Par Michelle Read
Rédactrice
Le Dr Maxime Britt-Côté se souvient d’avoir été très vite confronté à la réalité comme étudiant en médecine.
« Deux semaines après le début de mon programme, j’avais déjà un vrai patient devant moi », dit celui qui a étudié à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa de 2006 à 2010.
La vie aussi passe vite et c’est pourquoi, en ce jour du Souvenir, le Dr Britt-Côté prend le temps de réfléchir, comme ses compatriotes d’un océan à l’autre, aux sacrifices faits pour assurer notre sécurité et protéger nos libertés.
L’honneur au milieu de l’horreur
Après ses études de M.D. et sa résidence en médecine familiale, le Dr Britt-Côté a été affecté à la Base des Forces canadiennes Borden (Ontario) en tant que médecin membre du personnel militaire. Il a rapidement été appelé à travailler outre-mer auprès des militaires canadiens et de leurs familles, d’abord en Europe, puis en Irak, dans le cadre de la lutte contre l’État islamique. Chaque fois, les réalités de la vie lui sautaient au visage, dans toute leur cruauté ou leur beauté.
« Je connais de grands soldats qui ont fait le sacrifice ultime lors de guerres récentes, surtout en Afghanistan, la plus longue guerre à laquelle le Canada a participé », dit-il.
Les défis du maintien de la paix et les horreurs de la guerre peuvent néanmoins s’accompagner d’un profond sens de l’honneur.
« En tant que médecin militaire, on fait non seulement de son mieux comme médecin, mais on contribue aussi directement à la lutte, dit-il. C’est un privilège de s’occuper des personnes qui servent leur pays au prix d’immenses sacrifices. »
Le Dr Britt-Côté a fait ses études médicales dans le cadre du Programme militaire d’études de médecine (PMEM), par lequel des membres des Forces armées canadiennes peuvent demander l’admission en médecine, notamment à l’Université d’Ottawa.
Les expériences qu’a vécues le Dr Britt-Côté à la Faculté de médecine l’ont aidé, croit-il, à forger son profond engagement envers le service. Il enseigne aujourd’hui à son tour en tant que chargé de cours à la Faculté et urgentologue à l’Hôpital Montfort.
« J’ai vu tant de médecins et de professionnels paramédicaux donner leur temps sans compter, ce qui est le plus beau cadeau qu’un mentor puisse faire à un apprenant, dit-il. Maintenant, chaque fois que je suis avec un apprenant, je me rappelle de le faire profiter le plus possible de mes connaissances et de mon expérience. »
Ne pas les oublier
Certains humains font preuve d’un grand altruisme envers leur prochain. Le Dr Britt-Côté en a connu beaucoup, et ces personnes sont dans ses pensées lors du jour du Souvenir.
« La guerre en Afghanistan étant très récente, beaucoup de ses vétérans sont encore très jeunes, dit-il. J’ai une pensée spéciale pour les personnes décédées avec qui j’ai eu le privilège de servir. Certains de ces héros étaient membres de mon peloton. Je pense aussi à leurs familles. »
« Je pense aussi, bien sûr, à toutes les personnes qui ont servi lors des guerres mondiales, en Corée et lors d’autres missions, poursuit-il. Chaque année, c’est un moment pour penser aux valeurs qui nous représentent et qu’on ne peut tenir pour acquises. »
Toujours au service des autres
Tout récemment, le Dr Britt-Côté a eu l’honneur de s’occuper de très hautes personnalités canadiennes lors de missions diplomatiques comme les sommets du G7 et du G20. Même s’il a pris sa retraite des forces régulières, il est toujours membre de la Première réserve des Forces armées canadiennes.
Entre son travail comme spécialiste des dépendances dans une clinique de Vanier, ses activités de télémédecine et ses fonctions d’urgentologue à Montfort, son emploi du temps est bien chargé. En 1997, il était de ceux qui appuyaient les manifestations contre la fermeture de Montfort.
« La mission de Montfort — servir la communauté francophone et former les professionnels de la santé — est extrêmement importante, et c’est une des raisons pour lesquelles je me suis inscrit au volet francophone du programme de M.D. à l’Université d’Ottawa, dit-il. Vingt-cinq ans plus tard, Montfort est ouvert et florissant, et c’est un excellent hôpital. »
Étant lui-même né à Montfort, le Dr Britt-Côté qualifie d’incroyable le fait de revenir dans cet hôpital pour y travailler comme médecin. En tant que père, il est aussi très conscient que certaines personnes ne reviennent jamais de leur service militaire.
« Je suis vraiment reconnaissant d’avoir pu rentrer auprès de ma famille », dit-il.
« Je garde dans mon cœur le souvenir des personnes qui n’ont pas eu la même chance, et j’ai toujours une pensée spéciale pour leurs familles. »
Photo principale : Le Dr Maxime Britt-Côté lors d’une parade à la base militaire d’Erbil, en Irak, en 2018.
Source des photos : Le Dr Maxime Britt-Côté
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