Un outil de décision détecte les patients atteints d’une MPOC à risque élevé de décès ou de complications graves

Faculté de médecine
Photo de Dr Ian Stiell
L’échelle de risque de MPOC d’Ottawa parvient mieux que la pratique actuelle à prédire ces risques à court terme, d’après une étude de validation publiée dans le JAMC.

Un outil de décision créé à Ottawa aide les urgentologues à déterminer lesquels des patients atteints d’une maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) courent un risque accru de complications graves, incluant le décès. L’échelle de risque de MPOC d’Ottawa parvient mieux que la pratique actuelle à prédire ces risques à court terme, d’après une étude de validation publiée dans le JAMC.

« Avant cet outil, on n’avait aucun moyen de déterminer si un patient qui se présente à l’urgence avec une poussée de MPOC courrait un risque de complications graves », explique l’auteur principal de l’article, le DrIan Stiell, professeur émérite à l’Université d’Ottawa et urgentologue et scientifique à L’Hôpital d’Ottawa. « Cette nouvelle information aide les médecins à décider d’hospitaliser un patient ou de lui donner son congé. »

La MPOC regroupe plusieurs maladies qui bloquent les voies respiratoires et affecte 11 pour cent des Canadiens de plus de 35 ans. Une poussée active de la maladie se caractérise par une difficulté à respirer et un risque de complications, incluant le recours à un respirateur, la crise cardiaque ou le décès. Les patients ont pour consigne de se rendre à l’urgence lors d’une poussée active de MPOC, au cas où une hospitalisation serait nécessaire.

Beaucoup de patients réagissent bien au traitement reçu à l’urgence et peuvent retourner à la maison sans risque quelques heures plus tard. D’autres, en revanche, souffrent de complications graves et doivent être admis à l’hôpital, mais leur repérage pose un défi. L’équipe du Dr Stiell avait déjà conclu qu’au Canada, près de la moitié des patients atteints d’une MPOC subissaient des événements indésirables après leur sortie d’hôpital. Toutefois, peu de données probantes étaient disponibles jusqu’ici pour y remédier.

« Cet outil améliorera les soins aux patients atteints d’une MPOC en nous permettant de repérer les personnes à risque élevé de complications graves qu’il faut admettre et celles à risque faible qui peuvent retourner à la maison », précise le Dr Stiell.

Le Dr Stiell ajoute que plusieurs facteurs entrent en ligne de compte dans la décision du médecin, comme le soutien offert au patient à la maison et son accès à un médecin dans la semaine qui suit sa visite. L’échelle de risque de MPOC d’Ottawa ne vise pas à remplacer ces considérations, mais bien à appuyer la prise de décision du médecin par des données complémentaires.

L’outil créé par l’équipe de recherche du Dr Stiell se fonde sur les données de 945 patients d’hôpitaux canadiens. L’échelle d’évaluation à 10 points comprend les antécédents du patient et les résultats d’analyses et d’examens réalisés pendant sa visite. Ces facteurs de risque sont simples à déterminer et ne nécessitent pas d’examens diagnostiques dispendieux.

Dans le cadre de l’étude de validation, les chercheurs ont cherché à savoir si l’outil pouvait prédire exactement les résultats de 1 415 patients canadiens qui se sont présentés à l’urgence durant une poussée active de MPOC. Au bout du compte, l’outil a correctement prédit que 135 patients seraient atteints de complications graves dans les 30 jours.

L’échelle de risque est plus efficace que la pratique actuelle. Son utilisation augmenterait les admissions en raison d’une MPOC pour les patients à risque élevé, mais les diminuerait pour les patients à faible risque. Selon les chercheurs, l’outil causera une hausse nette de l’ensemble des admissions en raison d’une MPOC.

« Cet outil peut être utilisé dès aujourd’hui, absolument, déclare le Dr Stiell. Même s’il a été conçu pour les urgentologues, il pourrait être utile à d’autres professionnels qui interviennent auprès de patients atteints d’une MPOC comme les pneumologues, les internistes généraux et les médecins de famille. »

Le Dr Stiell est reconnu mondialement pour avoir créé des règles de décision qui améliorent les soins aux patients, c’est-à-dire les règles d’Ottawa pour la cheville et la règle canadienne sur la colonne cervicale, maintenant disponibles sur appli mobile.

Cette étude a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada. Ce genre de recherche est possible grâce au généreux soutien du projet de recherche visant à améliorer les soins aux patients à L’Hôpital d’Ottawa.

Référence: Clinical validation of a risk scale for serious outcomes among patients with chronic obstructive pulmonary disease managed in the emergency department. Ian G. Stiell, Jeffrey J. Perry Catherine M. Clement, Robert J. Brison, Brian H. Rowe, Shawn D. Aaron, Andrew D. McRae, Bjug Borgundvaag, Lisa A. Calder, Alan J. Forster, Jennifer Brinkhurst, George A. Wells. Canadian Association Medical Journal. December 3, 2018. doi: 10.1503/cmaj.180232


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