L’étude de l’interaction patient-microbiome mène à l’identification de nouveaux facteurs dans la MICI pédiatrique

Faculté de médecine
Faculté de médecine
Photo des tous les auteurs de l’article publié dans Nature Communications.
Un article récent lié à la Faculté de médecine dans une revue prestigieuse donne une idée claire de la manière dont les perturbations de la communication entre ces deux entités peuvent déclencher un processus pathologique.

Les travaux récents d’un groupe de chercheurs de la Faculté de médecine et du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO) ont permis d’obtenir une compréhension plus claire que jamais de la pathogenèse de la maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) chez les patients pédiatriques.

Dans un article publié récemment dans Nature Communications, l’équipe fait état de changements fonctionnels au sein de la communauté microbienne (microbiome) qu’abrite l’intestin des enfants atteints de MICI. L’équipe indique également que ces changements s’accompagnent de perturbations des protéines humaines liées à la défense antimicrobienne. Leurs observations laissent penser que des particules sécrétées par l’intestin (vésicules extracellulaires) jouent un rôle dans la pathogenèse de la MICI en raison du transport de ces protéines humaines antimicrobiennes vers la communauté microbienne. Le groupe de chercheurs était codirigé par Dr Daniel Figeys, professeur et directeur du Département de biochimie, microbiologie et immunologie, Dr Alain Stintzi, également professeur de ce département, et le Dr David Mack, professeur de pédiatrie; Xu Zhang et Shelley Deeke sont les premiers co-auteurs de l’article.

Le tractus intestinal d’une personne interagit naturellement avec son microbiome. Ces interactions complexes, lorsqu’elles subissent une perturbation, jouent un rôle important dans la pathogenèse de la maladie inflammatoire chronique de l’intestin. Les raisons précises pour lesquelles une perturbation cause un état pathologique sont encore mal comprises, mais l’étude de Figeys et coll. projette une clarté nouvelle sur ce mystère de l’intestin.

Pour aider à expliquer la survenue de la maladie, les chercheurs ont examiné des nouveaux cas de MICI pédiatrique pour détecter toute modification des protéines des microorganismes et des protéines du patient. Ils ont également examiné les caractéristiques des protéines de l’hôte qui causent un stress intestinal et donc un stress ayant une incidence sur le microbiome. Leurs découvertes représentent une avancée précieuse dans la compréhension de l’interaction hôte-microbiome.

Les chercheurs ont bon espoir que les résultats de l’étude serviront à développer de nouveaux biomarqueurs de diagnostic et des approches thérapeutiques ciblant le microbiome aussi bien pour le traitement des jeunes patients que pour celui des patients adultes atteints de MICI.

« L’approche utilisée dans le cadre de l’étude nous fournit un cadre de recherche pouvant être utilisé dans l’examen du rôle du microbiome dans d’autres maladies, comme l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires, qui sont considérées comme liées à un déséquilibre touchant le microbiote intestinal », a déclaré Dr Zhang.

Lisez l’article complet dans Nature Communications.


Photo principale : Image montrant des modèles d'expression de gènes microbiens dans l'intestin de patients atteints de MICI pédiatrique et de patients non atteints de MICI pédiatrique. Photo gracieuseté du laboratoire Daniel Figeys.

Photo des tous les auteurs de l’article publié dans Nature Communications.