Leur étude (seulement disponible en anglais) met en évidence la façon dont le processus de réinsertion provoque des émotions intenses chez les personnes anciennement incarcérées. Les auteurs soutiennent que les émotions - souvent ignorées dans les établissements correctionnels - sont une forme vitale de connaissance qui est systématiquement subjuguée au cours de la réinsertion. Cette suppression de la connaissance émotionnelle exacerbe la nature précaire de la réinsertion dans la société.
La recherche commence par examiner comment les cadres basés sur le risque utilisés dans la réintégration suppriment l'expression émotionnelle. S'appuyant sur des entretiens et des méthodes qualitatives, les auteurs présentent des résultats qui illustrent comment les restrictions liées au lieu, au temps et aux relations créent des obstacles émotionnels et matériels à une réinsertion réussie. Les angoisses, les frustrations et les charges émotionnelles auxquelles sont confrontées les personnes anciennement incarcérées sont façonnées par ces conditions restrictives et par l'accent mis par les établissements correctionnels sur la gestion des risques perçus.
Les auteurs soulignent qu'il est essentiel de reconnaître et de traiter l'assujettissement des émotions pour promouvoir à la fois une réinsertion réussie et le bien-être émotionnel des personnes qui réintègrent la communauté. Cette perspective ouvre la voie à de nouvelles approches pour soutenir les personnes anciennement incarcérées en considérant leurs expériences émotionnelles comme valables et significatives.