Un nouveau programme de jumelage apporte soutien et réconfort aux personnes âgées qui se trouvent isolées

Faculté de médecine
Celina DeBiasio assise avec sa grand-mère
Les étudiants en médecine échangent avec des aînés pour briser l’isolement occasionné par la COVID-19.

Par Michelle Read
Rédactrice

La nouvelle réalité de la COVID-19 prive les personnes âgées de contacts sociaux et de leur sens d’appartenance à la communauté.

Les résidences pour personnes âgées imposent des restrictions en ce qui a trait aux visiteurs et aux activités. Les lieux traditionnels de socialisation, tels que les églises et les centres communautaires, ont été contraints de fermer leurs portes. Les personnes vulnérables sont désormais confrontées à d’énormes difficultés pour s’adapter à la nouvelle réalité de la distanciation sociale.

Conscients des répercussions possibles de la pandémie sur la santé mentale et physique des aînés, un groupe d’étudiants de la Faculté de médecine de l'Université d'Ottawa a décidé de partager chaleur et bonne humeur avec les personnes qui doivent faire face à la longue attente de la fin de la pandémie dans la solitude.

Cette semaine, la section d’Ottawa du Partenariat étudiant-aîné pour prévenir l'isolement (PÉAPI) a entrepris le jumelage entre des étudiants en médecine et des personnes âgées qui se trouvent isolées. « De nombreux étudiants en médecine sont impatients d’offrir leur l’aide dans cette crise de la COVID-19 », a déclaré Celina DeBiasio, cofondatrice du partenariat. Elle et ses collègues Jennifer Rowe, Evelyne Guay et Chelsea Haliburton ont cofondé l’initiative, à laquelle participera bientôt Stephanie Chevrier pour administrer le volet français du programme et l’adapter à la communauté d’Ottawa.

La partie gériatrique de la formation médicale a permis aux étudiants d’apprécier la valeur de cette initiative. Ils ont reçu des formations spécialisées concernant les interactions avec les patients, dont certaines qui sont propres aux personnes âgées. Et ils ont lu des études, affirme Mme DeBiasio, qui montrent que la création d’occasions d’échanger est bénéfique pour la santé mentale d’une personne.

« Nous apprenons à quel point il est important d’avoir un sens de l’appartenance à la communauté tout au long de la vie, et c’est ce que nous espérons créer grâce au partenariat », dit-elle.

Le groupe a sollicité le mentorat des Dres Elizabeth Muggah, Clare Liddy et Chandi Chandrasena, professeures à la Faculté de médecine, de même que celui de la Dre Lee Donohue, membre du conseil d’administration de l’Ontario Medical Association, pour établir un contact avec les médecins de la ville. Ensemble, elles ont diffusé la nouvelle de l’initiative, invitant les médecins à communiquer le nom des personnes qui pourraient bénéficier du programme.

« Les médecins connaissent très bien leur pratique et peuvent déterminer le risque qu’un patient âgé soit confronté à des problèmes d’isolement », explique Mme DeBiasio. « Nous avons également été en contact avec des résidences pour personnes âgées qui pourraient être intéressées. »

Lors du recrutement, les étudiants bénévoles sont interrogés au sujet de leurs loisirs, de leurs centres d’intérêt, de leurs compétences linguistiques et de leur disponibilité, ce qui permet de garantir un jumelage optimal. Une fois par semaine, les bénévoles ont des conversations vocales ou vidéo de 10 à 20 minutes avec leurs amis aînés.

« Les bénévoles demanderont à leurs amis aînés comment ils vont pendant la pandémie », dit-elle. « Mais ils aborderont également des sujets qui n’ont rien à voir avec la pandémie, comme leurs loisirs et leurs centres d’intérêt, afin de trouver des points communs et de profiter d’une conversation chaleureuse et amicale. »

Sara Trincao-Batra, étudiante en troisième année de médecine, se sent privilégiée de faire partie de ce programme. « L’isolement pendant cette période est un combat pour plusieurs personnes, en particulier les personnes âgées. J’ai hâte de créer des liens, tout en réduisant l’isolement social. »

En plus d’avoir des conversations amicales, les étudiants peuvent faire part des ressources communautaires d’Ottawa mises à jour, « telles que d’autres sources de socialisation, les services d’aide à l’épicerie et d’autres ressources », explique Mme DeBiasio.

Le programme répond à un besoin unique à Ottawa, dit-elle.

« À notre connaissance, nous sommes la seule initiative à Ottawa dirigée par des étudiants en médecine qui lutte contre l’isolement des personnes âgées, tout en maintenant une distance sociale/physique », dit-elle. « Nous entretenons une relation unique entre le médecin en milieu communautaire, l’étudiant en médecine et la personne âgée. »

« Nous espérons aider autant de personnes que possible. »


Si vous souhaitez participer au programme PÉAPI à titre de bénévole, de médecin ou de personne âgée, veuillez envoyer un courriel à [email protected]. Pour plus de renseignements sur le programme, veuillez consulter le le site Web du PÉAPI (en anglais seulement).

 

Celina DeBiasio assise avec sa grand-mère
Jennifer Rowe posant avec sa nana et son grand-père
Evelyne Guay posant avec sa grand-mère
Chelsea Haliburton et ses grand-parents