L'expérience des étudiants canadiens: L’événement commémoratif Bromley

Par Sarah Laframboise

Candidate au doctorat en biochimie avec spécialisation en génétique humaine et moléculaire, Université d'Ottawa

Sarah Laframboise
Institut de recherche sur la science, la société et la politique publique
Pelouse Tabaret.
Offre aux étudiant(e)s de deuxième ou troisième cycle de l'Université d'Ottawa l'occasion de rencontrer et d'échanger des idées avec des conseillers politiques principaux en science et technologie (S & T) de divers pays, secteurs et ordres de gouvernement à Washington D.C. et à Ottawa.

Mon équipe au Réseau de politique scientifique d'Ottawa (OSPN) et moi avons eu l'occasion de participer à l'événement commémoratif Bromley de cette année en tant qu'étudiants. Il s'agit d'un événement conjoint réunissant des stagiaires et des professeurs intéressés par la politique scientifique de l'Université d'Ottawa (uOttawa) et de l'Université George Washington (GWu). Après avoir organisé cet événement de façon virtuelle au cours des deux dernières années en raison de la pandémie, il s'agissait de notre premier retour en personne à l'Université d'Ottawa.

Il a été incroyablement inspirant de comparer les efforts en matière de politique scientifique dans les contextes canadien et américain grâce aux présentations de M. Nicholas S. Vonortas, professeur à GWU, et de Mme Alexandra Mallett, professeur adjoint à l'Université Carleton. En tant qu'étudiants, les complexités des grands efforts en matière de politique scientifique sont cruciales pour comprendre comment nous pouvons contribuer à la résolution des nombreux grands défis qui attendent la prochaine génération. À l'OSPN, ces leçons nous aideront à définir nos objectifs et nos valeurs en tant que groupe.

La conférencière principale de cette année, Mme Mona Nemer, conseillère scientifique en chef du Canada, a livré un témoignage émouvant sur l'importance et la pertinence des conseils scientifiques en temps de crise. Comme nous l'avons vu ces dernières années, la science est au premier plan de l'attention du public, ce qui a accru la demande de conseils et de politiques fondés sur la science.

Elle a également abordé l'importance des partenariats entre le Canada et les États-Unis en cette période, et le fait que la base même de cette relation repose sur une politique scientifique efficace. La conférence Bormley nous a permis de rencontrer des étudiants américains de la prochaine génération et de discuter de leur expérience dans ces domaines. Nous avons appris à connaître les projets et les domaines d'études de chacun. Tous ces projets, bien que très différents, étaient inspirants à leur manière !

À la fin de son discours, Mme Nemer s'est adressée directement aux "jeunes voix" de l'auditoire. Elle a souligné à quel point la prochaine génération est essentielle pour nous faire entrer dans la nouvelle ère de l'imagination. Elle appelle les étudiants à s'impliquer à tous les niveaux d'influence, en commençant par leur institution, leur communauté et leur ville. Nous avons été ravis qu'elle mentionne l'OSPN comme un moyen de s'impliquer dans la politique scientifique à l'Université d'Ottawa.

Ruth Cooper de GWu, et moi-même, avons eu l'occasion de fournir des réponses d'étudiants aux remarques du Dr Nemer. Alors que Ruth a pu donner le point de vue d'une étudiante américaine sur l'importance d'intégrer diverses voix dans les conseils scientifiques en cas de crise, j'ai pu m'appuyer sur l'appel du Dr Nemer pour que la prochaine génération s'implique dans la politique scientifique.

Dans ma réponse, j'ai parlé de l'enquête national récente portée oar l'OSPN sur le financement des étudiants diplômés. Nous avons reçu plus de 1300 réponses d'étudiants diplômés de tout le Canada afin de mieux comprendre comment les étudiants s'en sortent financièrement. Ces données sont extrêmement pertinentes pour discuter de la façon dont la prochaine génération de scientifiques sera retenue et contribuera à l'innovation au Canada.

J'ai pu partager quelques résultats préliminaires et nos conclusions ont été frappantes. Nous avons constaté que près de 45 % des personnes interrogées n'ont pas assez d'argent pour s'en sortir et ont des difficultés financières chaque mois. En outre, 87 % d'entre elles ont déclaré être stressées et angoissées par leurs finances.

Ce n'est pas ainsi que l'on bâtira une base solide pour l'infrastructure de recherche au Canada. La recherche existe grâce aux étudiants diplômés... Ce sont eux qui mettent les mains à la pâte, tout en jonglant avec leur formation, leurs cours, leurs postes d'assistant et leurs responsabilités universitaires.

De plus, plus de la moitié des répondants à notre enquête vivent sans aucune épargne. Alors que leurs pairs démarrent leur carrière et se constituent un patrimoine, les étudiants diplômés ont tout simplement du mal à s'en sortir. Une étude de Statistique Canada réalisée en 2015 a montré que près de 65 % des diplômés de maîtrise et de doctorat quittaient l'université avec une dette d'études d'un montant moyen d'un peu moins de 18 000 $, ce qui correspond aux résultats préliminaires de notre enquête.

Beaucoup de gens aiment la science, mais le système scientifique ne les aime pas et ne les soutient pas en retour. Nous avons créé un système qui exclut les femmes, les BIPOC, les LGBTQ2+ et les personnes handicapées. Les diplômés ne peuvent pas se permettre d'attendre la stabilité promise d'une carrière universitaire.

L'objectif de ma discussion était de lancer une conversation. Une communication et une discussion ouvertes sur ces questions ne pourront que dévoiler les inégalités et aider les décideurs à mettre en œuvre des changements efficaces.

Dans l'ensemble, mon expérience à la conférence Bromley a été incroyablement fructueuse. C'était très excitant de pouvoir rencontrer la Dre Nemer et nos collègues de GWU. J'ai eu la chance de dîner avec eux et c'était fantastique d'en apprendre davantage de chacun d'eux, ce qui a eu un impact significatif sur mon parcours dans le domaine de la politique scientifique. J'attends avec impatience l'événement de l'année prochaine !