Le Dr Kieran Moore a vu naître sa passion pour la santé publique à la Faculté de médecine

Faculté de médecine
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Dr Kieran Moore
Le diplômé de l’Université d’Ottawa nous parle de l’influence de la Faculté sur son parcours qui l’amènera à devenir l’un des plus grands médecins de l’Ontario.

Par Michelle Read
Rédactrice

Le Dr Kieran Moore a appliqué à Ottawa l’adage « à Rome, fais comme les Romains », alors qu’il y étudiait pour obtenir son diplôme de médecine.

« Je marchais jusqu’au canal, je patinais jusqu’au lac Dows et je me rendais à pied à mes stages à l’Hôpital Civic », se rappelle le Dr Moore en parlant de ses études à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa.

Le Dr Moore s’est immergé dans la vie des étudiants en médecine d’Ottawa et a fini par établir les bases qui le mèneraient à sa plus grande vocation, médecin hygiéniste en chef de l’Ontario, chargé de superviser la santé d’une province entière pendant une pandémie.

Vivre pleinement la vie étudiante

Le Dr Moore est d’abord venu à Ottawa pour devenir page à la Chambre des communes, tout en étudiant les sciences à l’Université d’Ottawa.

« J’étais attiré par Ottawa, non seulement parce que c’est la capitale nationale, mais aussi parce que c’est une belle ville dynamique qui se distingue par son environnement naturel, et son bilinguisme – j’étais déjà bilingue à l’époque et j’étais très enthousiaste à l’idée de pouvoir parler le français. » Après deux ans, il a été accepté au programme de médecine de l’Université d’Ottawa. « La réputation de cette école de médecine a toujours été excellente », dit-il.

Étudiant actif et engagé, le Dr Moore s’est plongé dans la vie étudiante, participant à des courses de lits sur la rivière des Outaouais, jouant des sketches dans le spectacle médical de la Faculté et s’impliquant dans les programmes d’études. Il a aussi saisi toute occasion d’élargir ses horizons médicaux.

La médecine d’urgence était son principal intérêt, ce qui le plaçait aux premières lignes des soins médicaux.

« Pendant tous mes stages à l’école de médecine, j’ai passé la majeure partie de mon temps à l’urgence, que ce soit en obstétrique ou en médecine générale, et j’étais donc très concentré sur les procédures à suivre dans les cinq premières minutes d’une urgence », dit-il.

Inspiré par de précieuses discussions

Au cours de sa quatrième année, le Dr Moore a effectué un stage dans le Nord de l’Ontario, à Thunder Bay, une expérience qui allait marquer sa carrière. Travaillant dans le Nord pendant plus de 15 ans, il s’est appuyé sur ce qu’il avait appris à l’École d’épidémiologie et de santé publique de la Faculté, où un professeur en particulier, le Dr John Last, a exercé une profonde influence sur lui.

Le Dr Last a été un auteur, un scientifique et un enseignant prolifique, et un chef de file dans l’élaboration de normes éthiques pour l’épidémiologie et la santé publique. Il a pu accéder au titre de professeur émérite et, à ce jour, ses textes de référence sont utilisés par les écoles de santé publique, de médecine communautaire et d’épidémiologie dans le monde entier.

« Le Dr Last a exercé une profonde influence sur tous les étudiants de la classe, car il nous a amenés à penser en termes de populations, et pas seulement d’individus – une approche plutôt rare en médecine, où l’on se concentre plus souvent sur un seul patient à la fois », explique le Dr Moore. « En nous amenant à réfléchir aux populations, le Dr Last a incité nombre d’entre nous à réfléchir aux politiques de santé. »

« J’ai commencé à m’intéresser aux politiques de santé des populations lorsque j’étais coroner local dans le Nord – je me suis penché sur la prévention des accidents et j’ai participé à des enquêtes qui ont donné lieu à des recommandations stratégiques. Je pense que les conférences du Dr Last sur la santé des populations et les bénéfices pour celles-ci ont été à la base de cette approche. »

La carrière du Dr Moore s’est finalement transformée en une supervision de la santé de populations entières, s’appuyant sur son expertise dans le travail de première ligne et la santé publique. En tant que médecin hygiéniste pour le service de santé publique de Kingston, Frontenac, Lennox et Addington (KFL&A) lorsque la COVID-19 a frappé en 2020, le Dr Moore et son équipe ont rapidement mis en œuvre une foule de mesures d’urgence.

« À Kingston, nous sommes petits, flexibles et bien intégrés dans la communauté, et c’est pour cela que dans le cadre de mes fonctions, j’ai entretenu des relations très étroites avec les partenaires des soins primaires et aigus », dit-il. L’équipe a été en mesure de mettre rapidement en place des centres d’évaluation, de disposer d’une très bonne capacité de dépistage au niveau local et d’une forte capacité de gestion des cas et des contacts.

« Nous avons également intégré la politique de santé et utilisé très tôt les pouvoirs des  médecins hygiénistes pour protéger la communauté », explique le Dr Moore. « Et je suis particulièrement fier des réalisations de notre unité de santé pour protéger le secteur des soins de longue durée, le plus vulnérable de notre communauté. »

Une expertise unique pour assumer un rôle important

Le Dr Moore estime que cette occasion de jouer un rôle de premier plan a ouvert la porte à sa nomination au poste de médecin hygiéniste en chef de l’Ontario en juin dernier, et il avait bien hâte de contribuer à la santé de la population à l’échelle provinciale.

« Les 20 premières années de ma carrière ont été consacrées à la médecine d’urgence, à l’ambulance aérienne et au réseau de coroners, et les 10 dernières années ont été consacrées à la santé publique », dit-il. « Je crois que c’est une expérience unique d’avoir été ancré dans la médecine de première ligne et de pouvoir appliquer ces principes au niveau de la population – c’est ce qui suscite en moi le plus d’enthousiasme. »

Le Dr Moore croit que les Ontariens peuvent être fiers des efforts qu’ils ont déployés tout au long de la pandémie, les félicitant d’avoir adopté des stratégies de prévention.

« Nous avons une stratégie d’immunisation de classe mondiale, et je pense que la plupart des Ontariens ont été très compréhensifs quant à la nécessité de combiner l’immunisation et les mesures de santé publique », dit-il.

En août, l’Université d’Ottawa est devenue la première université au Canada à exiger les deux doses de vaccination à toute personne voulant se rendre sur le campus, une politique que le Dr Moore soutient.

« La politique d’immunisation est particulièrement importante dans le secteur des universités et des collèges. Je félicite la Faculté de médecine d’avoir amené l’Université dans cette direction. »

« Ce que nous avons appris au cours de cette pandémie, dit le Dr Moore, peut nous aider à nous préparer aux futurs défis sanitaires. Je pense que nous nous rendons compte que nous sommes une fédération, et j’espère que cela va renforcer notre fédération. Je serais ravi d’entendre les politiciens parler d’une approche Équipe Canada qui mise sur l’uniformité à travers les provinces. »

Encore aujourd’hui, le Dr Moore maintient ses liens avec la Faculté et les bons amis qu’il s’est faits pendant ses études. « Je communique régulièrement avec mes nombreux amis de longue date, et notre classe continue à se réunir à l’occasion. »

« Les études en médecine sont le fondement d’amitiés durables. »

 

Condensé d’une entrevue réalisée en août 2021.


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