Le vendredi 7 juin 2024, lors de la cérémonie de la collation des grades de l'Université, la Faculté des sciences sociales remettra un doctorat posthume à Stéphanie par l’intermédiaire de son conjoint, Guillaume Deschênes-Thériault.
Les membres de l’École gardent un souvenir lumineux de son intelligence et de sa ténacité, de sa rigueur et de son attention pour l’ensemble de la communauté universitaire. Celles et ceux qui connaissaient son long combat contre le cancer conserveront l’inspiration de son courage souriant. Au sein de l’exécutif de l’Association des étudiant·e·s diplômé·e·s en études politiques de l’Université d’Ottawa, elle avait démontré des qualités remarquables d’organisation. Le travail avec Stéphanie nous a offert la présence d’une doctorante, chargée de cours, assistante d’enseignement et de recherche hors pair et d’une collègue exigeante, passionnée de démocratie et de droits humains (thèmes de ses recherches de maîtrise sur le Guatemala) et défenseure de la francophonie. Voix écoutée de nos assemblées départementales, elle s’était activée sur le dossier de la diversification des formats de thèse de doctorat avec l’adjonction de la thèse par articles. Elle était un véritable référentiel pour les nouvelles cohortes de doctorat, tout particulièrement durant la pandémie de Covid-19, accueillant, aiguillant, rassurant les nouvelles et nouveaux venu·e·s, sans jamais être avare de conseils et d’encouragements à persévérer et à tirer le meilleur de leurs capacités.
Pour son doctorat, récompensé par une bourse du CRSH, elle avait choisi d’investiguer l’autoritarisme à partir des ambigüités de la consolidation de la paix à l’ougandaise. Stéphanie fut une chercheuse plus que déterminée et aventureuse, partie enquêter sur un terrain « difficile » entre deux séries de traitements médicaux. Combative, elle avait décidé de devenir une spécialiste du mal qui la rongeait sans jamais qu’il ne parvienne à altérer la joie et le goût de l’enquête qu’elle transmettait à qui avait la chance de converser avec elle.
Journaliste à La Rotonde, le journal étudiant francophone de l’Université, Stéphanie fut également membre étudiante du Centre de recherche et d’enseignement sur les droits de la personne et, pendant un an, Commissaire à l’équité de l’Association des étudiant·e·s diplômé·e·s de l’Université d’Ottawa, dans un contexte compliqué. Hors du campus, elle mobilisait ses valeurs et mettait son expertise au profit d’Amnistie internationale, du Conseil canadien pour la coopération internationale ainsi que de l’East and Horn of Africa Human Rights Defenders.
Les témoignages sont unanimes : nous avons eu la chance de la côtoyer. Nous nous souvenons de la chercheuse remarquable, de la collègue et de l’amie attentionnée qui partageait avec générosité son humour taquin et son optimisme. Si une pensée vive s’est tue, dans nos cœurs la conversation ne s’est pas interrompue. Stéphanie changeait la vie de celles et de ceux qui la croisaient à l’École d’études politiques et à l’Université d’Ottawa.
Et dans le rétroviseur, c’est toute une École qui pleure.
À son conjoint Guillaume, également membre de notre École, à sa mère Michelle et à son père Yves (Diane Rheault), à son frère Jean-Sébastien et à sa sœur Laurie-Anne, à toute sa famille et ses proches, nous présentons nos condoléances les plus sincères.