Face à l’éclosion d’infections au COVID-19, un chercheur de l’École d’épidémiologie et de santé publique revendique l’équité pour les communautés défavorisées

Faculté de médecine
Photo de Dr Ronald Labonté
Les IRSC accordent au Dr Ronald Labonté et à son équipe une subvention de 499 304 $ pour étudier les moyens d’améliorer la gouvernance de la santé mondiale dans la lutte contre les maladies hautement contagieuses.

Par Michelle Read
Rédactrice attitrée

Le professeur Ronald Labonté de l’École d’épidémiologie et de santé publique a reçu une subvention de 499 304 $ pour diriger les travaux de recherche sur la gestion mondiale du COVID-19.

Le projet du Dr Labonté, intitulé Towards Better Governance of Zoonotic Disease Risk: One Health Principles in the Coronavirus (COVID-19) Response, implique la supervision de la mise en œuvre à l’échelle mondiale de l’approche  « Un monde, une santé » selon laquelle plusieurs secteurs communiquent et collaborent en vue d’améliorer les résultats en matière de santé publique.

Depuis l’épidémie de SRAS en 2002-2003, il y a une prise de conscience accrue de l’importance de l’approche « Un monde, une santé ». En effet, cette épidémie a révélé que « d’importants défis de gouvernance » pouvaient nuire à la lutte face aux menaces émergentes d’infections, souligne le Dr Labonté.

Le Dr Labonté est l’un des cinq chercheurs de l’Université d’Ottawa ayant reçu une subvention dans le cadre du programme de financement de 26,8 millions de dollars du gouvernement du Canada annoncé le 6 mars. Ce programme vise l’attribution de subventions d’intervention rapide pour lutter contre le COVID-19. Parmi les autres titulaires de subvention, notons les Drs  Marc-André Langlois et Kumanan Wilson de la Faculté de médecine, le Dr Maxim Berezovski du Département de chimie et des sciences biomoléculaires, et le Dr Patrick Fafard de l’École supérieure d’affaires publiques et internationales.

Le COVID-19, une nouvelle souche de la famille des coronavirus, représente une menace pour la population mondiale compte tenu de la rapidité et de la facilité avec lesquelles il se propage chez les humains. En date du 3 mars, l’Organisation mondiale de la Santé avait signalé plus de 3 000 décès et plus de 90 000 cas confirmés dans le monde. Le 30 janvier, l’éclosion a été déclarée une urgence de santé publique par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

L’équipe de chercheurs du Dr Labonté utilisera des méthodes rapides de collecte et d’analyse des données pour définir les régions qui nécessitent une attention particulière quant à la gestion des maladies infectieuses.

L’équipe pourra ensuite faire des recommandations sur l’amélioration des mesures de préparation et d’intervention face aux maladies infectieuses. Les organismes de santé publique pourront ainsi protéger leurs populations en prenant des décisions fondées sur des preuves pour réduire la propagation du COVID-19.

Le projet, qui s’appuie sur la récente initiative subventionnée par les IRSC, Réseau 1 seule santé, codirigée par le Dr Labonté (http://global1hn.ca/), comprend quatre groupes d’études, menées par des organismes partenaires, qui visent l’objectif global du projet. Sous la direction du Dr Labonté, l’équipe de l’Université d’Ottawa concentrera ses efforts sur « la garantie d’équité dans les mesures politiques face au COVID-19 ».

Un commentaire récent publié dans The Lancet suggère que le « l’impact du COVID-19 chez les humains diffère en fonction de leur situation socio-économique, » et qu’il existe des « preuves de son potentiel à exacerber le racisme latent. »

L’étude de la mise en œuvre des principes de l’approche « Un monde, une santé » a le potentiel selon le Dr Labonté « d’aligner les besoins permanents des communautés défavorisées aux préoccupations de la communauté mondiale au sens large, et de favoriser une « approche équitable à la sécuritaire sanitaire mondiale. »

« Est-ce que les personnes les plus démunies disposent des recours nécessaires, à l’échelle mondiale? », demande le Dr Labonté. Comme la maladie a des répercussions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales, les travailleurs touchés reçoivent-ils un soutien adéquat ou une indemnisation pour les pertes d’emploi? Les gouvernements tiennent-ils compte du fardeau des soins sur les familles, surtout sur les femmes, quand les écoles ferment temporairement ou que les gens doivent s’isoler? Les dimensions d’équité d’une telle éclosion sont énormes », déclare le Dr Labonté.  

Non seulement les conclusions du projet seront immédiatement applicables à l’éclosion actuelle de COVID-19, mais elles seront également applicables aux futures vagues de maladies infectieuses, permettant aux pays de développer des infrastructures et des politiques qui contribuent à protéger leurs populations.


Nous vous invitons à lire l’article Coronavirus: Fear of a pandemic, or a pandemic of fear?, publié dans The Conversation, et rédigé par Arne Ruckert, Université d’Ottawa; Hélène Carabin, Université de Montréal; Ronald Labonté, Université d’Ottawa

 

Visionner le webinaire du Dr Ronald Labonté, « Global Health in Times of Pandemics », dans lequel il:

  • Définit brièvement les répercussions de la COVID-19 sur les déterminants sociaux de la santé,
  • Décrit les principes de l’approche « Un monde, une santé » dans le contexte de la lutte contre la COVID-19,
  • Détermine la façon dont la collectivité mondiale peut favoriser une démarche équitable à l’égard de la pandémie

 

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Photo de Dr Ronald Labonté