Des étudiants de l’ÉÉSP obtiennent un avant-goût des conditions sur le terrain

Faculté de médecine
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La Faculté de médecine crée un cours appliqué pour aider Santé publique Ottawa à lutter contre la COVID-19

Un texte de Jessica Sinclair, rédactrice scientifique

 

Lorsque la COVID-19 se pointait à Ottawa ce printemps, la Dre Melissa Brouwers, directrice de l’École d’épidémiologie et de santé publique de l’Université d’Ottawa (ÉÉSP), savait très bien que l’agence de santé publique de la ville avait un impressionnant volume de travail à faire. Et ses étudiants étaient désireux d’aider.

C’est cet enthousiasme qui a mené à des occasions de bénévolat à Santé publique Ottawa (SPO) pour les étudiants de l’ÉÉSP — et, finalement, à une occasion unique d’apprentissage par la pratique.

« Le tout a débuté par du bénévolat, puis s’est soldé par la création d’un cours; nos étudiants n’étant pas rémunérés pour leurs contributions, ils peuvent ainsi obtenir des crédits, » a déclaré la Dre Brouwers.

Depuis le mois de mai, cinq étudiants du programme de maîtrise en épidémiologie, qui faisaient du bénévolat à SPO, se sont officiellement inscrits au cours : Questions d’actualité – COVID-19, une expérience en ligne de recherche appliquée et en santé publique.

Le cours est passé à un groupe de neuf étudiants, qui ont effectué des recherches visant à déterminer comment élaborer un message efficace pour encourager la distanciation physique, chez les jeunes âgés de 16 à 29 ans.

« Plus que tout autre groupe d’âge, les jeunes ont davantage tendance à vouloir socialiser et garder contact avec leurs amis, » a affirmé Irina Podinic, une étudiante inscrite au cours. « Nous cherchions à savoir quels messages ciblant les jeunes circulaient. »

Ils ont entrepris une analyse du milieu, examinant les sites Web des bureaux de santé publique à travers le Canada et à certains endroits à l’étranger.

« Curieusement, peu de messages ciblaient les jeunes. Certains des messages que nous avons pu identifier ciblaient les parents ou les tuteurs de jeunes, du moins la plus jeune portion de notre population cible, » a mentionné Arum Han, une autre élève inscrite au cours.

Les étudiants ont formulé quelques recommandations, notamment leurs perspectives en tant que membres du groupe ciblé. L’humour a été considéré comme un atout pour tout message ciblant les jeunes, comme les affiches trouvées sur le site Web des Territoires du Nord-Ouest incitant les gens à se maintenir à une distance d’un caribou, ou deux huskys, des autres.

« C’est une excellente collaboration qui examine le problème de la distanciation physique chez les jeunes durant la pandémie de la COVID-19. Les résultats permettront à Santé publique Ottawa de développer des stratégies de communications mieux ciblées dont le but est de promouvoir de bonnes pratiques et réduire la transmission virale, » a déclaré Jason Haug, directeur intérimaire, Communications, Échange de connaissances et Relations municipales à SPO.

« Nous apprécions la démarche réfléchie et le soutien des étudiants et des membres du corps professoral de l’École d’épidémiologie et de santé publique. Les étudiants acquièrent, du même coup, une expérience d’apprentissage phénoménale à une période sans précédent dans l’histoire de la santé publique. »

Du point de vue de la Dre Brouwers, les étudiants ont pu tirer des leçons très utiles et comprendre ce qu’implique la recherche en temps réel. Le travail sur le terrain sous pression n’offre pas des conditions parfaitement contrôlées, notamment lorsque les résultats doivent être appliqués en quelques semaines.

« Ce fut une bonne combinaison des activités qu’ils apprennent en classe et de leur application aux situations réelles. Ce n’est pas parfait, et vous ne bénéficiez pas d’un temps illimité. Nous devons parfois faire des compromis quant à notre polyvalence ou quant à certaines des étapes éthologiques, » rapporte-t-elle.

L’étroite collaboration entre l’ÉÉSP et SPO est appelée à s’approfondir cet automne. Avec l’aide de Vera Etches, médecin chef en santé publique et professeure auxiliaire à l’ÉÉSP, le nouveau programme de maîtrise en santé publique de l’Université d’Ottawa comprendra davantage d’apprentissages expérientiels avec Santé publique Ottawa.  

 

Image: Arum Han