Des personnes debout avec des pancartes invitant les autres à donner leur sang.
Une récente collecte de sang organisée par des membres de la population étudiante a montré que la diversité dans les dons de sang permet à un plus grand nombre de Canadiennes et Canadiens de recevoir des soins vitaux.

Au Canada, un pourcentage particulièrement faible des personnes noires choisissent de donner du sang, si bien qu’elles représentent à peine 1 % des dons.

Ce déséquilibre peut avoir des conséquences graves pour les patientes et patients, ce qui montre l’importance de la diversité dans les dons.

Voulant encourager plus de personnes noires à donner du sang, l’Association des étudiants noirs en médecine (AENM) de l’Université d’Ottawa a organisé une collecte de sang le mois dernier pour augmenter la diversité des donneuses et donneurs, mais aussi pour instruire le public sur son importance.

Un donneur de sang fait un signe de pouce en l'air.
Moubarak Waiss attendant son tour pour donner du sang durant la collecte organisée le mois dernier par l’Association des étudiants noirs en médecine de l’Université d’Ottawa.

Selon le coprésident de l’AENM, Kwadjo Nyarko, le manque de diversité dans les banques de sang est loin d’être idéal, car la concordance des groupes sanguins et des profils génétiques peut grandement améliorer les traitements.

« La diversité des dons de sang est vitale », affirme-t-il, en expliquant que le sang peut contenir jusqu’à 300 antigènes génétiquement déterminés et différents d’un groupe ethnique à l’autre.

« Ces antigènes jouent un rôle essentiel dans la compatibilité, particulièrement pour les patientes et patients qui ont souvent besoin de transfusions, comme ceux atteints de thalassémie, de certains cancers ou de drépanocytose, une maladie du sang héréditaire qui touche principalement les personnes d’ascendance africaine », précise-t-il.

Un donneur de sang tenant une pancarte disant "Mon premier don".

« La diversité dans les dons de sang est essentielle. »

Kwadjo Nyarko

— Coprésident de l’AENM et donneur de sang pour la première fois

La faible diversité du sang prélevé peut entraîner des retards ou des refus de traitement, mais aussi un risque plus élevé de réaction transfusionnelle. Lorsqu’une personne reçoit du sang qui ne correspond pas à son profil antigénique, le système immunitaire peut attaquer ce sang, ce qui engendre de graves complications.

Si le bon type sanguin n’est pas disponible, il faut parfois attendre qu’il y en ait, ce qui augmente le risque de complications et de décès. Les victimes de traumatismes et les patientes et patients en chirurgie sont aussi touchés en pareil cas.

Deux personnes avec leurs kits de don en attendant leur tour pour donner leur sang.
Emmanuel Fagbola (à gauche) et Meron Demissie avec leur trousse de don, attendant leur tour pour donner du sang lors de la collecte de février de l’AENM.

Le patrimoine génétique direct est un facteur de variation ethnique du sang, notamment pour ce qui est des antigènes ABO et Rh.

« Des mutations génétiques aléatoires peuvent faire varier les types sanguins au fil du temps, explique Kwadjo Nyarko. De plus, certains types sont plus résistants aux maladies que d’autres. Par exemple, les personnes de type sanguin O ont moins de chance de contracter la malaria. »

« La combinaison de tous ces facteurs détermine le type sanguin, et les personnes avec certaines origines ethniques ou raciales ont souvent des caractéristiques sanguines similaires, poursuit-il. Ces similarités sont importantes lors des transfusions sanguines. »

Trois personnes souriant à la caméra.
Plusieurs donneuses et donneurs se sont remonté les manches pour la collecte de 2025 de l’AENM. De gauche à droite : Kwadjo Nyarko, Meron Demissie, Abbey Retta.

Dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs, le groupe s’est donné pour mission de contribuer à la diversité des dons de sang en organisant sa première collecte de sang. L’événement était accompagné d’une campagne de sensibilisation, notamment sur les médias sociaux.

La collecte était dirigée par Kwadjo Nyarko et Sarah Lapolice, coprésidente de l’AENM, ainsi qu’Emmanuel Fagbola, vice-président. Ce sont eux qui ont élaboré l’idée, organisé l’événement et coordonné les efforts collectifs afin de réaliser le projet. Meron Demissie, directrice des partenariats, et Lillian Abebe, directrice des communications, ont travaillé de près avec la Société canadienne du sang et mené des activités de mobilisation.

La campagne dans les médias sociaux a joué un rôle important pour joindre la communauté et l’encourager à donner du sang en présentant des faits notables sur la sous-représentation des Canadiennes et Canadiens noirs dans les banques de sang.

« Nous voulions sensibiliser les gens à l’importance de la diversité dans les dons de sang tout en instaurant une culture durable de don de sang dans la communauté noire, explique Sarah. Nous espérons que l’événement devienne une tradition annuelle avec plus de participation et de résultats chaque année. »

Le groupe avait préparé des sacs-cadeaux pour remercier les personnes participantes et leur offrir une expérience positive. En tout, la collecte a accueilli 16 personnes souhaitant donner du sang – surtout des étudiantes et étudiants en médecine à l’Université d’Ottawa, mais aussi des proches et des membres de la communauté –, dont 10 ont finalement fait un don.

Six sacs-cadeaux rouges sur une table.
Des sacs-cadeaux de remerciement, préparés par Lillian Abebe et Abbey Retta, ont été offerts aux participantes et participants.

« En augmentant le nombre trop faible de dons de sang dans la communauté noire, nous faisons notre possible pour qu’un plus grand nombre de Canadiennes et Canadiens puissent recevoir des soins vitaux », a affirmé le groupe pendant sa campagne de sensibilisation sur Instagram.

Une personne assise sur une chaise, souriant en donnant son sang.

« Nous fournissons notre part d’efforts pour qu’un plus grand nombre de Canadiennes et Canadiens puissent recevoir les soins vitaux qu’ils méritent. »

Publication sur Instagram, AENM

— (Vice-président Emmanuel Fagbola ici)

La dernière partie de l’initiative de collecte de sang de 2025 de l’AENM consiste à diffuser une entrevue exclusive avec la Dre Ewurabena Simpson, professeure adjointe au département de pédiatrie de la Faculté de médecine et hématologue-oncologue pédiatrique au Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO). La Dre Simpson offre la perspective d’une médecin sur l’importance de la diversité dans les dons de sang, les répercussions du problème pour la communauté noire et les façons de faire avancer la cause.

Cinq donneurs de sang tenant des sacs-cadeaux et souriant.
Des donneuses et donneurs avec leurs sacs-cadeaux après leur participation. De gauche à droite : Emmanuel Fagbola, Lillian Abebe, Kate Dervin, Meron Demissie et Amani Kane.

L’AENM donne quelques idées pour quiconque voudrait contribuer à la cause :

  • Donnez du sang : Si vous êtes admissible, donnez pour répondre à la demande en choisissant un moment qui vous convient sur le site Web de la Société canadienne du sang.
  • Faites de la sensibilisation : Diffusez de l’information autour de vous et dans les réseaux sociaux sur le manque de diversité des dons de sang.
  • • Utilisez des mots-clics comme #LesDonneursNoirsSauventDesVies et #DiversifierLesDonsDeSang pour répandre le message.
  • Renseignez les autres et militez.
  • Communiquez avec l’AENM de l’Université d’Ottawa à l’adresse [email protected] pour devenir partenaire d’événements comme celui-ci.
  • Commanditez ou financez l’AENM : « En plus des dons de sang, nous acceptons les contributions financières et les commandites, qui nous aideraient à organiser d’autres événements d’importance similaire, dit Kwadjo Nyarko. Votre soutien permet à l’Association des étudiants noirs en médecine de l’Université d’Ottawa de faire de la sensibilisation, d’organiser des événements éducatifs et d’œuvrer pour des soins de santé équitables au sein de notre communauté. Si vous ou votre organisation souhaitez faire un don ou devenir partenaire, écrivez-nous à l’adresse [email protected]. Chaque contribution accroît les retombées. »

Le groupe compte organiser une autre collecte de sang durant le Mois de l’histoire des Noirs en février 2026.


 

Photo principale (de gauche à droite) : Amani Kane, Meron Demissie, Moubarak Waiss et Kate Dervin font de la sensibilisation au sujet de l’importance de la diversité dans les dons de sang.