Pour les joueurs de football des Gee-Gees d’hier à aujourd’hui, le mentorat a toujours été d’une importance cruciale

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Les fans dans les tribunes
Lorsque Ben Maracle et Trevor Monaghan se sont rencontrés à l’été 2023 lors du dîner de mentorat et de réseautage des anciens athlètes autochtones de l’Université d’Ottawa, Monaghan suivait déjà la carrière de footballeur de Maracle depuis plusieurs années.

Portant fièrement le gris et grenat de l’Université d’Ottawa depuis 2019, Maracle est le quart-arrière partant des Gee-Gees et est reconnu comme l’un des meilleurs joueurs offensifs des Sports universitaires de l’Ontario. Cette saison marque la quatrième et dernière année de son programme de psychologie assorti d’une mineure en études autochtones à l’Université d’Ottawa.  

un groupe de 5 personnes se tenant côte à côte

Monaghan (B.Sc.Soc. 2001), lui-même ancien footballeur des Gee-Gees, a joué à plusieurs postes avec l’équipe de 1997 à 2001. Les deux hommes, qui ont noué des liens d’amitié à la suite du dîner des anciens, travaillent à la fois ensemble et chacun de leur côté à la réalisation d’un objectif commun : implanter le sport qu’ils aiment dans leur communauté d’origine. Monaghan provient de la Nation des Cris de Chisasibi, dans le Nord-du-Québec, et Maracle, du territoire mohawk de Tyendinaga, près de Kingston.  

Leur engagement repose sur la même conviction, à savoir que le football est bien plus qu’un simple jeu. Ce sport leur a procuré un système de soutien loin de la maison, des moments propices à l’apprentissage et la motivation nécessaire à la réussite universitaire. Autre fait important, le football est devenu pour eux un moyen de favoriser non seulement la prochaine génération de footballeurs des Gee-Gees, mais aussi une culture de l’excellence sportive chez les jeunes autochtones.  

« Le football a changé ma vie, et de manière très positive. Je serais ravi si ne serait-ce qu’une autre personne suivait un parcours semblable au mien », mentionne Maracle. « Les leçons apprises sur la gestion du temps, le travail d’équipe et la communication ont été déterminantes, ajoute Monaghan. Le football m’a donné les outils nécessaires pour réussir dans la vie. » 

Amener le football à la maison 

Le football n’est pas un choix naturel pour les jeunes vivant dans la réserve, où le hockey, la crosse et le ballon sur glace sont les sports les plus pratiqués.  

Maracle se souvient d’avoir manqué la récréation à l’âge de 11 ans pour regarder les moments forts de Tom Brady avec un enseignant de l’école primaire. De son côté, Monaghan a découvert le football lorsqu’un voisin lui a demandé s’il souhaitait prendre la dernière place disponible dans l’équipe locale. À 10 ans, il était quart-arrière et a remporté le titre de joueur par excellence de l’équipe. 

gee-gees joueurs de football dans un caucus

Si Maracle et Monaghan se sont mis au football presque par hasard, ils voudraient que d’autres jeunes autochtones puissent plus aisément se passionner pour ce sport. En 2022, Maracle a créé un programme qui amène des joueurs de la LCF et de l’Université d’Ottawa à Tyendinaga dans le cadre d’un camp de jour. Les participants font des exercices de football, partagent un repas traditionnel et discutent de la capacité unique de ce sport de rassembler des joueurs de taille, de force et d’origine ethnique différentes.  

« J’essaie d’inviter le plus grand nombre possible de joueurs de la LCF à ces camps, explique Maracle. J’aime voir les yeux de ces jeunes s’illuminer. Ils n’ont jamais rencontré d’athlètes professionnels auparavant. Grâce à ces rencontres, ils peuvent envisager d’atteindre ce niveau un jour. Le camp leur permet de croire que leur rêve peut devenir réalité. 

À Chisasibi, Monaghan a supervisé des matchs de flag-football féminin et de football masculin aux niveaux peewee, bantam et midget. « Ma mère a perdu une partie de sa jeunesse dans un pensionnat, regrette Monaghan. J’ai l’occasion d’aider une génération qui en a besoin. Des entraîneurs m’ont offert cette chance, et je tiens à la redonner à la prochaine génération. 

À titre de gestionnaire des programmes et des installations du centre de conditionnement physique de Chisasibi, Monaghan a également créé un programme de stage professionnel dans le cadre duquel des étudiantes et étudiants de l’Université d’Ottawa et des athlètes des Gee-Gees s’installent dans la communauté pour l’été afin de superviser des programmes d’entraînement personnel le jour et d’entraîner une équipe de football le soir. « J’aime m’occuper de ces stages, c’est ma façon de remercier l’Université des possibilités qu’elle m’a offertes », souligne Monaghan.  

Soutien des anciens pour la réussite sportive 

Outre son travail à Chisasibi, Monaghan déploie ses efforts de mentorat à son alma mater. Membre du conseil des diplômées et diplômés autochtones de l’Université d’Ottawa depuis plusieurs années, il estime qu’il est toujours nécessaire de mieux informer les étudiantes et étudiants actuels sur les ressources offertes à l’Université et sur le réseau d’anciens athlètes. 

Et même s’il n’est pas encore diplômé de l’Université d’Ottawa, Maracle porte déjà en lui l’esprit des anciens, qui consiste à soutenir les futurs footballeurs des Gee-Gees : « J’ai pour principe qu’on ne peut devenir riche sans enrichir les autres. La seule façon d’avancer, c’est de redonner à la prochaine génération. »  

Gee-gees football players celebrating on the field

Selon lui, l’organisation d’autres événements comme le dîner de mentorat et de réseautage des anciens athlètes autochtones pourrait aider les athlètes universitaires à savoir qu’ils ont accès à des ressources de soutien non seulement dans leur sport, mais également dans leurs études et dans leur adaptation à la vie loin de leur communauté d’origine.  

Par ailleurs, Monaghan et Maracle prévoient tous deux être au stade pour la présente édition du match Panda, contre l’Université Carleton. Maracle et ses coéquipiers viseront une cinquième victoire de suite au match Panda, tandis que Monaghan et ses quatre fils, tous vêtus du chandail des Gee-Gees, seront dans les gradins pour l’encourager.