Dr Guy Trudel, chercheur principal pour une étude canadienne sur la moelle osseuse, fait équipe avec des astronautes de la SSI pour découvrir les implications de l’exploration de l’espace lointain

Faculté de médecine
Faculté de médecine
Photo du Dr Guy Trudel et son personnel de laboratoire.
Le cinquième lot d’équipement de recherche pour l’étude MARROW du Dr Guy Trudel prendra la route de l’espace le 2 avril. Ce lot sera inclus parmi les ravitaillements essentiels et les nouvelles expériences qui seront livrés à la Station spatiale internationale (SSI) à bord de la capsule SpaceX Dragon.

Le cinquième et dernier lot d’équipement de recherche pour l’étude MARROW du Dr Guy Trudel prendra la route de l’espace le 2 avril. Ce lot sera inclus parmi les ravitaillements essentiels et les nouvelles expériences qui seront livrés à la Station spatiale internationale (SSI) à bord de la capsule SpaceX Dragon.

L’étude MARROW (réaction adipeuse de la moelle osseuse : rouge ou blanche?) en collaboration avec l’Agence spatiale canadienne cherche à définir les effets de la microgravité sur la moelle osseuse des astronautes. En tant que chercheur principal, le Dr Trudel, professeur à l’Université d’Ottawa et clinicien à l’hôpital d’Ottawa, espère mettre en lumière les effets sur le corps humain, de l’exploration de l’espace lointain, telle qu’une mission habitée sur Mars.

« Selon des expériences réalisées sur Terre qui imitent la réalité d’un astronaute dans l’espace avec peu ou aucune gravité, telles que les études sur les longues périodes d’alitement, nous savons que la graisse s’accumule dans la moelle osseuse durant des périodes prolongées de sédentarité, » explique le Dr Trudel. « Cette graisse nuit à la production de globules rouges et de globules blancs, et dans certains cas, nous avons constaté que cela a des conséquences irréversibles. »

L’étude MARROW a vu le jour en 2015, et 14 astronautes y participeront sur une période de cinq ans. Chaque astronaute soumet des échantillons de sang et d’haleine avant le vol, et recueille des échantillons de son sang et de son haleine durant son séjour à la SSI en utilisant l’équipement spécialisé, puis les soumet pour analyse à son retour sur Terre.

« Ces missions de ravitaillement à la SSI sont une pierre angulaire de notre étude, » mentionne le Dr Trudel. « Nous envoyons des cartouches aux astronautes de la SSI pour qu’ils puissent prélever des échantillons dans ces conditions de microgravité et ceux-ci sont retournés lorsque la capsule SpaceX Dragon retourne sur Terre. »

Au cours des 3 dernières années, l’équipe du Dr Trudel a reçu de la SSI quatre livraisons d’échantillons grâce à la capsule SpaceX Dragon et le lancement du 2 avril prochain permettra de ravitailler la SSI avec suffisamment de fournitures pour les futurs astronautes participant à MARROW pour réaliser leurs prélèvements d'échantillons.

Le projet MARROW a connu un réel succès grâce aux résultats obtenus de la SSI, rapportait le Dr Trudel. Jusqu’à maintenant, la grande majorité des cartouches sont retournées sur Terre et ont été livrées à nos laboratoires de l’Université d’Ottawa intacts; contenant des échantillons de sang et d’haleine de haute qualité, donnant des résultats précis.

« MARROW constitue pour la plupart des astronautes la première expérience à laquelle ils participent dès leur arrivée à la SSI puisque nous devons établir le plus rapidement possible en quoi l’espace affecte leur corps et leur numération globulaire, » rapporte le Dr Trudel. « Ainsi, souvent dans leur premier rapport à la Terre, vous les entendrez dire: ‘Aujourd’hui, je commence par l’expérience MARROW du Canada.’ »

La moelle osseuse est un organe vital et tous les globules blancs et rouges sont produits par la moelle osseuse. Si elle ne fonctionne pas comme il se doit et ne produit pas suffisamment de globules, les humains peuvent mourir. C’est pour cette raison que l’étude MARROW est si importante pour comprendre comment prévenir ou remédier à l’anémie de l’espace et la détérioration de la numération globulaire.

« Nous savons que la prochaine étape de la science de l’espace est l’exploration de l’espace lointain, » dit le Dr Trudel. « À l’heure actuelle, les missions spatiales habitées ont une durée de six mois, mais il y a espoir que les missions habitées dans l’espace se prolongent à un an, deux ans, et même trois ans. Compte tenu de ce rêve, il est important de comprendre ce qui advient de la moelle osseuse dans l’espace. »

Photo du Dr Guy Trudel et son personnel de laboratoire.