Résilience et adaptabilité

Par Pamela

Pamela, Conflict Studies and Human Rights

From the Field
Colombie
Une carte continentale
« Les expériences que nous vivons aujourd'hui ne sont que le produit d'événements qui ne dépendent pas de nous, mais ce que nous retirons de ces expériences ne dépend que de nous. »

Pamela, études sur les conflits et les droits humains
Pays de stage virtuel: Colombie
ONG canadienne: Mines Action Canada
ONG locale: Campagne colombienne pour l'interdiction des mines antipersonnel

Parmi les nombreuses choses que j'ai apprises jusqu'à présent au cours de mon stage virtuel, c'est l'importance de tirer le meilleur parti d'une mauvaise situation pour surmonter les obstacles que l'adversité présente. La résilience et l'adaptabilité n'ont jamais été aussi importantes qu'aujourd'hui. Cela s'applique non seulement aux institutions et aux organisations, mais aussi à nous-mêmes en tant qu'individus, afin que nous puissions nous acclimater aux défis dans lesquels nous nous trouvons actuellement plongés jusqu'à la taille et, en outre, nous préparer à ceux qui sont encore à venir.

Alors que j'arrive à la moitié de mon stage virtuel, j'ai déjà beaucoup appris sur les défis quotidiens des ONG, chacune d'entre elles étant fortement affectée par les réalités actuelles et les héritages passés des nations dans lesquelles elles sont basées. Je suis particulièrement étonnée de voir comment la Campagne colombienne pour l'interdiction des mines antipersonnel (CCBL) fait face aux défis uniques associés à une crise de santé publique tout en naviguant dans des contextes nettement tendus. Grâce à ma position flexible de soutien général pour toutes les questions liées à la gestion de projet et à la communication, j'apprends comment les projets qui ont été laborieusement planifiés, budgétisés et approuvés changent en temps réel en raison des complexités associées, d'une part, à la pandémie de COVID-19 et, d'autre part, aux hostilités croissantes entre le gouvernement colombien et l'opposition. Les contingences qui en découlent se traduisent par une situation très complexe qui affecte la portée du CCBL. Cependant, en tant qu'assistante à temps partiel de l'équipe Projets et suivi et assistante à temps partiel de l'équipe Assistance aux victimes/Développement et liaison avec la communauté, je suis en mesure d'observer (et de participer) à la manière dont mon organisation travaille dans ces moments difficiles et ces circonstances imprévisibles. Par exemple, en créant, modifiant et mettant en œuvre des outils et des stratégies pour atténuer les effets de ces circonstances sur les résultats des projets humanitaires.

Bien que je sois basée chez moi, à près de 5000 kilomètres de mes collègues du CCBL, il est néanmoins passionnant de voir comment l'organisation s'adapte malgré les nouveaux défis auxquels elle est confrontée. Lorsqu'elle ne peut pas mettre en œuvre les stratégies existantes, l'organisation les modifie, adapte l'application des stratégies existantes en fonction des nouveaux contextes perturbateurs ou crée de nouvelles stratégies, ce dernier point étant celui qui m'intéresse le plus dans le cadre de mon stage. Néanmoins, toutes les actions susmentionnées sont très complexes et importantes, car chaque méthode est cruciale pour garantir qu'aucun des bénéficiaires du travail du CCBL, en particulier les survivants d'artefacts explosifs et les personnes prédisposées aux effets des artefacts explosifs, ne soit laissé pour compte. Même en cas de difficultés, des organisations telles que le CCBL continuent de tirer la sonnette d'alarme pour ceux dont la voix est étouffée dans les moments difficiles, ce qui m'amène à mon dernier point.

L'humanité se trouve actuellement à un point où, en raison des effets de cette pandémie, elle peut plus facilement identifier et évaluer les failles critiques des systèmes sociaux, sanitaires et autres dont les gens dépendent fortement, tant en temps de crise qu'en temps normal. Il est toujours possible d'améliorer en permanence les stratégies de surveillance et de signalement, les mécanismes de retour d'information, les pratiques de responsabilisation, la gestion des données et des informations et l'application des connaissances dans les types de réseaux sociaux alimentés, à des degrés divers, par la société civile : réseaux de défense des droits de l'homme, réseaux d'assistance communautaire, réseaux de ressources humanitaires, réseaux de communication, réseaux gouvernementaux d'aide aux victimes, etc. Cette période est l'occasion d'une croissance inégalée et sans précédent. C'est l'occasion pour nos industries et nos secteurs (et pour nous-mêmes) d'innover et de croître d'une manière que nous n'aurions peut-être jamais connue autrement, du moins pas à ce rythme. Malgré les tensions et les difficultés ressenties à travers la planète, cette période de l'histoire pourrait être un témoignage de la façon dont les individus, les communautés, les organisations et les sociétés sont résilients, mais aussi réactifs.

Les expériences que nous vivons aujourd'hui ne sont que le produit d'événements qui ne dépendent pas de nous, mais ce que nous tirons de ces expériences ne dépend que de nous. Personnellement, j'espère tirer le meilleur parti de ces 1,5 mois à venir en continuant à consacrer mon énergie de manière efficace et enthousiaste pour aider mes collègues à remplir la mission du CCBL et à contribuer par tous les moyens possibles à l'amélioration de la situation des parties prenantes civiles touchées par les conflits armés, conformément à mon mandat.