Formé en informatique, le professeur Mathieu Lavallée-Adam, de la Faculté de médecine, a très vite compris, au début de sa carrière, le profond impact potentiel de la bioinformatique sur la recherche biomédicale. Chercheur chevronné dans son champ d’expertise, il voit désormais ses travaux reconnus dans un nouveau domaine de la science.
Mathieu Lavallée-Adam reçoit aujourd’hui le prix Polanyi de chimie décerné par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle de l’Ontario. Les prix Polanyi ont été créés en l’honneur de John Charles Polanyi, prix Nobel de chimie en 1986.
« À titre d’informaticien et de bioinformaticien, recevoir un prix de chimie est une véritable leçon d’humilité », dit le lauréat. C’est un domaine dans lequel je n’ai pas été formé à l’origine, mais où je souhaite avoir un impact grâce à mon expertise. Il est en fait prodigieux de constater à quel point les programmes informatiques sont essentiels à la plupart des domaines de recherche scientifique de nos jours, et à quel point ils modifient la démarche intellectuelle des scientifiques. »
L’automne passé, Mathieu Lavallée-Adam est entré au Département de biochimie, microbiologie et immunologie comme professeur adjoint. Il est aussi membre de l’Institut de biologie des systèmes d’Ottawa. Il dirige son propre laboratoire qui développe des méthodes computationnelles pour aider à comprendre les mécanismes cellulaires et les processus pathologiques, un domaine connu sous le nom de bioinformatique.
« Jeune étudiant, j’étais déjà sensible à l’impact positif de l’informatique sur la recherche biomédicale », explique-t-il. « J’étais fasciné par mes mentors, Mathieu Blanchette, Benoit Coulombe et John R. Yates III, qui m’ont initié à l’analyse bioinformatique en protéomique et spectrométrie de masse, un champ d’expertise qui influence résolument les stratégies de recherche biochimique et biomédicale. »
La spectrométrie de masse est une technologie reposant sur des principes de chimie. Des logiciels avancés, alliés à la spectrométrie de masse, ont donné naissance à la protéomique, qui étudie les protéines dans les prélèvements biologiques comme les cellules ou les tissus, explique Mathieu Lavallée-Adam. Cela nous donne une idée des processus et mécanismes qui régissent le comportement des cellules, fournissant ainsi d’importantes informations sur tout un éventail de maladies.
« Mes outils computationnels ont notamment ouvert la voie à de nouvelles questions à propos des protéines et de leurs interactions », ajoute-t-il. « Nous comprenons donc mieux le rôle des cellules. Mes méthodes ont permis la découverte de nouvelles interactions protéiniques participant à des processus cellulaires essentiels. »
Mathieu Lavallée-Adam a l’intention de continuer à concevoir des algorithmes et des logiciels novateurs pour faire face à des problèmes biologiques et pour mieux comprendre les données de spectrométrie de masse et de biochimie qui les sous-tendent.
« Je crois fermement que les démarches de bioinformatique et de spectrométrie de masse continueront à gagner en popularité et à influencer considérablement la recherche biomédicale à l’avenir », conclut le professeur Lavallée-Adam.
Plus tôt aujourd'hui, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle a officiellement annoncé le nom des lauréats du prix Polanyi. Chaque année, le fonds décerne cinq prix à des chercheurs pendant leurs études postdoctorales ou au début de leur carrière professorale, saluant ainsi la qualité des recherches passées, actuelles et futures.