L'impact disproportionné de la COVID-19 sur les établissements de soins de longue durée

Faculté de médecine
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Des chercheurs de la Faculté de médecine et de l'Institut de recherche Bruyère ont reçu 3,5 millions de dollars de subventions pour leur étude interprovinciale.

Les établissements de soins de longue durée ont été touchés de façon disproportionnée par la COVID-19, représentant environ 60 % des décès dus à la COVID-19 à l'échelle nationale, 70 % si l'on inclut les résidences pour personnes âgées. Non seulement les résidents de ces établissements sont particulièrement vulnérables à la COVID-19 en raison de leur âge avancé, de leur système immunitaire affaibli et des multiples problèmes de santé sous-jacents, mais le personnel est également confronté à un risque accru d'infection.

Des chercheurs de la Faculté de médecine et de l'Institut de recherche Bruyère ont reçu 3,5 millions de dollars de subventions pour leur étude interprovinciale.

« Pendant un an, nous étudierons la réponse immunitaire des travailleurs et des résidents des établissements de soins de longue durée en Ontario, au Québec et en Colombie-Britannique », explique La Dre Amy Hsu, professeure adjoint dans le Département de médecine familiale a la Faculté de médecine et chercheuse à l'Institut de recherche Bruyère.

L'équipe recrutera plus de 3 500 résidents et 2 500 travailleurs dans les établissements de soins de longue durée des trois provinces et elle leur demandera de fournir des échantillons de sang pendant plusieurs mois. Leur objectif est de comprendre comment divers facteurs d'immunité, comme les anticorps, réagissent à la COVID-19 ou aux vaccins.

« Nous allons comparer la réponse immunitaire chez des personnes qui ont contracté la COVID-19 antérieurement, celles qui ont été vaccinées et celles qui n'ont pas été infectées », explique Marc-André Langlois, co-chercheur et professeur dans la Faculté de médecine et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la virologie moléculaire et l'immunité intrinsèque.

« En reliant les informations que nous obtenons grâce à l'analyse de leur sang aux données sur les soins de santé, nous pourrons suivre les individus dans le temps. Nous pourrons ainsi examiner leurs résultats à long terme après une infection et la durée de la protection qu'ils obtiennent grâce à la vaccination. Nous suivrons l'apparition d'effets indésirables et de maladies graves au fil du temps. Plus précisément, nous analyserons de près le sous-groupe d'anticorps, appelés anticorps neutralisant le virus, qui protège contre les nouvelles infections », dit Dr Langlois qui a mené Halte à la propagation Ottawa, une initiative qui vise à accélérer le développement d’un vaccin contre le coronavirus qui a bouleversé nos vies.

« Nous utiliserons CANImmunize, qui est une application numérique pancanadienne de suivi des vaccinations, mise au point par le Dr Kumanan Wilson (professeur dans la Faculté de médecine), co-chercheur de l'étude. Nous l'avons légèrement modifiée pour les établissements de soins de longue durée afin qu’ils puissent intégrer des renseignements pour tous leurs résidents et membres de leur personnel en une fois et ainsi permettre à chaque participant d’avoir un dossier indiquant quel vaccin il a reçu, à quelle date et le temps écoulé entre la première et la deuxième dose », explique la Dre Hsu. « Nous n'avons pas actuellement de système de suivi des vaccins dans les établissements de soins de longue durée au Canada. Cette plateforme nous permettra d’effectuer à l'avenir un meilleur suivi des vaccinations dans les établissements de soins de longue durée ». 

Le gouvernement du Canada, par l'entremise de son Groupe de travail sur l'immunité face à la COVID19 (GTIC), fournit un total de 8,5 millions de dollars pour financer deux études, qui examinent divers aspects de l'immunité et la réponse des gens aux vaccins dans les établissements de soins de longue durée. La deuxième étude est menée à l'hôpital St. Michael's de Unity Health Toronto et elle portera sur les résidents de 72 établissements de soins de longue durée de la région du Grand Toronto et de la région d'Ottawa-Champlain.

« Ces études examinent les facteurs qui ont contribué à l'impact disproportionné de la COVID-19 sur les personnes qui vivent et travaillent dans des établissements de soins de longue durée dans l’ensemble du pays », déclare l'administratrice en chef de la santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam. « Leurs résultats viendront appuyer les stratégies visant à mieux protéger les résidents et le personnel de ces établissements. »