Marie-Aimée, Baccalauréat en sciences sociales spécialisé en études des conflits et droits humains, Alternatives, République démocratique du Congo, Solidarité des Femmes pour le Développement Intégral (SOFEDI)
Comme de nombreux étudiants, j’ai participé à plusieurs stages dans le cadre de mes études universitaires. C’est pourquoi, lorsqu’il a été temps de commencer à planifier mon stage de fin d’études, j’ai décidé d’essayer quelque chose de différent, quelque chose qui élargirait vraiment mes horizons et satisferait ma curiosité envers le monde : un stage à l’international. Toutefois, la pandémie de la COVID-19 a rapidement mis mes plans de côté et j’ai longtemps cru que cette chance unique s’était envolée en fumée. J’ai été agréablement surprise lorsque j’ai reçu un courriel m’indiquant que l’université d’Ottawa et ses partenaires s’étaient adaptés à notre nouvelle réalité et offraient toujours la possibilité de faire un stage à l’international — à distance bien sûr. Au début, la recherche d’opportunités de stage à l’autre bout du monde était très intimidante et il m’a fallu plusieurs semaines avant de trouver le poste, l’organisme et le pays qui me passionnaient le plus. Étant moi-même de l’est de l’Afrique, j’ai rapidement décidé de poser ma candidature pour le poste d’assistante aux programmes en République Démocratique du Congo (RDC). L’histoire, la croissance ainsi que le peuple congolais et sa culture m’ont aussi tout de suite interpellé. Grâce aux ateliers pré-stages offerts à la fois par l’Université d’Ottawa et par Alternatives, une ONG basée à Montréal et qui travaille directement avec l’organisme SOFEDI (Solidarité des femmes pour le développement intégral) en RDC, j’ai été entourée et accompagnée tout au long du processus d’apprentissage et de préparation qui a mené au stage. Après, environ, quatre mois de préparation, j’ai fait halte, virtuellement, dans la ville de Bukavu, au Sud-Kivu en RDC.
Comme pour toute autre nouvelle expérience, un stage à l’international comporte son lot d’appréhension et d’angoisse — même si celui-ci se déroule en ligne. Étant normalement une personne qui opère sous une grande pression, travailler seule, dans ma chambre, a été le premier obstacle que j’ai rencontré. Combinée au confinement, cette première expérience me semblait aliénante et faisait baisser ma productivité et ma motivation. Toutefois, après un certain temps et grâce aux conseils de mes proches, j’ai pu rapidement surmonter ce problème en établissant des limites claires entre ma vie professionnelle et ma vie privée, en structurant et en organisant mon espace de travail, ainsi qu’en pratiquant une meilleure gestion du temps.
Faire un stage en ligne n’est pas une tâche facile. En plus d’apprendre et faire le travail qui t’est attribué, tu dois apprendre à gérer des réunions et dates d’échéances à distance, à composer avec des fuseaux horaires différents et à tenir en compte les différences culturelles (car, oui, même en ligne, elles existent !). Mon travail d’assistante aux programmes auprès de SOFEDI m’amène à accomplir plusieurs différentes tâches, allant de la traduction de documents et rapports officiels, à la composition de textes informatifs et la recherche de subvention. Mon travail est très indépendant, mais j’ai eu l’honneur de participer à deux formations offertes par SOFEDI et d’apprendre parmi les leaders communautaires et les prestataires de soins à Bukavu. En plus de me permettre de comprendre l’étendue du travail que SOFEDI fait, c’est une expérience unique qui m’a réellement permis de développer un sentiment d’appartenance et d’inclusion auprès de l’organisme.
Après cinq semaines de stage, je peux maintenant dire que je me sens beaucoup plus à l’aise dans mon rôle. Le fait de pouvoir me concentrer sur les différents aspects du travail m’a permis d’améliorer, considérablement, diverses compétences non techniques, comme la communication, l’éthique du travail et la discipline. Je peux maintenant dire que mon stage à distance a été une façon de comprendre la dépendance excessive qu’on a à l’égard des relations personnelles et autres moyens traditionnels d’apprendre. J’ai encore beaucoup à apprendre auprès de mes superviseurs de stage, mais je sais que mon expérience internationale à distance et en temps de pandémie sera indéniablement un atout qui me permettra de me distinguer face à mes objectifs postuniversitaires.