Mobiliser les troupes : un système immunitaire bien préparé est mieux armé pour combattre l’attaque d’un agent pathogène

Faculté de médecine
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Photo de Truc Losier and Dr. Ryan Russell dans leur laboratoire.
Une découverte de Truc Losier, candidate au doctorat MCM, réunit les conditions propices à l’optimisation de la recherche sur la maladie de Crohn.

La recherche menée par une étudiante diplômée de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, récemment publiée dans la revue Cell Reports et sélectionnée comme point en recherche sur l’autophagie, a mis au jour des éléments de preuve selon lesquels le système immunitaire est informé de la présence d’agents pathogènes avant même que ceux-ci n’envahissent le corps — une découverte qui aura des répercussions importantes sur l’étude des maladies immunitaires comme la maladie de Crohn.

Le Canada est accablé par le taux de maladie de Crohn le plus élevé au monde, et les travaux de recherche prometteurs de jeunes chercheurs, comme Truc Losier du Département de médecine cellulaire et moléculaire (MCM) sont synonymes d’espoir pour les personnes atteintes de cette maladie. En fait, le plus récent article de Mme Losier, issu du laboratoire de Ryan Russell, professeur adjoint au département de MCM, a ouvert de nouvelles avenues de recherche pour les scientifiques à la recherche de réponses au sujet de ces maladies d’origine immunologique.

Dans leur article, Losier et coll. révèlent leur découverte d’un nouveau mécanisme de défense cellulaire activé lorsqu’un agent pathogène envahit le corps. Jusqu’à maintenant, les scientifiques croyaient que la défense cellulaire, connue sous le nom d’autophagie, n’était déclenchée que lorsqu’une bactérie envahissait une cellule. Cependant, la voie nouvellement découverte par l’équipe permet de détecter un agent pathogène avant son invasion.

Cette voie est déclenchée lorsqu’elle détecte les sphères des membranes bactériennes nanométriques et les protéines d’un agent pathogène entrant; une fois déclenchée, la voie achemine un avertissement à la voie autophagique avant même que la bactérie puisse l’envahir — permettant aux cellules de se préparer à combattre.

Une réponse précoce à un agent pathogène permet aux cellules de capter et cibler les bactéries et de les décomposer avant qu’elles aient la chance de se reproduire et de nuire aux hôtes. Comprendre ce mécanisme de défense cellulaire et la cible des médicaments pouvant le manipuler est d’un intérêt marqué pour de futures applications. Notamment, la réaffectation des médicaments approuvés par Santé Canada peut être digne d’intérêt chez un sous-ensemble de patients atteints de la maladie de Crohn.

Étudiante à la maîtrise au moment de la publication de l’article, Mme Losier est maintenant doctorante dans le laboratoire du Dr Russell en vertu d’une bourse d’études supérieures de l’Ontario, qui lui a été remise pour son excellence dans ses études supérieures. EMBO Reports a récemment accepté son deuxième article, qui ouvre de nouveaux horizons sur la voie de signalisation impliquée dans la maladie de Crohn.

 

Crédit photo principale : Chonglu Huang

Photo de Truc Losier and Dr. Ryan Russell dans leur laboratoire.