Mon expérience virtuelle en Haïti

Par Laurence

Étudiante, Études des conflits et droits humains

Nouvelles du terrain
Haïti
photo d'une petite valise avec des petits drapeaux de partout
« Je suis une finissante au baccalauréat spécialisé en études des conflits et droits humains avec une mineure en sociologie de l’université d’Ottawa. »

Laurence, Études des conflits et droits humains, CECI Haïti, Agente en recherche en genre

Si vous lisez ceci, j’ose espérer que vous êtes, tout comme moi, une amatrice ou un amateur de tout ce qui touche les grandes questions internationales. À défaut de compléter mon dernier semestre sur les bancs d’école, j’ai opté pour le stage international virtuel qui équivaut à 6 crédits universitaires. Je vous ouvre alors une fenêtre sur mon expérience virtuelle en Haïti et plus précisément, sur mon poste d’agente en recherche en genre pour le CECI (Centre d’étude et de coopération internationale).

Tout d’abord, sachez que je ne suis aucunement déçue de devoir effectuer mon mandat en ligne, c’est plutôt ce qui m’a permis d’entamer les démarches administratives avec l’université. Ayant un emploi étudiant qui nécessite ma présence sur le territoire du Québec, je ne pouvais être expatriée en Haïti pour une durée de 3 mois. Ceci étant dit, j’espère que l’université d’Ottawa trouvera une façon de garder ce programme virtuel en vie, même en temps de non-Covid.

Pour ceux et celles qui se demandent en quoi consistent les stages internationaux, dites-vous que l’objectif principal est d’offrir aux étudiants l’opportunité de goûter au monde professionnel, en plus de pimenter nos curriculums vitae avant la maîtrise. D’ailleurs, le volontariat virtuel nous permet de développer des capacités d’adaptation qui vont bien au-delà des aptitudes acquises dans le cadre de nos cours universitaires. Le mandat vient solidifier nos habiletés professionnelles, des compétences qui nous seront utiles peu importe la profession.

Maintenant, comme vous pouvez vous en doutez, j’ai un parti pris pour l’équipe du CECI en Haïti. En les appuyant, j’ai été en mesure de toucher à une multitude de projets, aussi minime ma contribution fut-elle dans certains cas. Pour ce qui est de mes responsabilités principales, je participe à la réalisation d’un audit participatif en genre dans un organisation partenaire. La mission est d’évaluer l’état de la prise en compte de l’égalité femme-homme au sein de l’organisation. J’ai aussi collaboré à la conceptualisation d’une formation en genre qui sera donnée à une trentaine d’employés ; une formation qui offre une mise à niveau sur les concepts de base et qui se focalise sur l’intégration de l’approche genre sous forme d’ateliers. Prochainement, j’effectuerai une recherche sur les obstacles confrontés par les femmes dans les métiers non traditionnels pour la réalisation d’un colloque. Je ferai aussi une recherche sur la situation des droits LGBTIQ ainsi que des femmes vivant avec un handicap physique ou intellectuel dans la société haïtienne. Mon stage prendra fin avec ma dernière responsabilité, celle de l’élaboration d’une boîte à outils pour aider les organisations partenaires à intégrer l’approche d’égalité entre les femmes et les hommes.

J’aimerais souligner l’importance et l’efficacité du volontariat virtuel puisque je pense qu’il est sous-estimé par plusieurs. Généralement, j’ai l’impression que l’on valorise davantage les stages de terrain. Pourtant, ils ont tous deux des spécificités qui font d’eux une expérience unique en leur genre. Tout comme le stage de terrain, le stage virtuel n’est pas fait pour tous ! Il y a aura plusieurs défis et obstacles, mais c’est précisément les raisons pour lesquelles les stages internationaux forgent les décideurs de demain.