De Bob l’éponge à Count Chocula, une nouvelle recherche démontre qu’autant les personnages de dessins animés adorables que les vilains amènent les enfants à choisir des aliments à faible valeur nutritive.
Dans le cadre de la première étude du genre au pays, des chercheurs de l’Université d’Ottawa ont voulu savoir si les personnages de dessins animés utilisés dans les publicités sur les aliments influent sur les préférences alimentaires des enfants, et s’il existe une différence selon le type de personnage choisi.
« Nous savons que les enfants sont particulièrement sensibles aux animaux mignons et aux superhéros que les annonceurs utilisent pour les amener à supplier leurs parents de leur acheter certains produits alimentaires », affirme Monique Potvin Kent, professeure agrégée de l'École d'épidémiologie et de santé publique à la Faculté de médecine et auteure principale de l’étude. « Cette étude montre l’incidence de cette technique de marketing sur les enfants, et ce n’est pas une bonne nouvelle. »
Les chercheurs ont présenté des publicités alimentaires à 1 341 enfants âgés de 9 à 12 ans au pays, puis ont mesuré leur intention de manger, d’acheter ou de supplier leurs parents d’acheter les aliments en question. Ils ont analysé l’impact sur les enfants de deux types de personnages de dessins animés utilisés pour promouvoir des produits alimentaires : les personnages sous licence des médias populaires (comme les princesses de Disney), et les personnages porte-parole créés par les fabricants d’aliments et de boissons (comme Lucky le farfadet des céréales Lucky Charms).
Il s’est avéré que les personnages porte-parole ont la plus grande influence. Toutefois, la découverte la plus étonnante est l’emprise que tous les personnages ont sur les enfants, ce qui a conduit les chercheurs à recommander au gouvernement d’interdire l’utilisation de tous les personnages dans la publicité sur les aliments s’adressant aux enfants. « Il existe un lien direct entre la présence de personnages dans la publicité sur les aliments s’adressant aux enfants et l’attrait des aliments à faible valeur nutritive qui causent des problèmes de santé à long terme. Il faut y mettre un terme afin de protéger la santé des enfants au pays », affirme Mme Potvin Kent.
Cette recherche, financée par Cœur + AVC, est particulièrement pertinente en ce moment, car Santé Canada a annoncé le 25 avril la tenue de consultations publiques qui orienteront l’élaboration de règlements d’ici l’hiver 2024. Ces règlements permettront d’empêcher l’exposition des enfants à la publicité sur les aliments et les boissons à faible valeur nutritive. Cœur + AVC accueille favorablement ces consultations et invite le gouvernement à annoncer les nouveaux règlements le plus tôt possible.
« Nous sommes heureux de voir que Santé Canada va de l’avant avec ce projet. Il est important d’adopter des règlements stricts et complets dès que possible. Nos enfants le méritent », affirme Doug Roth, chef de la direction de Cœur + AVC.
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