Une étude souligne l’importance d’observer les patients pour s’assurer qu’ils respectent les traitements médicaux

Faculté de médecine
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un tensiomètre à côté d'un tas de médicaments
Certains cas d’hypertension, a priori résistants au traitement, sont résolus lorsque les patients font l’objet d’une simple observation au moment de prendre leurs médicaments.

Les conclusions récentes du Dr Marcel Ruzicka et de son équipe de recherche suggèrent qu’observer les patients lorsqu’ils prennent leurs médicaments peut servir d’outil pour veiller à ce qu’ils respectent le traitement prescrit.

Le Dr Ruzicka, professeur agrégé au Département de médecine de la Faculté de médecine et clinicien-chercheur à l’Hôpital d’Ottawa, était l’auteur-ressource d’une étude résumée dans une lettre de recherche publiée le 17 juin dans la revue JAMA Internal Medicine.

Le Dr Ruzicka et son équipe * ont étudié des patients dont l’hypertension artérielle semblait résister au traitement, et qui devaient ainsi être dirigés vers un spécialiste.

À l’issue de l’étude, les chercheurs ont constaté que, chez certains participants, lorsque ces derniers n’étaient pas livrés à eux-mêmes mais qu’au contraire le traitement était administré par un tiers, et qu’il faisait l’objet d’une observation pour veiller à ce que la posologie prescrite soit respectée, l’hypertension se résorbait.

« Les patients ayant une résistance apparente au traitement contre l’hypertension sont fréquemment soumis à de longs tests diagnostiques coûteux et même invasifs visant à éliminer des formes rares d’hypertension, » déclare le Dr Ruzicka. « Cependant, pour certains d’entre eux, il ne s’agit que d’une simple question de non-respect du traitement pharmaceutique visant à réduire la tension artérielle qui rend l’hypertension ‘résistante’ au traitement. »

Le Dr Ruzicka explique que, selon leur étude, chez certains patients, le non-respect de la posologie des médicaments prescrits pour réduire la tension artérielle n’est pas détecté lorsque de simples méthodes d’évaluation de l’adhérence au traitement sont utilisées (questions posées au patient, nombre de pilules, ou examen des dossiers de renouvellement en pharmacie). Cependant, la détection du non-respect du traitement grâce à des tests d’observation directe évite à ces patients de subir des tests coûteux et invasifs.

Dans l’avenir, l’observation plus étroite des patients qui présentent un tel diagnostic pourrait permettre d’assurer le respect du traitement et résorber le trouble, a conclu l’équipe.

Selon le Dr Ruzicka, les résultats de l’étude auraient également de sérieuses répercussions sur d’autres troubles médicaux.

« Le respect du traitement est un sérieux problème, particulièrement chez les patients atteints de maladies chroniques qui nécessitent des traitements à vie », explique le Dr Ruzicka, soutenant ainsi que peu importe le problème de santé, le fait de veiller au respect du traitement peut être très important pour la santé du patient.

L’équipe prévoit de faire un suivi auprès des patients de l’étude après une année, et d’établir si une consultation psychologique pourrait contribuer à encourager les patients à respecter leurs traitements de manière autonome.

« Il est important d’évaluer les causes de ce type particulier d’inobservation du traitement, puis de résoudre celles où la constatation d’un tel non-respect au moyen de tests d’observation directe entraîne un 'désengagement’ et une perte de suivi, » soutient le Dr Ruzicka.


* Les membres du corps professoral, Frans H. H. Leenen (Département de médecine cellulaire et moléculaire), Tim Ramsay (École d’épidémiologie et de santé publique), Ann Bugeja (Département de médecine), Cedric Edwards (Département de médecine), Brendan McCormick (Département de médecine), Swapnil Hiremath (Département de médecine)

 

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