La fièvre de la recherche

Faculté de médecine
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Melissa Phuong dans le laboratoire du Dr Subash Sad.
Quête fébrile de connaissances et passion contagieuse? Il en est ainsi pour Melissa Phuong!

Par Victoria Gilchrist and Nasana Vaidya
Rédactrices invitées

Victoria Gilchrist and Nasana Vaidya sont des étudiantes de quatrième année à la Faculté de médecine, inscrites au programme de baccalauréat ès sciences spécialisé en médecine moléculaire et translationnelle. Initialement, elles ont écrit cet article pour leur cours en communication scientifique dans le cadre d’une série dressant le profil de chercheurs de la Faculté de médecine. 

Le cours a été élaboré et enseigné par Dre Kristin Baetz, directrice de l’Institut de la biologie des systèmes d’Ottawa et professeure au Département de biochimie, microbiologie et immunologie, afin de permettre aux étudiants de transmettre des sciences complexes à un public profane - une compétence essentielle lors de présentations, de demandes de subventions, de résumés d'articles de recherche et de communications générales dans le domaine des sciences biomédicales.

MedPoint publiera des profils tirés de cette série tout au long de l’année 2019.


Chacun de nous a, à un certain moment de sa vie, été inopinément inspiré. Ce moment évoque souvent un sentiment inoubliable de détermination et de motivation qui fait écho bien longtemps après ce moment marquant. Pour Melissa Phuong, ce moment est survenu au cours de son expérience de recherche au premier cycle.

Tout au long de ses études de premier cycle, Mme Phuong a toujours eu cette détermination inébranlable de poursuivre une carrière en médecine. Pourtant, elle a été profondément inspirée par la façon dont son mentor, la Dre Andrea Boggild, une clinicienne-scientifique à l’Hôpital général de Toronto et au Laboratoire de Santé publique de l’Ontario, parvenait à jumeler les rôles; soit celui de rencontrer des patients et de faire de la recherche. Plus elle s’impliquait en recherche, plus il lui apparaissait clair que la recherche devait faire partie de ses projets d’avenir.

« Je savais que poursuivre des études en médecine et de doctorat serait un long parcours, mais j’étais déterminée, mentionne Mme Phuong. Je savais que je ne voulais pas remettre à plus tard le perfectionnement de mes compétences en recherche si l’occasion de poursuivre des études en médecine se présentait. »

En ce moment, Mme Phuong fait la transition entre ses études en médecine et son projet de doctorat au laboratoire du Dr Subash Sad à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa. Première femme candidate au Programme M.D./Ph.D. de l’Université d’Ottawa à recevoir la Bourse d’études supérieures du Canada Vanier, elle est d’autant plus déterminée à travailler sur des projets novateurs. Sa recherche porte sur l’étude des voies inflammatoires de l’infection chronique dans les poumons des patients atteints de fibrose kystique.

La fibrose kystique est une maladie génétique qui touche environ 1 enfant sur 3 600 nés au Canada. Le coupable? Un gène défectueux surnommé régulateur de la perméabilité transmembranaire de la fibrose kystique (CFTR).

Cette anomalie provoque l’accumulation d’un épais mucus dans les poumons qui sert d’incubateur pour les bactéries, rendant les patients atteints de fibrose kystique vulnérables aux infections. Dans plusieurs cas, les infections persistent et provoquent un éventuel déclin de la fonction pulmonaire. Au cours de cette détérioration chronique, les exacerbations pulmonaires marquées par l’aggravation intermittente et aiguë de l’affection sont courantes. Au fil du temps, des lésions pulmonaires importantes donnent lieu à une insuffisance respiratoire.

Il reste encore beaucoup à apprendre au sujet de la fibrose kystique. Qu’est-ce qui fait que les infections bactériennes deviennent chroniques? Comment le système immunitaire réagit-il aux infections? Qu’est-ce qui entraîne des exacerbations chez les patients dont l’infection est stable? Bien que ces questions soient au premier plan du projet de Mme Phuong, elle pense toujours aux répercussions possibles chez les patients.

Mme Phuong raconte avoir rencontré un patient atteint de fibrose kystique durant sa formation en médecine. « Ce fut sans contredit un moment marquant, partage-t-elle, de discuter des défis que le patient devait surmonter, tout en pensant également au projet et ses répercussions du point de vue clinique. »

Un défi, explique Mme Phuong, est de ne pas savoir dans quelle mesure les antibiotiques agissent sur les bactéries dans l’échantillon de patients utilisé pour la recherche. Du point de vue de la recherche, cela soulève la question : Est-ce que cela reflète vraiment les infections pulmonaires des patients atteints de fibrose kystique? Néanmoins, au moment des exacerbations, les antibiotiques sont d’une nécessité absolue.

Mme Phuong commente : « C’est intéressant de tenir compte de deux points de vue; c’est-à-dire les résultats obtenus à partir de l’échantillon de patients et le témoignage des patients pour en savoir plus sur leur expérience. »

Lorsqu’on lui demande ce qui la motive, elle mentionne son intérêt et sa passion indissociables. Son superviseur, le Dr Sad, abonde en ce sens mentionnant que les meilleurs scientifiques ne sont pas nécessairement les plus avertis ou les plus travaillants, mais plutôt ceux qui ont un très grand intérêt pour ce qu’ils font.

« Si vous vous intéressez réellement à ce que vous apprenez, ajoute Mme Phuong, la motivation vous poussera à apprendre davantage et à expérimenter même si vous devez faire face à des échecs. Vous avez tout ce qu’il faut! »

Pour ce qui est de ses plans d’avenir, Mme Phuong aimerait continuer à explorer la nature des infections. Et pourquoi la microbiologie? Elle sourit : « J’aime les microbes! »

En terminant, elle mentionne : « Je suis reconnaissante pour la façon dont les choses se déroulent et de pouvoir faire deux choses que j’aime. »

En savoir plus sur Melissa Phuong.

 

Photo principale : Dans le laboratoire du Dr Sad, Melissa Phuong est dans son élément au Programme M.D./Ph.D. de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa. Crédit photo : Victoria Gilchrist

Melissa Phuong se préparant pour ses expériences.

 

La bactérie Pseudomonas aeruginosa cultivée sur gélose.