Le paysage sonore comme devoir féministe

Cette présentation explore la production de paysages sonores ethnographiques en tant que forme de praxis féministe créative. Traditionnellement, les connaissances ethnographiques sont produites dans des écrits qui positionnent le travail sur le terrain comme un site distinct et différent du lieu de résidence et du lieu de travail de l'ethnographe. Pourtant, ces espaces et ces lieux - la maison, le travail, le terrain - se rejoignent pour modeler la façon dont l'ethnographe voit le monde. Les féministes anthropologues et théoriciennes appellent depuis longtemps à l'intégration de l'ethnographie, de la pratique féministe et de la production de connaissances dans nos disciplines universitaires d'origine (voir, par exemple, Visweswaran « anthropology in reverse » 1994, Bolles 2013, Ahmed 2017). Le féminisme, le travail à domicile et le travail sur le terrain ne sont pas des projets distincts, ils sont une seule et même chose.

Une approche féministe du « son » refuse les distinctions binaires entre le terrain et la maison. Mener une vie féministe, à la maison et au travail, exige une écoute réfléchie et incarnée. Cette discussion présente un son ethnographique enraciné dans les espaces et les lieux à multiples facettes à travers lesquels les artistes et les chercheuses se déplacent. Ensemble, nous envisagerons les potentiels de la production de paysages sonores en tant que travail féministe à domicile.