L’interdisciplinarité au cœur des sciences de la santé

Par Université d'Ottawa

Faculté des sciences de la santé, Camille Cottais

Faculté des sciences de la santé
Faculté des sciences de la santé
Études de premier cycle
Étudiante regardant dans un microscope
À l’automne 2003, un programme novateur voyait le jour à la Faculté des sciences de la santé : le baccalauréat spécialisé en sciences de la santé. Ce programme a rapidement évolué pour devenir une école à part entière, contribuant ainsi à la formation d’une nouvelle génération de professionnelles et professionnels de la santé dotée d’une perspective unique.

Du programme à l’École

Dès sa création, le programme connaît une grande popularité, se rappelle Karen Phillips, l’une des quatre membres du corps professoral faisant initialement partie de l’École des sciences interdisciplinaires de la santé.

La professeure Phillips, aujourd’hui vice-doyenne à la gouvernance et secrétaire de la Faculté des sciences de la santé, explique que le programme a avant tout été créé en réaction à un changement majeur survenu au sein de l’École : les baccalauréats en sciences de la réadaptation (audiologie, physiothérapie, orthophonie et ergothérapie) sont devenus des programmes professionnels offerts exclusivement à la maîtrise. Il fallait donc un programme de premier cycle général et bilingue, capable de former les étudiantes et étudiants souhaitant demander l’admission à ces nouvelles maîtrises.

Très vite, le programme connaît un tel succès qu’il devient autonome. En 2009, Linda Garcia, la deuxième directrice du programme, met sur pied l’École interdisciplinaire des sciences de la santé, une unité avec sa propre gouvernance et structure administrative.

La professeure Garcia, qui a travaillé pendant 30 ans à la Faculté des sciences de la santé, participe également à la création de programmes de cycles supérieurs à l’École à partir de 2012. L’objectif : former des chercheuses et chercheurs à la perspective unique qu’est l’interdisciplinarité.

« Contrairement à la multidisciplinarité, approche dans laquelle les différentes disciplines travaillent côte à côte sans s’intégrer, l’interdisciplinarité implique une interaction entre les disciplines qui influence la manière dont nous comprenons le monde », explique celle qui a récemment pris une retraite bien méritée.

Lucie Thibault, doyenne actuelle de la Faculté, poursuit : « Le programme interdisciplinaire en sciences de la santé est un témoignage vibrant de l’impact positif de l’interdisciplinarité dans la formation des professionnelles et professionnels de la santé ». Depuis ses modestes débuts en 2003 jusqu’à devenir une école indépendante, « il a su former une nouvelle génération de leaders capables de comprendre et d’aborder les défis complexes de la santé sous des angles variés ».

Linda Garcia, professeur émérite
Linda Garcia, professeure émérite et deuxième directrice du programme

Qu’est devenue notre communauté diplômée?

Les diplômées et diplômés de cette École ont connu des parcours variés. Grâce à son approche interdisciplinaire, le programme permet de continuer ses études notamment en réadaptation, médecine, pharmacie ou dentisterie, mais aussi de poursuivre une carrière dans des organismes de santé publics ou privés, ou encore des programmes de santé communautaire.

Max Lê, diplômé du baccalauréat spécialisé en sciences de la santé en 2018, travaille par exemple aujourd’hui comme stratège en communication pour les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Il a également fondé la firme de communication bilingue Lê & Co. Health Communication Santé en 2021, qui aide les équipes de recherche, du milieu hospitalier et d’intervention en santé à mieux communiquer avec leur public. Selon lui, le programme « forme des étudiants avec des connaissances et des compétences polyvalentes et applicables à plusieurs domaines – que ce soient les sciences pures ou les sciences sociales et artistiques ». Il remarque que les cours lui ont permis de se distinguer des autres personnes souhaitant travailler dans ce domaine, grâce à « une compréhension générale de la santé individuelle, communautaire et mondiale ».

Samuel Ileka-Priouzeau, diplômé du programme en 2010, est quant à lui devenu gestionnaire d’une équipe d’épidémiologie, de biostatistique et d’analyse de politiques à l’Agence de la santé publique du Canada. Cet emploi lui a notamment permis de voyager en Afrique de l’Ouest et en République Démocratique du Congo pour appuyer les Nations Unies dans la riposte contre des éclosions de maladie à virus Ebola. Il affirme que « la combinaison de l’approche clinique et de santé publique qu’offre le baccalauréat interdisciplinaire en sciences de la santé » lui a permis « de développer une vision globale et holistique de la santé », essentielle à son ascension professionnelle.

Un programme couronné de succès

L’École interdisciplinaire des sciences de la santé a beaucoup évolué au fil des 20 dernières années. Elle offre présentement un baccalauréat, une maîtrise, ainsi qu’un doctorat en santé des populations. Des programmes de doubles diplômes accélérés sont également disponibles depuis 2023, permettant de réaliser un baccalauréat et une maîtrise en cinq ans seulement. L’École compte aujourd’hui une vingtaine de membres du corps professoral régulier, et plus de 3 600 étudiantes et étudiants y ont obtenu leur baccalauréat depuis 2003.

Pour ce qui est des inscriptions, il s’agit de la plus grande des cinq écoles à la Faculté des sciences de la santé. Pour Lucie Thibault, « ces chiffres sont la preuve qu’il s’agit d’un programme attrayant, grâce auquel les étudiantes et étudiants réussissent et s’épanouissent ».