Prendre soin de nos défenseurs : Des membres des Forces armées canadiennes se mettent au service de leurs frères et sœurs d’armes en se formant à la médecine

Par Michelle Read

Rédactrice, Faculté de médecine

Éducation
Un soldat agenouillé dans la neige à côté d'un hélicoptère
Joshua Erion
Cette année, à l’occasion du jour du Souvenir, deux membres des Forces armées canadiennes expliquent pourquoi ils poursuivent une formation à la Faculté de médecine pour servir les troupes canadiennes plus tard en tant que médecins.

Parmi le large éventail de médecins hautement qualifiés formés chaque année par la Faculté de médecine, un certain nombre se consacrera à la fourniture de soins au personnel de l’Armée de terre, de l’Armée de l’air et de la Marine canadienne.

Dans le cadre du Programme militaire d’études de médecine (PMEM), des membres réguliers des Forces armées canadiennes (FAC) en service peuvent présenter une demande aux facultés de médecine, dont la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa. Celle-ci réserve annuellement des places à cette fin dans son programme d’études médicales de premier cycle et son programme d'études médicales postdoctorales en médecine familiale (niveau entrée). Les sièges réservés du Programme militaire d’études en médecine sont des sièges surnuméraires parrainés par le ministère de la Défense nationale. Certains étudiants se joindront aux Forces armées même après avoir été admis au programme de médecine grâce au Programme d’instruction à l’intention des médecins militaires.

« Nos soldats, marins, aviateurs et aviatrices doivent avoir la certitude que, s'ils sont blessés au pays pendant l'entraînement ou à l'étranger en mission, des officiers médicaux hautement qualifiés sont disponibles pour leur fournir les soins urgents dont ils ont besoin », déclare Tina Lipcsey, coordonnateur de l'attraction, Quartier général des Services de santé des Forces canadiennes. 

“Comme les Forces armées canadiennes n'ont pas leur propre école de médecine, nous comptons sur les établissements d'enseignement civil canadiens pour former des médecins hautement qualifiés pour soigner les membres des FAC », explique-t-elle. « Le Groupe des Services de santé des Forces canadiennes est reconnaissant du soutien continu reçu de la Faculté de médecine de l'Université d'Ottawa dans la formation des futurs officiers médicaux pour servir notre pays. »

Deux étudiants en médecine de la Faculté de médecine de uOttawa expliquent ce que signifie pour eux de devenir médecins au service des FAC, de même que les choses et les personnes que leur inspire cette année le jour du Souvenir.

Capitaine Joshua Erion, MD 2028
Branche : Armée de terre

Je me suis joint aux Forces armées canadiennes (CAF) en 2011, à l’âge de 17 ans. Je suis devenu soldat dans la quête d’un défi plus grand, et surtout, mu par le désir ardent d’apporter mon soutien à un pays auquel je me sentais très chanceux de faire partie. J’y ai occupé plusieurs postes, voyagé dans plusieurs pays pour des exercices militaires et des déploiements, et forgé des amitiés précieuses pour la vie chemin faisant.

Poursuivre des études médicales à l’Université d’Ottawa me permet de commencer une seconde carrière dans l’armée, de continuer à servir le Canada tout en offrant désormais un service essentiel aux soldats avec lesquels je sers. Je travaillerai à titre de médecin militaire, répondant aux besoins en matière de soins de santé des militaires qui défendent les intérêts du Canada à l’intérieur et à l’étranger. J’ai hâte de faire une différence positive directe sur leur qualité de vie. 

Pour ce qui concerne la spécialité, j’ai choisi la médecine familiale — j’aime la souplesse qui vient avec le fait d’avoir une large base de connaissances; la médecine familiale est également la clé de voûte en matière de soins primaires et de soins préventifs et est cruellement demandée dans le système de soins de santé au Canada.

Le jour du Souvenir, je réfléchis souvent à l’énormité du sacrifice de leur vie fait par nos devanciers au fil de générations, en tentant de construire le meilleur monde possible pour aujourd’hui. Sous un angle plus personnel, le jour du Souvenir, je pense toujours spécialement à Bombardier Patrick Labrie, qui a perdu la vie en 2019 durant un exercice militaire. Il avait 28 ans et était originaire de Buckingham, au Québec, juste de l’autre côté de la rivière qui fait face à Ottawa. Il était un soldat formidable et a laissé un vide irremplaçable dans le cœur de sa famille et de ses amis.

Joshua Erion

« J’ai hâte de faire une différence positive directe sur leur qualité de vie. »

Capitaine Joshua Erion, MD 2028

— au sujet des soins de santé des militaires qui défendent les intérêts du Canada

Capitaine Mathieu Sayeur, MD 2025
Branche : Aviation royale canadienne

Je suis membre des FAC depuis 20 ans. Avant d’opérer une transition vers des études de médecine, j’étais major et je travaillais comme ingénieur en aérospatiale. J’aime me poser des défis, et soulager la souffrance des gens et essayer de rendre notre monde meilleur ont toujours été mes passions.

Je crois fermement que le succès des Forces armées canadiennes repose sur le degré de soins dont nous entourons ses membres, et je veux jouer ma partition en prenant soin d’eux. Me former à uOttawa entre en droite ligne de cette aspiration. En effet, l’institution accorde une grande importance au multiculturalisme, au bilinguisme, à la compassion, et à l’expérimentation de la condition humaine en tant que parties intégrantes de son environnement d’apprentissage, favorisant ainsi une communauté centrée sur la promotion du bien-être.

La médecine familiale s’est imposée comme un choix de carrière évident pour moi. J’aspire à prodiguer des soins compatissants centrés sur les patients et axés sur une approche biopsychosociale de la médecine, car servir dans les Forces armées engendre des situations complexes pour les membres, qui sans aucun doute, contribuent de façon significative à leur santé et à leur bien-être. 

Le jour du Souvenir, je réfléchis au sens du sacrifice. Certains sacrifices, comme les pertes en vies humaines, sont évidents, tandis que d’autres, comme la détérioration de la santé physique et mentale, l’éloignement des proches, ou le renoncement de soi, sont moins évidents, mais n’en demeurent pas moins des sources significatives de souffrances. Pour moi, le jour du Souvenir est un moment qui me rappelle que ces sacrifices valent la peine si nous voulons défendre et conserver nos valeurs canadiennes d’équité, de diversité, de justice, de paix, de sécurité et de respect, entre autres.

Mathieu Sayeur

« Je veux jouer ma partition en prenant soin d’eux [membres des FAC]. Soulager la souffrance des gens et essayer de rendre notre monde meilleur ont toujours été mes passions. »

Capitaine Mathieu Sayeur, MD 2025

À propos du Programme militaire d’études de médecine (PMEM) : 
  • Le PMEM offre aux membres actifs de la Force régulière le subventionnement de 100 % des frais de scolarité et des livres, ainsi qu’un salaire pendant qu’ils poursuivent des études médicales de premier cycle ou une résidence en médecine familiale.
     
  • Pendant leurs études de médecine, les membres des FAC peuvent se concentrer uniquement sur leurs études. Ils ne sont jamais retirés de l’école de médecine pour servir lors de déploiements ou pour participer à une formation ou à des exercices militaires.
     
  • Lorsqu’un étudiant en médecine des FAC termine sa résidence en médecine familiale, il doit compléter cinq ans de service obligatoire au sein des FAC s’il a été subventionné par le PMEM.
     
  • La première affectation d’un nouveau médecin militaire autorisé est généralement dans l’une des cliniques militaires du Canada, où il fournit des soins primaires aux membres des FAC. Les médecins militaires exercent des fonctions semblables à celles de leurs homologues civils en médecine familiale, mais en mettant davantage l’accent sur la promotion de la santé, la santé au travail et la médecine sportive.
     
  • Les médecins militaires ont également l’occasion de suivre une formation spécialisée dans divers domaines comme la médecine d’urgence, la traumatologie et la médecine opérationnelle (qui comprend la médecine aéronautique et la médecine de plongée).