Personne, plus qu’elle, ne méritait cette reconnaissance de haut niveau qui lui a été témoignée par l’organisme caritatif Sense About Science basé au R.U. et la revue Nature. Ses travaux de recherche de calibre mondial abordent couramment des questions urgentes de mise en œuvre de politiques dans le domaine de la science, des sujets portant sur l’éthique dans la recherche et la reproductibilité de la recherche.
En sa qualité de professeure agrégée à la Faculté de médecine de uOttawa et de directrice du Programme de métarecherche et de science ouverte à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa, la Dre Cobey a joué un rôle primordial en faisant avancer les connaissances sur les « revues prédatrices » et en révélant comment ces médias fictifs promeuvent la désinformation et minent la confiance du public en la science.
Elle a également joué un rôle de premier plan en plaidant pour une « science ouverte », un mouvement grandissant qui vise à transformer la manière dont les résultats de la recherche scientifique sont diffusés en les rendant largement accessibles à la communauté de recherche, aux patients et au grand public à l’échelle mondiale.
Le jury a déclaré que le docteur Cobey « s'attaque à des questions profondes et épineuses et fournit proactivement aux scientifiques des outils pour les aider et les encourager à adopter des pratiques de science ouverte ». Les juges ont qualifié ce travail de « révolutionnaire ».
Prenant la parole au nom de son équipe, la Dre Cobey a affirmé être « incroyablement honorée » de remporter le très convoité Prix John Maddox, qui est décerné chaque année depuis 2012, et dont les candidats et candidates proviennent de partout dans le monde. Son prix lui a été remis au cours d’une cérémonie organisée le 6 novembre à Londres, en Angleterre.
« Ce prix est une reconnaissance des efforts actuels et antérieurs consentis par mon équipe dans le cadre du Programme de métarecherche et de science ouverte pour contribuer à la promotion d’une recherche conçue, menée et communiquée en toute transparence. Une telle distinction externe nous encourage à poursuivre nos efforts pour plus d’améliorations dans l’écosystème de la recherche au Canada et au-delà », affirme-t-elle.
La Dre Cobey fait remarquer que depuis que la recherche au Canada est majoritairement financée par des fonds publics, elle trouve que l’accès aux résultats de la recherche est fondamental pour garantir la transparence de la recherche.
« En ce moment même, par exemple, des patients participent fréquemment à des études de recherche sur la santé, notamment des essais cliniques, mais n’ont jamais accès aux résultats de ces études. À mon avis, en tant que chercheurs du domaine de la santé, nous sommes les gardiens des données des patients et des données publiques. Nous devons nous assurer de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour gérer les données des recherches et communiquer les résultats de la manière la plus transparente possible », affirme la Dre Cobey.
Ceci permettra aux gens non seulement d’avoir connaissance des résultats de la recherche médicale, mais aussi de réduire les partis pris dans la littérature universitaire et de diminuer la duplication inutile de la recherche, selon la Dre Cobey.
« En tant que chercheurs, c’est à nous qu’incombe la responsabilité de susciter et d’entretenir la confiance du public en la science », a-t-elle affirmé. « Être transparents dans tout ce que nous faisons contribue à promouvoir cette confiance et peut aider à réduire la désinformation. »
La Dre Cobey occupe également le poste de co-présidente de DORA (Déclaration sur l’évaluation de la recherche), une organisation qui se dévoue à réformer les évaluations de la recherche afin de mieux aligner les mesures incitatives sur des objectifs axés sur la mission.
« À l’heure actuelle, un grand nombre d’institutions et d’organismes de financement sont plus regardants sur le volume d’activités de recherche produites par un chercheur ou une chercheuse que sur la qualité du travail réalisé. Nous voulons créer des mesures incitatives qui aideront les chercheurs à faire preuve de plus de perspicacité dans la conception, la mise en œuvre et la communication de la recherche, même si cela signifie faire un volume d’activités de recherche moindre. »