Le Dr David Tobin place le mieux-être à l’avant-plan de l’éducation médicale

Faculté de médecine
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Un homme appuyé contre une rampe devant une fenêtre.
Le mieux-être chez les apprenants en médecine doit être favorisé dès le départ, insiste le médecin de famille.

Michelle Read
Rédactrice à la Faculté de médecine

Le Dr David Tobin s’entretient régulièrement avec ses stagiaires en médecine et leur pose des questions du genre « Vous êtes-vous fait des amis? Y a-t-il des personnes vers lesquelles vous pouvez vous tourner lorsque vous avez besoin d’aide? Comment puis-je vous aider? »

Le Dr Tobin croit fermement qu’il faut promouvoir le mieux-être dès les premiers jours de la formation médicale. Évaluer comment les apprenants en médecine se sentent pendant leur formation est une composante essentielle du processus.

« Les échecs que vivent la plupart des apprenants n’ont rien à voir avec un manque de connaissances médicales, mais plutôt avec l’incapacité à s’adapter », mentionne le Dr Tobin. « Il est très difficile d’apprendre et d’assimiler de l’information lorsqu’on souffre de dépression ou qu’on vit un stress important. »

Il y a plus de 30 ans, lorsque le Dr Tobin était étudiant, les gens croyaient qu’être un bon médecin signifiait être un expert en médecine. Depuis, il a vu plusieurs médecins heureux et intelligents devenir indifférents, épuisés et mécontents, vivre un divorce et quitter la médecine prématurément.

La raison? Le Dr Tobin est convaincu que cela tient à la formation qu’ils ont reçue. « Il est temps de changer notre philosophie quant à la façon de former nos apprenants en médecine », déclare le professeur adjoint au Département de médecine de familiale.

Le Dr Tobin s’est fait l’ardent défenseur de nombreuses initiatives visant à aider les apprenants à se sentir appuyés et à relever les défis des études en médecine.

En tant que médecin de famille au Centre de médecine familiale de Greenboro, le Dr Tobin enseigne non seulement la médecine aux résidents et aux étudiants en médecine, mais il les aide aussi à développer leur résilience et à favoriser leur mieux-être.

Il y a cinq ans, le Dr Tobin a supervisé la mise sur pied d’un comité bénévole sur le mieux-être et la résilience au Département de médecine familiale. L’une des initiatives, OttawaResiliency.org, offre des conseils, des ressources et des stratégies d’adaptation pour aider les apprenants à réussir, non seulement dans le programme d’études médicales postdoctorales, mais ailleurs.

« Le mieux-être ne s’arrête pas à l’obtention du diplôme », mentionne-t-il. « Comme la vie ne va pas en se simplifiant, nous leur permettons d’acquérir des compétences qu’ils peuvent mettre en pratique tout au long de leur carrière et, nous l’espérons, transmettre en tant que superviseurs. »

En tant que directeur de l’activité Academic Day au Département de médecine familiale, le Dr Tobin organise une rencontre mensuelle pour les résidents et les étudiants en médecine. Une journée typique comprend des conférences et des ateliers, mais il arrive que les apprenants sortent pour assister à des causeries en avant-midi, suivies d’un après-midi de sport, d’art ou de yoga.

« Même si la médecine peut être complexe et sérieuse, plaisir et humour ont toujours leur place », mentionne le Dr Tobin. « J’aime faire rire mes étudiants pour alléger l’atmosphère et leur permettre de vivre pleinement leur expérience d’apprentissage. »

Les étudiants en médecine d’aujourd’hui sont très intelligents, mentionne le Dr Tobin, et ont passé plusieurs années à enrichir leur curriculum vitae. Mais un CV impressionnant ne signifie pas pour autant une bonne base de mieux-être et de résilience. Il est difficile de faire des études en médecine pendant quatre ans, puis deux à cinq années de résidence. Et pour plusieurs d’entre eux, c’est la première fois où ils doivent composer avec la critique et l’échec.

« Si je devais choisir une qualité chez un étudiant en médecine, ce serait la résilience », déclare le Dr Tobin, qui a siégé au comité des admissions pendant trois ans. « Les écoles de médecine évoluent et tiennent compte dorénavant non seulement des notes, mais aussi des expériences de vie qui façonnent un étudiant. »

Le Département de médecine familiale envisage la création d’un poste subventionné pour évaluer et promouvoir le mieux-être parmi ses apprenants – et pour leur éviter de tomber malades et de nécessiter les services du Bureau des services aux étudiants ou du Programme de promotion de la santé.

Des responsables du Programme d’études médicales de premier cycle ont discuté avec le Dr Tobin au sujet d’un rôle similaire, conçu pour superviser le mieux-être des étudiants et réduire le nombre d’aiguillages. « La meilleure forme de prévention consiste à nous assurer que les apprenants savent qu’il y a des personnes vers lesquelles ils peuvent se tourner et sur qui compter en tout temps. »

Bien que loin d’être ancrée dans l’éducation médicale, mentionne le Dr Tobin, la notion de mieux-être est de plus en plus présente dans les soins prodigués aux patients. Il a mis en pratique la « médecine narrative » dans sa pratique il y a longtemps : en étant non seulement à l’écoute des symptômes de ses patients, mais à ce qui se passait dans leur vie. « Cela dresse un tableau complet de leur santé », déclare le Dr Tobin. Cela peut prendre plus de temps, mais les patients aiment être traités avec compassion et cela se traduit par des économies à long terme.

Le Dr Tobin continue d’exercer son leadership dans son soutien aux apprenants de la Faculté et dans le mentorat de médecins heureux et en bonne santé. « Si j’étais ministre de la Santé, je dirais, si les médecins sont en bonne santé, la population s’en portera mieux forcément et, ultimement, cela coûtera moins cher au système. »

« Les soins aux patients débutent par l’attention portée à nos médecins », dit-il, « et former ces médecins signifie promouvoir leur mieux-être. »

 

Crédits photos : Kate Jaimet


On trouvera ci-dessous un résumé des services de counseling et de soutien disponibles :

Les étudiants en médecine peuvent communiquer avec le Bureau des services aux étudiants par téléphone, au 613 562-5800, poste 8136, ou par courriel, à [email protected], pour parler à un conseiller ou à une autre personne-ressource.

Les résidents, les étudiants des cycles supérieurs et le personnel enseignant peuvent communiquer avec le Programme de promotion de la santé à la Faculté par téléphone, au 613 562-5800, poste 8507, ou par courriel, à [email protected]. Les résidents peuvent joindre la ligne de crise de la PARO, sept jours sur sept et 24 heures sur 24, au 1 866 Help-Doc.

Les étudiantes et étudiants internationaux sont invités à communiquer avec le Bureau international ([email protected]) pour toute question. Ils peuvent également faire appel aux services a leur disposition, comme le Service de counselling, au besoin.

Autres sources de soutien recommandées :

  • votre médecin de famille
  • le programme sur la santé des médecins de l’OMA (1 800 851-6606)
  • votre programme d’aide aux employés et à la famille
  • la ligne de crise en santé mentale, accessible sept jours sur sept et 24 heures sur 24 au 613 722‑6914 (à Ottawa) et au 1 866 996-0991 (à l’extérieur d’Ottawa); Tel-Aide Outaouais, au 1 800 567-9699

Et:

Une vue d’ensemble d’un homme appuyé contre une rampe devant une fenêtre.