Pour assurer sa défense, un pays a besoin de médecins hautement qualifiés qui sauront soigner les militaires de l’Armée, de l’Aviation et de la Marine.
Dans le cadre du Programme militaire d'études de médecine, les membres des Forces armées canadiennes (FAC) peuvent présenter une demande aux facultés de médecine, dont la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa. Celle-ci réserve annuellement des places à cette fin dans son programme d’études médicales de premier cycle et son programme d'études médicales postdoctorales en médecine familiale (niveau entrée). Certains étudiants se joindront même aux Forces après avoir été admis au programme de médecine.
« Nous sommes très chanceux d’avoir d’aussi bonnes relations de travail avec toutes les facultés de médecine du Canada pour répondre à nos besoins croissants », a déclaré le lieutenant-colonel Deborah McDonald du Service de santé royal canadien.
Nous avons demandé à quatre de nos étudiants en médecine ce que cela signifie pour eux d’être membre des FAC étudiant en médecine, et à qui ils pensent en ce jour du Souvenir.
Capitaine Victor Pak, MD 2023
Service : Armée de terre – Service de santé royal canadien (SSRC)
Alors que j’exerçais en tant que physiothérapeute militaire au sein du SSRC, j’ai constaté la pénurie de médecins de soins primaires dans les FAC et les risques plus élevés d’épuisement professionnel en raison de la charge de travail accrue des praticiens en place. J’espère augmenter les capacités de soins primaires des FAC en tant que médecin militaire après ma résidence en médecine familiale, soit dans un Centre des services de santé des Forces canadiennes (clinique) ou dans une unité affectée aux ambulances de campagne (unité médicale mobile). J’espère également terminer l’Examen de compétence additionnelle en médecine d’urgence pour devenir médecin urgentiste.
J’ai été déployé en Afghanistan en 2005 avec le régiment des Royal Canadian Dragoons en tant qu’officier des blindés. Douze dragons ont fait le sacrifice ultime en servant leur pays, et j’ai eu l’honneur de travailler avec certains d’entre eux. Je pense souvent à ces dragons, ainsi qu’à d’autres membres des FAC qui, malheureusement, ne sont pas revenus au pays. Comme je suis d’origine asiatique, je pense également aux Canadiens d’origine chinoise qui ont combattu pendant la Seconde Guerre mondiale pour obtenir le droit de vote (qui leur avait été refusé en raison d’une loi très discriminatoire, la Loi d’exclusion des Chinois de 1923). Ces pionniers ont ouvert la voie à une nouvelle ère de la pensée qui a étendu les droits fondamentaux des minorités visibles, non seulement d’origine asiatique, mais de toutes origines.
Capitaine Vincent Laframboise, MD 2023
Service : Armée de terre – Service de santé royal canadien (SSRC)
Servir dans les Forces canadiennes peut vous amener à être déployé n’importe où au pays ou à l’étranger, parfois dans des environnements hostiles. Pour ma part, je saisis toutes les occasions d’approfondir mes connaissances dans des domaines précis liés à la médecine de combat, comme les soins actifs, la médecine d’urgence et la chirurgie traumatologique. Bien que je compte d’abord me spécialiser en médecine familiale, j’aimerais par la suite me spécialiser en chirurgie traumatologique pour sauver le plus de vies possible.
J’aimerais également suivre le cours d’évacuation médicale des FAC pour acquérir les compétences nécessaires pour récupérer les soldats blessés et commencer à les soigner et à les préparer à la chirurgie sur les lieux mêmes de l’accident, ainsi qu’à bord de l’hélicoptère vers l’hôpital de campagne le plus proche.
Le jour du Souvenir, je me souviens de mes collègues du 5e Régiment du génie de combat à Valcartier, au Québec, qui ont été blessés physiquement ou mentalement pendant leur déploiement. Je me souviens aussi des familles des soldats tombés au combat qui sont venues à notre unité pendant le jour du Souvenir en 2016 pour rendre hommage à leurs proches. C’était un moment très émouvant.
Sous-lieutenant Courtney Guy, MD 2021
Service : Armée
J’ai été attirée à la fois par la médecine et les FAC parce que ce sont des communautés qui m’aident à soutenir d’autres personnes. Pendant mes études en médecine, j’essaie de garder à l’esprit la population militaire que je servirai et de définir comment je peux être le meilleur médecin possible pour ces soldats.
Après ma résidence en médecine familiale, j’espère me spécialiser en médecine d’urgence et en médecine aéronautique.
En ce jour du Souvenir, je me souviens des braves hommes et femmes qui ont servi et continuent de servir ce pays extraordinaire afin que nous puissions tous continuer à jouir des libertés et des richesses que nous avons au Canada.
Capitaine Nicolas Ouellet, MD 2022
Service : Aviation royale canadienne
J’éprouve un immense sentiment de fierté à l’idée de réaliser enfin mon rêve de devenir médecin militaire, tout en ayant l’appui de l’armée dans cette grande entreprise. J’ai la responsabilité de m’assurer que je m’entraîne au mieux de mes capacités afin de pouvoir soigner mes camarades soldats et de ne pas les laisser tomber.
J’espère me spécialiser dans un domaine qui évolue rapidement et qui requiert l’acquisition de compétences pratiques, car j’ai toujours aimé travailler dans ce genre de milieu. J’espère pouvoir pratiquer la médecine sur une base militaire et rester à l’écoute de mes camarades soldats tout en participant avec eux à des exercices et à des déploiements internationaux qui nous permettront d’aider des régions du monde qui sont dans le besoin.
Auparavant, le jour du Souvenir était toujours une occasion d’honorer les soldats des guerres précédentes ou les proches éloignés. Cependant, au cours des dernières années, le jour du Souvenir est devenu un événement plus émotif pour moi. J’ai perdu des amis qui étaient avec moi pendant l’entraînement de base et pendant mon séjour au Collège militaire royal. Ce n’est que maintenant que je me rends compte que nous ne pouvons concevoir les émotions que ressentent les anciens combattants cette journée-là.
Les médecins militaires jouent un rôle essentiel en aidant les gouvernements, les militaires et les organisations internationales dans leurs efforts pour sauver des vies et apaiser la souffrance. Ils seront déployés probablement au moins une fois pour une mission quelconque (conflit, post-conflit, humanitaire) au cours de leur service obligatoire.
À propos du Programme militaire d’études de médecine (PMEM) :
- Le PMEM offre aux membres actifs de la Force régulière le subventionnement de 100 % des frais de scolarité et des livres, ainsi qu’un salaire pendant qu’ils poursuivent des études médicales de premier cycle ou une résidence en médecine familiale.
- Pendant leurs études de médecine, les membres des FAC peuvent se concentrer uniquement sur leurs études. Ils ne sont jamais retirés de l’école de médecine pour servir lors de déploiements ou pour participer à une formation ou à des exercices militaires.
- Lorsqu’un étudiant en médecine des FAC termine sa résidence en médecine familiale, il doit compléter cinq ans de service obligatoire au sein des FAC s’il a été subventionné par le PMEM.
- La première affectation d’un nouveau médecin militaire autorisé est généralement dans l’une des cliniques militaires du Canada, où il fournit des soins primaires aux membres des FAC. Les médecins militaires exercent des fonctions semblables à celles de leurs homologues civils en médecine familiale, mais en mettant davantage l’accent sur la promotion de la santé, la santé au travail et la médecine sportive.
- Les médecins militaires ont également l’occasion de suivre une formation spécialisée dans divers domaines comme la médecine d’urgence, la traumatologie et la médecine opérationnelle (qui comprend la médecine aéronautique et la médecine de plongée).