Avec l’aide de ses camarades de classe et amis, Emma Grigor, étudiante en médecine à l’Université d’Ottawa, a lancé la fondation Medical Equipment Collection (MEC) en 2016. Ce club sans but lucratif offre sans frais de l’équipement médical aux gens dans le besoin qui ont des difficultés financières.
Dans le cadre de son travail comme sauveteuse pour Timbres de Pâques, un organisme qui organise des camps pour les enfants handicapés, Emma a constaté la nécessité de certains appareils médicaux, bien que leur coût se traduise souvent par un fardeau financier additionnel pour les familles.
« Pour nos jeunes campeurs, avoir leur déambulateur, leur fauteuil roulant ou leur canne signifiait qu’ils pouvaient se déplacer librement et être autonomes durant les activités, » explique-t-elle. « Après avoir discuté avec leurs parents, j’ai été stupéfiée en apprenant les coûts importants associés à l’achat d’un fauteuil roulant ou d’un déambulateur. Ceci m’a fait réfléchir à l’incidence d’un besoin sur la vie des gens, plus particulièrement ceux dans le besoin. »
Un peu plus tard la même année, Emma a fait la connaissance d’un travailleur social alors qu’elle faisait du bénévolat au Centre de réadaptation de L’Hôpital d’Ottawa. Il lui a mentionné qu’il était fréquent que des équipements médicaux soient jetés par les établissements de soins de longue durée et les résidences pour personnes âgées, tout simplement parce qu’ils ne disposent pas d’un espace d’entreposage suffisant.
« Cette conversation a fait naître l’idée de créer un projet communautaire pour distribuer ces appareils aux personnes dans le besoin, » mentionne Emma. « J’étais nerveuse au départ, il y avait beaucoup d’inconnu et de considérations associés à la direction d’une nouvelle initiative complexe. J’ai appris à sortir de ma zone de confort et j’ai obtenu des conseils auprès de leaders en soins de santé prêts à partager leur expertise. »
L’un de ces experts était Nathan Rusthoven, le travailleur social qui a inspiré le projet d’Emma. Nathan a aidé la fondation à tisser des liens avec des partenaires communautaires, y compris Lésions médullaires Ontario, Carefor, The Ottawa Mission et la Société canadienne de la sclérose en plaques.
Ces partenaires communiquent avec la fondation pour transmettre les demandes des personnes à la recherche d’équipements médicaux, tout en prenant soin de respecter leur vie privée et de protéger leurs renseignements personnels. De son côté, la fondation travaille avec des établissements de soins de longue durée et résidences pour personnes âgées qui font don des appareils non utilisés en vue d’aider les personnes qui ne pourraient pas se les permettre autrement.
Depuis 2016, la fondation MEC est passée d’une équipe composée de quelques amis à plus de 25 étudiants de l’Université d’Ottawa et de l’Université Carleton, y compris des membres du comité exécutif responsable de divers aspects du projet, passant par la cueillette des appareils, l’entreposage, le tri et le jumelage à des gens à la recherche d’un type précis d’appareil.
« Voir concrètement l’impact de ce projet sur les gens dans la communauté est extrêmement touchant, » déclare Kaitlyn Rourke, une étudiante de quatrième année en sciences biomédicales à l’Université d’Ottawa, qui est actuellement la directrice générale de la fondation. « Mon implication au sein de la fondation m’a également appris à être plus consciente des problèmes d’accessibilité au sein de notre société. »
Clara Faltas, une autre bénévole, qui est une étudiante en sciences infirmières à l’Université d’Ottawa, a mentionné que sa participation à ce projet lui a permis de mieux connaître les appareils utilisés dans les hôpitaux et d’approfondir ses connaissances des soins de première ligne prodigués aux patients. Elle a constaté que plusieurs patients ont besoin de déambulateurs, dont certains coûtent jusqu’à 500 $.
« Les gens croient à tort que les soins de santé au Canada sont totalement gratuits. Pourtant, ce n’est pas le cas, encore moins pour ceux qui n’ont pas d’assurance collective, » a ajouté Jenna MacNeil, une étudiante en médecine à l’Université d’Ottawa et vice-présidente de la fondation. « Ces types d’appareils sont souvent partiellement couverts, ou pas du tout. »
À ce jour, la fondation a distribué plus de 80 pièces d’équipement médical et a reçu beaucoup de commentaires positifs des gens de la communauté, y compris le témoignage touchant d’une personne ayant reçu un appareil : « Avant, j’avais beaucoup de difficulté à me rendre chez mon médecin de famille. Maintenant, grâce à mon scooter, je suis capable de m’y rendre sans problème et à l’heure. Je peux me rendre à la pharmacie, au laboratoire et à l’épicerie; je suis autonome. De plus, financièrement, j’économise beaucoup d’argent sur les frais de transport pour mes déplacements. Psychologiquement, je me sens mieux; je suis plus heureux qu’avant. »
« Bien que nous soyons une initiative communautaire relativement récente, nous avons parcouru beaucoup de chemin, » déclare Emma. « Plusieurs de nos bénévoles poursuivent des études en médecine, et nous partageons un but important de défendre les droits des personnes vulnérables. Je suis optimiste qu’une solution novatrice comme la nôtre visant à donner une deuxième vie à des appareils non utilisés constitue une façon d’améliorer la qualité des soins offerts aux gens appartenant aux groupes vulnérables sans ajouter un fardeau aux ressources en soins de santé. »
Pour ce qui est des plans d’avenir, Emma et les membres de son équipe amassent actuellement des fonds pour couvrir les frais nécessaires à l’obtention du statut officiel d’organisme de bienfaisance pour la fondation. Ils sont également à la recherche d’espace d’entreposage supplémentaire pour l’inventaire d’appareils.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur le groupe et sur la façon de faire don d’équipement ou de fonds, veuillez visiter le site Web officiel.