La Dre Jeanne Drouin, ancienne directrice du Bureau des affaires francophones de la Faculté de médecine, a reçu le Grade de Chevalière de l’Ordre de la Pléiade de l’Ontario le 19 mars 2018. Cette récompense honorifique de grande valeur met en exergue des personnalités sélectionnées par un comité non partisan de parlementaires pour leurs contributions exceptionnelles envers la Francophonie ontarienne.
L’Ordre de la Pléiade, la médaille de la francophonie
L’Ordre de la Pléiade, ordre de la Francophonie et du dialogue des cultures, a été mis en place en 1976 par l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), groupement de parlementaires issus de 83 parlements ou organisations interparlementaires à travers le monde. Par le biais de ce grade, l’APF désirait reconnaître chez autrui ses valeurs fondamentales, à savoir, la défense de la démocratie, l’État de droit, le respect des droits de la personne, le rayonnement international de la langue française et la diversité culturelle.
Les récipiendaires, issus de divers milieux, tant politique, social, artistique qu’éducatif, sont donc, grâce à ce titre, valorisés pour leur dévouement et leur acharnement à mettre en évidence et à contribuer à l’épanouissement tant de la langue française que de la francophonie au sein de la communauté.
Une femme, un médecin, une pédagogue, mais, surtout, une Franco-ontarienne
La Dre Jeanne Drouin, directrice du Bureau des affaires francophones de la Faculté de médecine de 1997 à 2001, est née à Plantagenet, un petit village à près d’une heure d'Ottawa. La Francophonie, Dre Jeanne Drouin y a goûté dès sa naissance. Elle a été bercée par les récits de ses grands-parents lui expliquant combien la lutte francophone avait été présente dans leur vie. Très tôt confrontée à la difficulté de vivre et d’étudier en français en Ontario, elle a complété sa formation en médecine en anglais à l’Université d’Ottawa et sa résidence à l’Université de Toronto avant de revenir pratiquer comme hématologue francophone (la seule !) à l’Hôpital d’Ottawa.
De plus en plus consciente des difficultés rencontrées par les francophones à avoir accès à des médecins étant en mesure de les soigner dans leur langue, c’est sans hésiter qu’à partir de 1995, elle plonge dans l’aventure menant à la création du Bureau des affaires francophones et d’un programme de médecine en français à l’Université d’Ottawa, répondant ainsi à un mandat octroyé par le gouvernement ontarien.
Dre Drouin n’a pas hésité à mettre ses activités de recherche en hématologie en veilleuse, jugeant primordial de placer ses énergies dans la création d’un cursus entièrement francophone, utilisant de nouvelles méthodes pédagogiques. Ainsi, elle a œuvré sans relâche pour la reconnaissance des droits des patients francophones d’être servis en français et le désir des étudiants de médecine issus des milieux minoritaires au pays de pouvoir étudier en français pour ensuite pratiquer la médecine dans les communautés francophones ou bilingues.
Allant toujours au bout de ses convictions, c’est avec ardeur qu’elle est montée au créneau lorsqu’en 1997, le gouvernement ontarien menaçait de fermer Montfort, seul hôpital d’enseignement francophone en Ontario.
Avec détermination, constance et sagesse, elle a constamment œuvré pour la cause francophone, relevant ses manches devant chaque défi dans le but de faire respecter et connaître l’importance de la francophonie et de la langue française.
Aux yeux de Dre Drouin, son titre de Chevalière de la pléiade n’est pas tant une reconnaissance du travail de toute une vie. Il s’agirait plutôt de la reconnaissance de l’œuvre acharnée et des accomplissements de l’équipe du Bureau des affaires francophones qui, depuis maintenant 23 ans, met sur pied et aide à légitimer le volet francophone de la Faculté de médecine, permettant ainsi le rayonnement de la seule faculté de médecine bilingue au Canada.
C’est donc avec émotion que Dre Drouin a reçu cet honneur, mais c’est avec encore plus de fierté qu’elle le partage, reconnaissant l’apport de chaque personne francophone ou francophile qui a croisé son chemin vers le respect des droits des francophones et la lutte qu’elle a menée et qu’elle mène toujours pour faire valoir ces droits et ce besoin.