Le système immunitaire joue un rôle plus important qu’on le croyait dans la maladie de Parkinson

Faculté de médecine
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Une femme âgée parle à une infermière.
Une étude récente fait valoir le potentiel de thérapies fondées sur les voies de signalisation de l’immunité, rapportent ses auteurs de l’Université d’Ottawa.

Une étude menée à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa a démontré que le système immunitaire joue un rôle plus important qu’on le croyait dans la pathogenèse et la progression de la maladie de Parkinson (MP). Une découverte qui ouvre la voie à de nouvelles thérapies possibles.

Le Parkinson, qui affecte 10 millions de personnes à travers le monde, est associé à la perte de cellules cérébrales spécifiques menant à la dégradation progressive des habiletés motrices.

Un lien entre le LRRK2, gène le plus communément associé à la MP, et le système immunitaire avait déjà été établi. Le gène est exprimé sous forme de protéine dans plusieurs cellules immunitaires, y compris celle du cerveau (microglies). Lorsque ce gène subit une mutation, ceci modifie la capacité des microglies à procéder à une phagocytose efficace (ingestion de matière dans le corps, tel que les microorganismes). La neurodégénérescence qui s’ensuit indique que les fonctions phagocytaires excessives des microglies peuvent être toxiques pour ces cellules connues pour mourir progressivement en présence de la MP.

Traditionnellement, la recherche sur la MP se penchait sur les neurones en soi. Cependant, l’étude de l’Université d’Ottawa, publiée récemment dans le journal PNAS, propose d’exploiter également le rôle de la signalisation de l’immunité dans la MP, ou de quelle façon les cellulaires immunitaires sont activées pour assumer leurs rôles divers dans le système immunitaire. L’exploration de la signalisation de l’immunité pourrait s’ajouter à la liste de cibles thérapeutiques possibles de la maladie. 

« Nos constatations devraient sensibiliser la communauté médicale à l’importance d’explorer le rôle de la signalisation de l’immunité dans la MP et la neurodégénérescence, » rapporte le Dr Kwang Soo Kim, auteur principal et stagiaire postdoctoral au Département de médecine cellulaire et moléculaire lors de la rédaction de cet article. « Ceci se produit actuellement dans le domaine de la recherche sur l’Alzheimer alors que plusieurs gènes associés à l’Alzheimer sont uniquement exprimés dans les microglies. »

« Les mutations LRRK2 sont également impliquées dans la maladie de Crohn's et la lèpre, toutes deux des maladies apparentées au système immunitaire, » explique le Dr Paul Marcogliese, coauteur de l’article avec le Dr Kim. « Notre travail invite la communauté médicale à examiner la signalisation de l’immunité pour potentiellement découvrir des thérapies qui pourraient, à tout le moins, ralentir la progression de cette maladie dévastatrice. »

 

Crédit photo principale : Freepik

Une femme âgée parle à une infermière.