Technologie et créativité = Enseignement en ligne en temps de COVID-19

Faculté de médecine
Professeurs Ali Jalali et Eric Dionne
Maintenant que l’enseignement en ligne est en quelque sorte la nouvelle norme,  les professeurs de la Faculté de médecine élargissent le rôle qu’y joue la technologie et adaptent le format traditionnel des cours pour faire face aux défis de l’apprentissage à distance.

par Chonglu Huang
Rédactrice

La pandémie a précipité les professeurs et les étudiants dans une nouvelle réalité pédagogique. En effet, durant le semestre d’hiver 2020, l’enseignement est passé à un mode de prestation en ligne et la situation pourrait demeurer ainsi pour une période indéterminée.

Les outils d’enseignement technologiques complémentaires sont devenus essentiels lors de cette soudaine transformation. Alors, comment s’adaptent les professeurs?

La technologie renforce une approche de la ‘classe inversée’

À la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, grâce aux outils en ligne préexistants et à un solide système de soutien informatique et académique, des professeurs comme le Dr Alireza Jalali ont été en mesure d’effectuer rapidement la transition ce printemps. Le Dr Jalali, professeur agrégé et directeur de la Division d’anatomie clinique et fonctionnelle, a terminé l’enseignement de son cours d’anatomie fonctionnelle en mode virtuel. 

« La Division d’anatomie a eu de la chance puisque nous offrons des modules en ligne depuis plusieurs années déjà », rapporte le Dr Jalali, innovateur dans le domaine des outils d’enseignement numériques, qui a recours aux balados et aux médias sociaux comme YouTube et Facebook.

En effet, il dispose de son propre site Internet d’enseignement, iAnatomie.ca,  où les étudiants peuvent avoir accès à une grande partie du contenu de son cours, peu importe où ils se trouvent.

« J’ai commencé à intégrer ces nouveaux outils à ma méthode d’enseignement en 2007 », explique le Dr Jalali, qui est aussi doyen adjoint intérimaire à la Faculté. « Il s’agit de l’approche pédagogique de la ‘classe inversée’, où les étudiants apprennent individuellement certains volets du programme au moyen d’outils technologiques, puis se présentent en classe mieux préparés pour un apprentissage dynamique et interactif ».

Toutefois, le Dr Jalali a dû adapter certains aspects de la structure du cours aux réalités de la COVID-19. Avec l’aide du département des TI de la Faculté, Medtech, les exposés ont été donnés de manière asynchrone au moyen de diapositives avec la voix hors champ du professeur.

Mais le changement le plus important de l’adaptation au format virtuel est le volet de l’évaluation de l’enseignement.

« Comme on ne pouvait pas faire de laboratoires ou d’examens en laboratoire, nous avons donc dû remplacer les cadavres par des outils d’enseignement numériques de l’anatomie et utiliser des images étiquetées pour les examens en ligne », ajoute le Dr Jalali.

Surmonter les défis que pose l’évaluation en ligne des étudiants

Le Dr Éric Dionne, titulaire de la chaire en éducation médicale uOttawa-Institut du savoir Montfort est un chercheur de pointe dans l’analyse et l’évaluation du matériel pédagogique.

À titre de professeur à affectations multiples aux Facultés de médecine et d’éducation, il étudie comment tester, noter et évaluer les d’apprentissage, en plus d’enseigner aux étudiants de cycle supérieur en médecine et sciences infirmières.

« Passer de l’enseignement en personne à l’enseignement en ligne est plutôt simple, mais il est beaucoup plus complexe d’évaluer ce qui a été enseigné lorsque l’administration d’examens ne peut être réalisée dans un seul lieu physique supervisé », mentionne le Dr Dionne. « Ainsi, les nouvelles méthodes d’évaluation utilisées doivent être développées de sorte que les réponses ne puissent être trouvées en faisant une recherche dans Google ou copiées à partir d’examens antérieurs ».

Bien que les tests adaptatifs offrent une solution à la prestation en ligne des évaluations sommatives, il peut être coûteux de générer ce type d’instrument, où chaque étudiant reçoit une série de questions différentes.

Dans un environnement en ligne, les tests à choix multiple peuvent être facilement compromis et les clés de correction peuvent être partagées. Cependant, si l’on demande aux étudiants de créer quelque chose d’original, cela leur permet de faire valoir l’ensemble de leurs compétences.

« La technologie n’est peut-être pas la solution », déclare le Dr Dionne. « Les professeurs doivent plutôt développer d’autres façons de mesurer le rendement, par exemple en demandant aux étudiants de produire une œuvre originale dans le cadre d’un projet ou de travailler en équipe à une initiative plus complexe ».

Le Dr Jalali convient que, fondamentalement, une éducation de qualité dépend d’une conception pédagogique, et n’est pas définie par la technologie.

« La première chose que je mentionne lorsque je parle d’enseignement en ligne est que, au-delà de la technologie, vous devez, en tant que professeur, définir vos objectifs et la façon d’évaluer l’apprentissage », dit-il. « Établissez qui sont vos étudiants et ce que vous souhaitez accomplir ».

Professeurs Ali Jalali et Eric Dionne
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