L’École de service social de l’Université d’Ottawa reconnaît qu’elle est située sur le territoire traditionnel et non cédé du peuple Anishinabé-Algonquin. Cette reconnaissance va bien au-delà des mots. Il s’agit d’un engagement réel à établir des relations de réciprocité avec les peuples autochtones qui protègent, connaissent et respectent ces terres depuis des siècles. Le respect et l’affirmation de l’autodétermination des Autochtones sont au centre de cette relation. L’École de service social unit sa voix à celle de l’Association canadienne pour la formation en travail social et de l’Association canadienne des travailleuses et travailleurs sociaux en exprimant son soutien et sa solidarité aux peuples de la Nation Wet’suwet’en.
Nous demandons aux gouvernements fédéral et provinciaux de respecter la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA), la Loi constitutionnelle et « Anuc niwh’it’en » (qui renvoit au droit des Wet’suwet’en). C’est en vertu des Anuc niwh’it’en que s’inscrit l’opposition à la construction de l’oléoduc Coastal GasLink. De plus, l’article 3 de la DNUDPA affirme que « les peuples autochtones ont le droit à l’autodétermination » et l’article 10 précise que « les peuples autochtones ne peuvent être enlevés de force à leurs terres ou territoires ». Nous demandons également au gouvernement du Canada d’obtenir le consentement libre et éclairé des Premières Nations, selon l’article 35 de la Loi constitutionnelle (art.35), qui reconnaît aux Nations le droit de s’autogouverner et l’obligation morale, politique et juridique du gouvernement d’obtenir leur consentement avant de prendre des décisions qui impliquent leurs territoires. Dans le jugement Delgamuukw (1997) rendu par la Cour suprême du Canada, les chefs héréditaires des Wet´suwet´en ont été reconnus comme titulaires légitimes et leur souveraineté sous-jacente sur le territoire a été établie.
Nous demandons également à la Gendarmerie Royale du Canada de se retirer du territoire Wet’suwet’en. Le retrait forcé et militarisé des Wet’suwet’en de leur territoire avant l’aube le 6 février 2020, l’établissement d’une « zone d’exclusion », et les restrictions à la couverture médiatique complète et libre ont contrevenu au droit inhérent des Premières Nations d’avoir un accès sans entrave à leurs territoires traditionnels, conformément à la DNUDPA et ont empêché les canadiens de savoir ce qui se passe sur le terrain.
L'impasse est une opportunité déterminante pour les gouvernements de démontrer leur volonté de sortir du discours idéologique de réconciliation et de concrétiser leurs engagements promouvant la réconciliation entre les nations.