par Chonglu Huang
Durant sa jeunesse, la Dre Susan Rogers Van Katwyk a fréquenté des écoles intermédiaires et secondaires en Chine et aux Émirats arabes unis et a même acquis quelques notions de mandarin.
Aujourd’hui, elle joint sa passion pour l’épidémiologie à son expérience internationale pour faire carrière dans la rédaction de politiques en santé mondiale visant à lutter contre la résistance aux antimicrobiens, c’est-à-dire contre l’incapacité croissante des antibiotiques à traiter les infections bactériennes.
« Mes parents enseignaient dans des écoles internationales, raison pour laquelle nous avons longtemps vécu à l'étranger », confie la Dre Rogers Van Katwyk, qui vient tout juste d’obtenir son doctorat en épidémiologie à l’Université d’Ottawa. « Je croyais que j’allais devenir diplomate, mais à l’école secondaire, je me suis découvert une passion pour la biologie et la chimie. La science et les chiffres m’ont toujours intéressée, mais dans mon parcours professionnel, je ne me suis jamais vraiment éloignée de la politique mondiale. »
La Dre Rogers Van Katwyk est directrice de la recherche sur la résistance aux antimicrobiens au Global Strategy Lab, un groupe de recherche codirigé par le Dr Steven Hoffman, épidémiologiste à l'Université York, et Patrick Fafard, professeur adjoint aux affaires publiques et internationales du Centre de droit, politique et éthique de la santé de l’Université d’Ottawa.
Le 16 novembre, un commentaire intitulé « A roadmap for sustainably governing the global antimicrobial commons », dont la Dre Rogers Van Katwyk est l’auteure principale, a été publié dans la revue The Lancet. Ce commentaire a été corédigé par une équipe internationale composée de chercheurs de l’Université de Cambridge, de la Banque mondiale et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Chez Global Strategy Lab, la Dre Rogers Van Katwyk travaille en étroite collaboration avec l’OMS et d’autres intervenants internationaux pour explorer des possibilités de collaboration internationale et d’intervention collective en matière de résistance aux antimicrobiens.
« Nous nous devons d’intervenir dans trois domaines et (…) les pays se doivent d’agir de manière concertée », explique la Dre Rogers Van Katwyk. « Le premier domaine est l’accès aux antibiotiques pour tous ceux qui en ont besoin; le second est la conservation, pour éviter d’abuser des antibiotiques; et le troisième est l’innovation, puisqu’aucun antibiotique novateur n’a été mis au point au cours des 30 dernières années. »
La Dre Rogers Van Katwyk insiste sur le fait que, d’abord et avant tout, chaque personne, peu importe son revenu, qu’elle vive en milieu rural ou urbain, doit avoir accès aux antibiotiques dont elle a besoin. Parallèlement, une initiative mondiale concertée est nécessaire pour veiller à ce que les êtres humains n’abusent pas des antibiotiques et risquer de rendre ces derniers inefficaces contre les infections bactériennes.
« Les antibiotiques sont utilisés pour divers traitements et interventions médicales susceptibles de sauver des vies, notamment lors de césariennes, de transplantations d’organes et de dialyse rénale, pour ne citer que quelques exemples, » rapporte la Dre Rogers Van Katwyk. « Les pays et les leaders en soins de santé doivent unir leurs efforts pour préserver les antibiotiques à notre disposition et faire preuve d’innovation en matière de nouveaux médicaments et de solutions de rechange. »