Le Dr Jamie Bonaparte, médecin accompli le jour, musicien primé le soir

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Nouvelles de la faculté

Par David McFadden

Research Writer, Faculty of Medicine

Paragon Cause
Le groupe rock du Dr Bonaparte a remporté des prix musicaux, s’impose sur les radios universitaires et gagne en popularité dans le monde.
Paragon Cause

« "I think music makes me a better doctor. I can come home from work after a stressful day and go downstairs, put on my headphones, and record music. It really allows you to escape for that brief... »

Dr. Jamie Bonaparte

Le Dr Jamie Bonaparte a un secret. Lorsqu’il ne pratique pas la médecine ou n’enseigne pas à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, lui et sa partenaire font de la musique dans un duo rock indé qui a récemment remporté des prix musicaux, s’impose sur les radios universitaires et gagne en popularité dans le monde.

C’est ce qu’on appelle avoir le vent dans les voiles! Plus tôt cette année, Paragon Cause, le groupe rock à base de synthétiseurs du Dr Bonaparte, a remporté deux prix importants aux East Coast Music Awards 2022 du Canada, dans les catégories « Étoiles de demain » et « Enregistrement électronique de l’année ». La communauté musicale d’Ottawa a récemment récompensé le dernier album du groupe, Autopilot, en lui attribuant le prix des « Meilleurs arrangements et production » aux Prix de la musique la capitale.

Le Dr Bonaparte, sans doute grâce aux deux vies qu’il mène, celle de médecin et celle de musicien, parvient, avec sa partenaire de groupe, à proposer des musiques ambiantes et accrocheuses. Grâce à cet exutoire qu’est la musique, le Dr Bonaparte a constaté qu’il a amélioré sa capacité à résoudre les problèmes de manière créative dans les deux domaines, ce qui lui permet ainsi de mieux se concentrer et d’éviter l’épuisement professionnel.

Pour devenir le musicien et le producteur de rock primé qu’il est aujourd’hui, cet otorhinolaryngologiste-chirurgien cervico-facial et professeur adjoint à la Faculté de médecine, qui a fait ses débuts dans le studio d’enregistrement qu’il a aménagé dans son sous-sol, a emprunté un chemin remarquable en lui-même.

Enfant, le Dr Bonaparte habitait un quartier ouvrier du Cap-Breton et aimait déjà beaucoup les arts. Il commence le piano très jeune et participe à plusieurs concours de dessin. Il développe une passion pour le hip-hop à l’adolescence. Dans la vingtaine, il joue de la guitare lorsqu’il n’étudie pas à l’Université Dalhousie. Il fait alors partie de quelques groupes semi-professionnels à Halifax, dont un auquel appartient Rose Cousins, maintenant auteure, compositrice et interprète lauréate d’un Juno.

Mais lorsqu’il commence sa résidence en 2007 à l’Université d’Ottawa, le Dr Bonaparte doit mettre de côté la pratique de la musique en raison des exigences posées par les études médicales supérieures pour devenir médecin praticien.

« J’ai essayé de continuer la musique, dit-il, mais ce n’était tout simplement pas possible. J’étais beaucoup trop occupé ».

Il s’est donc pleinement investi dans sa carrière médicale, a publié de nombreux articles et a été récompensé pour ses recherches, notamment par le prestigieux prix John Orlando Roe, une récompense qui doit son nom au chirurgien qui a réalisé la première rhinoplastie en 1887. Le Dr Bonaparte est notamment membre du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada et de l’Académie canadienne de chirurgie plastique et reconstructive faciale.

Bien qu’il ait tiré une grande satisfaction de sa carrière médicale florissante à Ottawa, il s’est progressivement rendu compte que faire de la musique lui manquait. Sa vie professionnelle très active commençait à l’épuiser, ce qui l’a amené à rechercher un meilleur équilibre dans ses activités récréatives.

Pour s’amuser, le Dr Bonaparte a repris sa guitare et a commencé à jouer en fin de semaine sur des scènes ouvertes. Il a publié son profil sur un site Web de jumelage de musiciens, et c’est ainsi qu’il a rencontré Michelle Opthof, enseignante du secondaire et chanteuse d’expérience dans des productions théâtrales. Le courant est passé entre les deux, et Paragon Cause a ainsi vu le jour.

Les deux membres de ce nouveau duo ont pris confiance et se sont engagés à produire un album. Ils ont publié de la musique en ligne tout en se produisant lors de petits concerts dans la région d’Ottawa. Puis, par un coup du sort qui n’a pas fini de les enthousiasmer, l’un des guitaristes préférés du Dr Bonaparte, Sune Rose Wagner, du groupe rock indé danois The Raveonettes, prend l’avion pour Ottawa afin de collaborer avec eux.

« En voulant plaisanter, je lui ai écrit sur Twitter “Tu pourrais peut-être venir à Ottawa pour enregistrer des chansons avec nous et nous aider à produire notre prochain album”. Il m’a répondu “Ok, on fait ça” », raconte le Dr Bonaparte en riant. « Nous avons passé de merveilleux moments! »

En l’espace d’une semaine, huit chansons ont été enregistrées dans le studio aménagé au sous-sol du Dr Bonaparte. C’est ainsi qu’est né leur premier album, Lies Between Us. Le leader des Raveonettes, devenu un ami du duo et qui les aide depuis à écrire leurs chansons, est retourné chez le Dr Bonaparte trois semaines plus tard pour une autre séance d’enregistrement productive. Leur deuxième album, What We Started, est né.

« C’était assez incroyable. Ces deux albums nous ont permis de nous faire connaître au Canada et aux États-Unis. Puis l’Europe a commencé à s’intéresser à notre musique, et nous avons continué sur notre lancée », dit-il.

Avec leur troisième et plus récent album, écrit et enregistré pendant la pandémie de COVID-19, toujours avec l’aide de Sune Rose, et toujours dans le sous-sol du Dr Bonaparte (suffisamment équipé pour produire une musique de qualité professionnelle), les trois artistes acquièrent une notoriété grandissante. Pour cet album, ils ont également travaillé avec Liam Howe des Sneaker Pimps et Eric Avery, ancien membre de Jane’s Addiction.

Le Dr Bonaparte et sa partenaire Michelle sont en train de devenir des architectes sonores recherchés. Ils ont récemment aidé Berlin, groupe new wave des années 1980, à produire une réédition de leur succès The Metro. Partenaires dans la musique et dans la vie, les membres de Paragon Cause ont récemment eu leur premier enfant.

Le succès croissant du duo est en partie dû au fait que le Dr Bonaparte s’est rendu compte qu’il devait explorer de nouveaux horizons pour trouver un équilibre dans sa vie. Se souvenant de l’artiste qui sommeillait en lui, il a acquis la conviction que son existence ne devait pas être réduite à sa seule profession, même s’il appréciait cette dernière et menait une carrière prospère.

« C’est grâce à la musique et à l’art que j’évite l’épuisement professionnel. Je pense qu’un vrai professionnel doit s’investir dans des activités qui lui permettent de préserver sa santé mentale et de devenir meilleur, précisément parce qu’il prend soin de lui », affirme-t-il. « Et il n’y a rien de pire qu’un médecin qui est un mauvais patient. »

Le Dr Bonaparte est convaincu que son parcours de musicien l’a également aidé à devenir un meilleur chirurgien et chercheur.

« Lorsqu’on effectue des chirurgies ou des travaux de recherche, on doit vraiment être créatif », explique-t-il. « Je pense que la musique fait de moi un meilleur médecin. Je rentre du travail après une journée stressante, je descends au sous-sol, je mets mes écouteurs et j’enregistre de la musique. »

« Vous vous évadez pendant un moment, vous rechargez vos batteries mentales pour devenir plus fort le lendemain. »

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