L’héritage d’un médecin continue d’ouvrir des portes pour de futurs étudiants en médecine

Faculté de médecine
Faculté de médecine
Un groupe d’étudiants en sarrau pose ensemble avec stéthoscope au cou.
La passion du Dr Charles Brimm, ancien de la Faculté, se perpétue encore aujourd’hui chez les élèves qui fréquentent une école portant son nom.

Michelle Read
Rédactrice

L’article suivant a été publié initialement le 3 février 2020.

Mise à jour le 25 novembre 2021 :

Après une période d’enseignement virtuel de 18 mois, les étudiants et enseignants sont de retour en présentiel dans le nouvel édifice de l’école secondaire Charles E. Brimm Medical Arts High School.

Le 16 novembre dernier, l’école a tenu la Cérémonie d’épinglette pour la cohorte de 2025 (Class of 2025 Pinning Ceremony), au cours de laquelle 60 blouses de laboratoire offertes par la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa et ornées du logo de l’université ont été remises à la classe de première année. (Photo à droite)

« Chaque élève de neuvième année recevra une blouse de laboratoire pour symboliser son entrée à l’école Charles E. Brimm Medical Arts High School », a déclaré madame Karen Luke, enseignante à l’école et maître de cérémonie de l’événement. Chaque blouse symbolise un rêve et le cheminement à suivre pour que celui-ci se concrétise. »

Les étudiants porteront leur blouse de laboratoire lors de leurs visites d’apprentissage dans les laboratoires médicaux de Camden au New Jersey.

Linda Brimm, la fille du Dr Brimm, participait à la cérémonie, tout comme le superintendant des écoles, la Dre Stephanie Branch, toute première directrice de l’école, Madame Corrine Macrina, la directrice en poste de l’école, Madame Tameeka Mason, présidente de l’association des anciens de l’école, et plusieurs membres du conseil scolaire. Les parents et tuteurs ont également partagé ce moment.  

« C’est un honneur pour moi, en tant que directrice, de contribuer à perpétuer les traditions de longue date de l’école et la vision qu’avait imaginée le Dr Charles E. Brimm au moment de la fondation de l’établissement en 1994 », a déclaré Mme Macrina.

« Chers étudiants de première année, en recevant votre blouse de laboratoire, c’est désormais à vous que revient la charge de préserver cet héritage et cette vision, partout où vous serez », a-t-elle lancé.

Visionnez la vidéo de la la Cérémonie d’épinglette pour la cohorte de 2025.

Mise à jour le 25 février 2020 :

La Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa est fière de faire don de 60 blouses de laboratoire à La Dr. Charles E. Brimm Medical Arts High School. Ce don, fait dans le cadre des célébrations du 75e anniversaire de la Faculté de médecine, permettra à une classe d’étudiants de revêtir des blouses de laboratoire afin de vivre des expériences d’apprentissage dans des hôpitaux et des laboratoires médicaux.

« Dr Brimm a servi sa communauté non seulement à titre de médecin, mais aussi comme modèle, » a déclaré Dr Bernard Jasmin, doyen de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa. « J’espère qu’en portant ces blouses de laboratoire les élèves seront inspirés par son exemple, à surmonter les obstacles et à poursuivre leurs rêves. »


Le Dr Charles Brimm a consacré sa vie à traiter les autres de la même façon qu’il aurait aimé l’être. Malgré les embûches sur son parcours, cet ancien de l’Université d’Ottawa a changé la vie de centaines de personnes simplement en faisant le bien, un héritage qui perdure aujourd’hui.

Citoyen américain qui aspirait à devenir médecin, le Dr Brimm s’est vu refuser l’accès à de nombreuses écoles de médecine à la fin des années 40, en raison du système de quotas pour les gens de couleur qui était courant dans les universités américaines à l’époque. Pourtant, lorsqu’il a fait sa demande à l’Université d’Ottawa, la Faculté de médecine l’a accueilli à bras ouverts.

En 1955, le Dr Brimm a reçu son diplôme de l’Université d’Ottawa. Il a été l’un des premiers diplômés noirs en médecine à la Faculté.

De retour dans sa ville natale de Camden au New Jersey, le Dr Brimm s’est dévoué au service de sa communauté en tant que médecin de famille. Époux et père de deux enfants, ses journées étaient bien remplies, exerçant ses fonctions à la fois en pratique privée et dans des hôpitaux, tout en enseignant et en donnant des conférences dans des hôpitaux et des écoles de médecine.

Malgré sa pratique en ville, il prenait le temps, tous les jours, de faire des visites à domicile. Sa compassion se faisait ressentir dans ses offres de conduire ses patients, d’aider les gens à résoudre leurs problèmes même ceux qui n’étaient pas de nature médicale et d’aider les proches de ses patients. Il n’a jamais refusé un patient et offrait souvent ses services sans compensation financière en retour.

« Ce que j’admirais chez mon père, c’est que ce n’était pas l’argent qui importait pour lui; il cherchait simplement à prodiguer les meilleurs soins possible », explique Linda, la fille du Dr Brimm.

Le Dr Brimm a participé à la mise sur pied de plusieurs centres de soins de santé pour desservir diverses populations. Il a aidé de nombreuses personnes à reprendre leur vie en main en créant, en 1970, un centre de désintoxication pour les résidents de Camden qui a servi la communauté pendant de nombreuses années. Il est à l’origine de programmes de santé mentale et de projets d’habitation, dont certains portent désormais son nom.

À une époque où les soins de santé représentaient l’industrie ayant la plus forte croissance à Camden, très peu de gens de couleur occupaient des postes de direction dans des établissements de soins de santé de la ville. Pour changer les choses, le surintendant adjoint du district scolaire a décidé, au début des années 90, d’ouvrir une école visant à exposer les jeunes du centre-ville aux perspectives de carrières en science ou en médecine.

Ayant fait face à ses propres embûches durant son apprentissage de la médecine, le Dr Brimm soutenait fermement cette initiative et a versé un don pour contribuer à la fondation de l’école, qui a ouvert ses portes en 1994. En reconnaissance de son dévouement et de son soutien, l’école a été nommée Dr. Charles E. Brimm Medical Arts High School — un honneur qui, selon sa famille, a été le summum de sa carrière et lui a apporté une joie incroyable.

Camden est l’une des villes les plus pauvres des États-Unis, le revenu moyen par ménage étant d’un peu plus de 26 000 $. Compte tenu du contexte démographique du district scolaire, tous les élèves de l’école sont noirs ou hispaniques et, selon Karen Borrelli-Luke, enseignante à l’école, « tous sont issus de familles sous le seuil de la pauvreté ».

Comptant aujourd’hui 260 élèves, l’école propose un programme d’études rigoureux et des stages dans les hôpitaux et les universités. Les étudiants acquièrent les compétences et l’expérience dont ils ont besoin pour poursuivre une formation postsecondaire ou occuper un poste de niveau débutant en soins de santé. Depuis, plusieurs étudiants de l’école ont reçu leur diplôme et certains font carrière au sein du système de santé de Camden.

Le Dr Brimm a souvent visité l’école et a contribué au soutien financier des élèves et de l’école.

« Lorsque mon père a vendu son cabinet en 1997, il avait beaucoup de temps libre à consacrer à l’école. Il était tellement heureux de pouvoir s’y impliquer », déclare Mme Brimm. « L’école était à peine à un kilomètre de la maison, alors il s’y rendait à pied pour rencontrer les élèves. »

Mme Borrelli-Luke est d’accord. « Il était ici presque tout le temps. Si un étudiant avait besoin d'aide, il s’assurait qu’il obtienne le soutien nécessaire. »

La formation médicale du Dr Brimm lui a ouvert des portes en médecine. Maintenant, l’école Brimm continue d’être une source d’inspiration aux prochaines générations d’enfants noirs et hispaniques.

« Ils sont si fiers de porter l’uniforme de l’école du Dr Brimm et leurs parents fiers de dire : "Oui, mon enfant va à Brimm. Rien ne peut surpasser l’éducation des diplômés de l’école secondaire Dr. Charles Brimm Medical Arts" », explique Mme Borrelli-Luke.

Le Dr Brimm a assisté à chaque cérémonie de remise des diplômes jusqu’à son décès en 2010. Âgée de 92 ans, sa femme, Edith, y assiste toujours.

Il a également consacré son temps et ses services à la communauté en tant que conseiller municipal, et a reçu de nombreux prix et distinctions au fil des ans. Il a pris sa retraite de la pratique médicale en 1997.

Grâce à l’héritage qu’il a laissé, le Dr Brimm continue de faire le bien.

 

Crédit photo principale : Dr. Charles E. Brimm Medical Arts High School

Trois étudiants se tiennent dans un couloir d'école, deux portant des blouses de laboratoire de la Faculté de médecine de l'Université d'Ottawa
Une photo du Dr Charles Brimm.
Une photo d’un jeune Dr Charles Brimm et de son épouse Edith.
Une photo de la façade de la Dr. Charles E. Brimm Medical Arts High School.
Une photo d’une vitrine où est exposée une photo encadrée du Dr Charles Brimm.
Une photo de deux étudiants posant en sarrau et stéthoscope au cou.