Création d’un film d’animation pour vulgariser la fabrication de nanopores

Physique
Complexe STEM.
D’aucuns prétendent qu’on ne comprend vraiment un concept que si on arrive à l’expliquer à un enfant de cinq ans.

 Or, expliquer aux non-initiés la complexité de la fabrication de nanopores n’est pas une chose aisée, mais grâce à des chercheurs du Département de physique, cette technique incroyable sera bientôt largement connue. Et avec raison : elle transformera la médecine diagnostique, le séquençage de l’ADN et même le stockage de données numériques. Pour la rendre accessible au plus grand nombre, le professeur Vincent Tabard-Cossa et deux membres de son laboratoire, Matthew Waugh et Kyle Briggs, ont créé – avec l’aide du technicien Michael McLaughlin et de l’illustrateur Michel Hellman – un court-métrage d’animation pour démystifier leur dernière découverte, une technique, nommée « claquage diélectrique » qui permet de fabriquer très simplement des nanopores. Ce projet de diffusion, tout en contribuant à la publication de leurs protocoles, plans de conception et logiciel (grâce auxquels on peut fabriquer soi-même des nanopores à l’état solide), a permis de vulgariser le concept pour que même un enfant puisse le comprendre.

Cinq illustrations représentant des étapes d'un film d'animation.

Aux fins du projet, le Laboratoire du professeur Tabard-Cossa envisage de mettre sur pied des activités éducatives, profitant du fait que la nanofabrication est maintenant abordable et facilement accessible aux jeunes du secondaire et aux étudiants et étudiantes de premier cycle. L’équipe de recherche s’emploie donc à concevoir des activités de laboratoire liées aux nanosciences pour les jeunes de la région. D’ailleurs, elle accueille régulièrement des jeunes du secondaire, qui viennent passer une journée pour apprendre à utiliser les nanopores avant de tâter eux-mêmes des applications concrètes des nanosciences.

Le but initial de ce projet de mobilisation des connaissances du professeur Tabard-Cossa n’était pas tant d’expliquer la fabrication de nanopores à des spécialistes des nanosciences, mais plutôt de démocratiser l’accès à la science. Le professeur veut faire gagner du terrain à cette technologie, pour qu’elle permette éventuellement les grands changements promis depuis des décennies en médecine diagnostique, en séquençage de l’ADN et en stockage de données numériques. Pour commencer, le professeur Tabard-Cossa et son équipe ont fait la promotion du court-métrage d’animation par l’entremise d’un communiqué de l’Université d’Ottawa, des médias sociaux et des organes de presse scientifiques. Depuis sa diffusion, le professeur a été approché par plusieurs scientifiques du monde entier, qui ont reconnu le potentiel de la technologie et la simplicité de la méthode. Si certains ont juste besoin d’un coup de main pour assurer le démarrage et le fonctionnement, la plupart aimeraient acheter une version de l’outil prête à l’emploi.

Quand on lui a demandé comment s’était passée son expérience, Vincent Tabard-Cossa s’est exclamé : « C’était beaucoup de boulot. La scénarisation, le travail avec l’illustrateur, l’enregistrement de la narration… Ça a pris un temps fou, mais ça en a valu le coup! » Ce projet collaboratif a donné à la communauté scientifique mondiale l’une des clés du succès : la confiance. Le professeur ajoute : « Grâce au projet, les équipes de recherche se sentent à l’aise de participer à la fabrication de nanopores dans leurs laboratoires, peu importe leur niveau de compétence en nanosciences ».

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