Écouter, observer, comprendre : s’adapter au Sri Lanka

From the Field
Sri Lanka
international
Chaque jour, j’en apprends un peu plus, non seulement sur le Sri Lanka et ses habitants, mais aussi sur moi-même

Arianne Brideau - Études sur les conflits et les droits de l'homme, avec une option en études africaines

Pays du stage : Sri Lanka

ONG canadienne : Alternatives

ONG locale : NAFSO

Poste : Recherche et développement numérique

Je suis actuellement dans ma cinquième semaine à Negombo, au Sri Lanka. J’ai la chance, aux côtés d’une autre stagiaire, de travailler avec le « National Fisheries Solidarity Movement (NAFSO) ». Au début, je pensais qu'ils se concentreraient uniquement sur les pêcheurs artisanaux et les problèmes liés à la pêche, mais ils font bien plus que cela. Leurs principaux domaines d’intervention incluent les pêches artisanales, l’autonomisation des femmes et des jeunes, la promotion de l’harmonie et de la réconciliation, la protection de l’environnement, la souveraineté alimentaire et les droits à la terre. Ces objectifs sont atteints principalement à travers l’organisation communautaire, le plaidoyer, le lobbying, la formation et la fourniture de ressources. L’accent est mis sur le soutien aux communautés locales pour renforcer leurs capacités à gérer de manière durable leurs ressources naturelles, défendre leurs droits fonciers et améliorer leurs conditions de vie, tout en promouvant la participation active des femmes et des jeunes dans le processus de développement et de prise de décision.

Notre travail est varié et intéressant, on participe au réunions et formations organisées par NAFSO au sein des communautés. Nous avons la chance d’entendre des pêcheurs, des agriculteurs, des femmes et des jeunes qui défendent leurs droits et cherchent à améliorer leurs conditions de vie. Ensuite nous rédigeons des résumés des activités que nous avons observés afin de les publier sur le site web de l’ONG. Aussi nous aidons à préparer du matériel pour des campagnes de sensibilisation et rédiger des articles sur des sujets de notre choix.

Une des premières choses qui m’a surpris en arrivant au Sri Lanka, c’est le hochement de tête sri-lankais. Ce n’est pas un simple "oui" ou "non" comme chez nous. C’est un mouvement de tête un peu de côté qui peut vouloir dire plein de choses : "d’accord", "je comprends", un encouragement, ou même une façon polie d’éviter un désaccord. Au début, j’étais perdue, et même un peu frustrée, car chez nous bouger la tête de chaque côté signifie généralement une hésitation. On croyait donc qu’à chaque fois qu’on posait une question, ils ne savaient pas trop quoi dire!

Cela m’a fait réaliser qu’il faut vraiment prendre le temps de comprendre la culture du pays où on est. Être ouvert et curieux aide à éviter les malentendus et à mieux connecter avec les gens. Ici, la communication repose beaucoup sur l’écoute et le respect, et ça m’a permis d’échanger plus facilement avec mes collègues et les communautés avec qui on travaille. S’adapter à une nouvelle culture est essentiel, surtout si on veut travailler à l’étranger plus tard. Comprendre les petits gestes, les façons de communiquer et les habitudes locales, ça montre du respect et ça aide à mieux s’intégrer. Peu importe où l’on va, savoir observer, écouter et s’adapter est une compétence précieuse, autant dans le milieu professionnel que dans la vie de tous les jours.

Vivre et travailler dans un pays étranger est un défi, mais c’est aussi une formidable occasion d’élargir ses horizons et de remettre en question ses propres perceptions. Chaque jour, j’en apprends un peu plus, non seulement sur le Sri Lanka et ses habitants, mais aussi sur moi-même.