiste à développer des matériaux dotés de propriétés mécaniques de pointe et de propriétés antibactériennes et anti-inflammatoires novatrices, pouvant être appliqués à différents tissus comme le cœur, la peau ou les yeux.
Q : Comment un Canadien ordinaire peut-il comprendre votre travail?
R : Les maladies du cœur sont la principale cause de décès au Canada. Bien que les chirurgiens et les traitements sauvent des vies, nous cherchons à régénérer le tissu mort à la suite d’une crise cardiaque, ce qui permettrait au cœur de reprendre sa fonction. Nous cherchons également à générer de nouveaux implants cornéens synthétiques pour un traitement plus accessible pour les patients atteints de cécité cornéenne. Je suis très heureux de pouvoir participer au développement de biomatériaux pouvant être utilisés de façon sécuritaire pour le traitement de maladies, et permettant d’éviter la douleur, les effets secondaires et autres problèmes associés aux traitements actuels.
Q : Quel est l’aspect le plus génial de votre travail à l’Université d’Ottawa?
R : Dans mon cas, j’ai beaucoup aimé la liberté de pouvoir tenter chaque expérience qui vient à l’esprit, en ce qui concerne ma recherche et l’équipement que j’utilise dans le cadre de mon travail. Ce fut une expérience remarquable qui m’a permis d’acquérir un ensemble de nouvelles compétences, d’améliorer ma méthode d’enseignement, et d’élargir mon réseau. Selon moi, on ne devient pas stagiaire postdoctoral pour l’aspect monétaire, mais plutôt pour approfondir son apprentissage, sa spécialité, sa méthode d’enseignement et son réseau.
Q : Que faites-vous lorsque vous ne faites pas de la recherche?
R : Lors de mes courtes périodes de temps libre, j’aime courir, jouer de la guitare, lire sur des sujets autres que la science, ou regarder Netflix.
Le stage postdoctoral : un échelon important à la réussite scientifique
Un stage postdoctoral est complété entre les études de doctorat et un poste permanent en sciences au sein de la Faculté, permettant ainsi de jeter les bases d'une carrière fructueuse dans le domaine de la recherche en santé et sciences.
L’obtention d’un poste au sein d’une faculté universitaire est un processus concurrentiel; des centaines de personnes posant parfois leur candidature pour un seul poste. Retenir l’attention d’un employeur requiert la production de recherche de qualité et une expérience de travail au sein d’établissements et auprès de chercheurs de pointe. Les stages postdoctoraux aident les chercheurs à faire ceci.
En n’ayant pas à jongler avec la charge de cours à laquelle un étudiant est normalement confronté, les postdoctorants sont en mesure de consacrer davantage de temps à la recherche, et de grandement contribuer à l’intensité de recherche et de publication de l’établissement. En formation pour devenir eux-mêmes des chercheurs principaux, les postdoctorants fournissent un encadrement et forment les membres du laboratoire en partageant des techniques, des connaissances et des idées, et sont essentiels au bon fonctionnement de plusieurs laboratoires.
Crédit photo : laboratoire du Dr Emilio Alarcon