Questions et réponses avec le Dr Bernard Jasmin, nouveau doyen de la uOttawa Faculté de médecine

Faculté de médecine
Faculté de médecine
Dr. Bernard Jasmin
Le Dr Jasmin est doyen intérimaire de la Faculté de médecine depuis juillet 2017.

Après avoir agi à titre de doyen intérimaire depuis juillet 2017, Dr Bernard Jasmin a été nommé doyen de la Faculté de médecine. Dans le cadre de ses fonctions, il dirigera la seule école de médecine bilingue au Canada qui compte près de 2 500 étudiants, 2 700 membres du corps professoral et 500 membres du personnel.

Le Dr Jasmin a consacré sa carrière à la recherche biomédicale, ayant assuré la direction d’un programme de recherche reconnu internationalement portant sur la physiopathologie de diverses maladies neuromusculaires. Il a publié plus de 130 articles scientifiques et chapitres de livres, en grande partie en tant que chercheur principal, a été invité à présenter ses travaux lors de prestigieuses conférences et dans divers établissements à travers le monde, et a reçu plusieurs prix et bourses tout au long de sa carrière. Dans ses rôles de leadership, le Dr Jasmin a travaillé en étroite collaboration avec tous les intervenants de l’Université, de la Faculté, des hôpitaux affiliés et des instituts de recherche, dirigeant ou contribuant au développement de plusieurs programmes et initiatives stratégiques en appui aux missions d’enseignement et de recherche de la Faculté de médecine. 

Nous avons eu un entretien avec le Dr Jasmin pour en apprendre davantage sur la perspective unique qu’il apportera au poste et sa vision pour l’avenir de la Faculté.

Q : Félicitations pour cette nomination. Comment vous sentez-vous à l’idée d’accepter ce poste à plus long terme ?

R : Je suis profondément touché et privilégié d’avoir la possibilité de diriger la Faculté. La Faculté de médecine se porte à merveille tant au point de vue de l’enseignement que de la recherche. De nombreux sondages confirment que nous sommes de plus en plus reconnus à l’échelle nationale et internationale, et nous nous classons régulièrement parmi les cinq (5) meilleures écoles de médecine au Canada. De plus, nos étudiants sont remarquables, les membres du personnel sont formidables et le corps professoral est exceptionnel, aime collaborer et est engagé. Je suis très fier de faire partie de cette équipe.

Q : En quoi vos expériences professionnelles vous ont-elles préparé pour vos fonctions de doyen de la Faculté de médecine ?

 

R : Tout d’abord, j’ai toujours pratiqué les sports d’équipe et j’ai également été consulté par des équipes nationales en matière de nutrition et blessures sportives. Je me décris souvent comme un « rassembleur ». Pour réussir comme chef d’équipe, une personne doit chercher à créer un sentiment de cohésion, renforcer le moral, développer des orientations stratégiques et des mesures de suivi, et contribuer activement au succès de l’équipe. À bien des égards, il en est de même pour diriger une importante faculté comme la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa.

Au cours de mes nombreuses années à titre de directeur du Département de médecine cellulaire et moléculaire, j’ai constaté l’importance de la qualité d’enseignement à un apprentissage efficace. J’ai croisé le chemin de plusieurs étudiants sur leur parcours vers l’atteinte de leurs propres objectifs professionnels, et j’ai également été témoin de l’importance du mentorat pour les aider à réaliser leurs rêves.

En tant que vice-doyen à la recherche de la Faculté, j’ai contribué à la création de partenariats à l’échelle locale, nationale et internationale. Ce genre de travail exige que nous aimions collaborer, ayons une ouverture d’esprit, soyons transparents, renseignés et justes. Je crois fermement que ces qualités sont essentielles pour établir la confiance. Dès que la confiance est établie, elle est la base même de la réussite et de collaborations et partenariats à long terme.

J’ai adopté cette même philosophie dans mes fonctions à titre de vice-président, recherche, de l’Association des facultés de médecine du Canada (AFMC), où j’ai créé des liens avec les facultés de médecine à travers le Canada, favorisé les collaborations et interactions, et travaillé à un objectif commun d’intégrer tous les aspects de la recherche et de l’enseignement médical aux systèmes de santé. En tant que doyen d’une faculté de médecine, tous ces mêmes principes entrent en jeu.

Q : Quels principes directeurs invoquerez-vous pendant votre mandat à titre de doyen ?

R : Au cours de mes années à la Faculté de médecine, j’ai développé une idéologie selon laquelle nous réussirons toujours si nous visons :

  • Innovation (en enseignement, recherche, et santé internationale et mondiale) ;         
  • Diversité, et inclusion ;
  • Équité, imputabilité et transparence ;
  • Engagement. 

Je crois que plusieurs reconnaîtront que le principe « IDÉE » est un bon point de départ pour façonner nos stratégies, tant au niveau personnel que pour le programme ou la Faculté.

Q : Vous vous présentez comme étant un « doyen de système ». Qu’entendez-vous par ceci ?

R : Une récente étude sur le modèle émergent de « doyen de système » explique l’évolution du rôle de décanat dans les écoles de médecine. Elle définit le rôle comme « fonction [nement] en tant que membre d’une équipe au sein d’un système de santé plus large qui détermine la mission pour l’école de médecine et les activités cliniques connexes. » En effet, une personne doit s’adapter au contexte éducatif, médical et politique actuel en constante évolution ; le rôle du doyen ne fait pas exception. Il existe un besoin manifeste de collaborations plus efficaces, d’écoute active, d’habilitation d’autrui et de transparence[1].

Q : Quelle est votre vision à long terme pour la Faculté ?

Au cours de mon mandat à titre de doyen intérimaire, nous n’avons jamais perdu de vue nos priorités et nos orientations stratégiques, et ce malgré les nombreux défis budgétaires. De concert avec le corps professoral, le personnel et les étudiants, nous avons travaillé très fort afin de brosser le portrait actuel des forces et faiblesses de la Faculté, et avons défini de nouvelles opportunités. Avec ces informations en main, il est maintenant temps pour nous de travailler ensemble et d’ouvrir la voie. Au programme :

  • Consolider nos forces et en développer de nouvelles. J’aimerais bâtir sur nos réalisations récentes en enseignement, en recherche et sur la scène internationale et mondiale de la santé, et en même temps appuyer le développement d’initiatives et de programmes d’études novateurs. Nous y parviendrons grâce à une approche transparente et inclusive.
  • Repousser les frontières de l’innovation médicale. La Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa est bien positionnée pour jouir d’un leadership national dans un certain nombre de domaines novateurs, y compris la médecine translationnelle et l’intelligence artificielle médicale. En tant que faculté, il est essentiel que nous visions l’excellence médicale et scientifique en faisant preuve d’innovation et, à certains égards, que nous remettions en question certaines habitudes ancrées de longue date.
  • Collaboration et intégration. La faculté est une pionnière en matière de promotion d’un environnement d’apprentissage qui encourage les interactions entre une population hétéroclite d’étudiants. Nous devons poursuivre sur cette lancée. Nous devons en même temps continuer à renforcer nos collaborations dans l’ensemble de nos institutions partenaires afin de favoriser la production de travaux de premier plan reconnus ici au Canada et à l’échelle internationale. En dernier lieu, il sera essentiel, au cours des prochaines années, de multiplier les interactions avec d’autres facultés de l’Université d’Ottawa afin de développer des stratégies en enseignement de la santé et en recherche, dans l’ensemble de l’Université.

Q : Vous mentionnez souvent que ce n’est pas votre Faculté, mais notre Faculté. Pourquoi est-ce si important de faire passer ce message ?

R : L’engagement qui, pour une personne, est sensiblement le sentiment d’appartenance et d’appréciation, est un élément clé pour favoriser et préserver notre fierté. La Faculté remplit à merveille son rôle, et chacun devrait être extrêmement fier de fréquenter cet organisme d’envergure internationale. Il est important pour moi que le personnel, le corps professoral et les étudiants sachent qu’ils sont très appréciés, et que chacun d’entre eux joue un rôle important pour contribuer à notre succès et au façonnement de notre avenir.  

Q : Nommez trois choses à votre sujet que le corps professoral, le personnel et les étudiants ne connaissent pas ?

R : Je parie que très peu d’entre eux savent que :

  • J’apprécie la Formule 1 — la technologie et le talent sont à la limite des capacités humaines. Par exemple, l’ingénierie, l’aérodynamique, les logiciels et la synchronisation de l’équipe au point de ravitaillement ont tous mené à l’innovation dans d’autres domaines, y compris au sein de l’industrie pharmaceutique et même dans les unités de soins intensifs et de soins néonataux.
  • J’étais amuseur de rue dans le Vieux-Montréal sur un trampoline de compétition. Je gagnais beaucoup d’argent durant les chaudes journées d’été !
  • Plus jeune, j’ai suivi une formation en administration des affaires au Cégep. Je voulais être courtier en valeurs mobilières. Je visais Wall Street ! Au cours du premier semestre, je me suis inscrit à un cours facultatif en biologie. J’ai abandonné après la première leçon…

Q : Vous avez l’habitude d’échanger avec les étudiants lors d’une partie de billard. Est-ce un manque de politesse de gagner contre son doyen lors d’une partie de billard ?

R : Certainement ! Gagner contre son doyen, peu importe l’activité, est un manque de politesse… :)

Lisez notre entrevue avec le Dr Jasmin, réalisée en juillet 2017.

[1] Perm J. 2017;21. pii : 16-069. doi : 10.7812/TPP/16-069.
The Evolution of the Medical School Deanship: From Patriarch to CEO to System Dean.
Schieffler DA1, Farrell PM2, Kahn MJ3, Culbertson RA4.

 

 

 

Dr. Bernard Jasmin