Le bon outil : des chercheurs de la Faculté des sciences obtiennent des subventions d’équipement convoitées

Biologie
Sciences de la Terre et de l’environnement
Vue aérienne du campus et du canal rideau
La recherche en laboratoire est essentielle pour améliorer la compréhension de l’environnement, concevoir des traitements contre les maladies et bonifier la qualité de vie générale. Cependant, les études expérimentales requièrent de grandes dépenses lorsqu’on considère le prix de l’équipement de pointe.

La plupart des subventions de fonctionnement couvrent l’embauche d’étudiantes et d’étudiants des cycles supérieurs, l’achat de matériel de laboratoire et la diffusion des résultats de recherche, mais suffisent rarement à l’acquisition ou au remplacement d’équipement plus que nécessaire. Le Programme de subventions d’outils et d’instruments de recherche (OIR) du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) vise à aider les chercheuses et chercheurs universitaires en sciences naturelles et en génie à acheter de l’équipement de recherche. Malgré la grande concurrence, les membres du corps professoral de la Faculté des sciences ont été remarquablement nombreux à obtenir ces subventions. Voici celles et ceux qui ont reçu ces fonds convoités en 2021 pour ajouter à leurs laboratoires de l’équipement ultramoderne.

Les professeurs Christopher Boddy et Jeffrey Keillor ont reçu une subvention d’OIR pour remplacer leur synthétiseur de peptides en phase solide. Le laboratoire du professeur Boddy s’en sert pour caractériser les voies de synthèse biologique des produits naturels et étudier les peptides avec agrafes d’hydrocarbures qui se lient à l’ADN. Le laboratoire du professeur Keillor l’utilise quant à lui pour poursuivre ses recherches sur la biologie chimique des transglutaminases; l’appareil permet à l’équipe de créer des substrats et des inhibiteurs enzymatiques à base de peptides ainsi que de nouvelles sondes pour le marquage de protéines.

Système de synthèse automatisée de peptides par micro-ondes Liberty Blue
Système de synthèse automatisée de peptides par micro-ondes Liberty Blue, acheté par les professeurs Christopher Boddy et Jeffrey Keillor grâce à leur subvention d'OIR du CRSNG.

Les professeures Marina Cvetkovska, Allyson MacLean et Frances Pick se procureront deux chambres de culture à environnement contrôlé pour faire pousser des plantes, des algues et des bactéries photosynthétiques terrestres. Le groupe de la professeure Cvetkovska étudie l’adaptation et la réponse des plantes et des algues au stress abiotique, qui comprend le stress causé par les changements climatiques, en utilisant comme modèles des algues vertes extrêmophiles de l’Antarctique. Le groupe de la professeure MacLean examine la symbiose entre les plantes et les champignons mycorhiziens à arbuscules dans des conditions contrôlées – un contrôle dont les chambres de culture assureront la précision. Le laboratoire de la professeure Pick se sert de cet équipement pour la culture de cyanobactéries, plus précisément de souches toxicogènes d’espèces dulcicoles qui connaissent des proliférations et représentent de ce fait une menace pour la faune, la santé humaine et les économies régionales.

La professeure Eva Hemmer achètera un nouveau radiodiffractomètre doté d’un détecteur haute vitesse dernier cri indispensable pour son étude de la conception de matériaux optiques et magnétiques de nouvelle génération à base de terres rares. Les co-candidats sur sa demande utiliseront régulièrement l’appareil dans le cadre de leurs programmes de recherche, qui portent sur la gestion des déchets dans les industries minière et électronucléaire (Tom Al), les propriétés de divers oxydes de fer et leur influence sur le devenir des contaminants de l’environnement (Danielle Fortin), le développement d’outils pour interpréter le comportement des sols non saturés à des fins géotechniques (Sai Vanapalli), et la modification de matières cellulosiques pour en améliorer la performance dans les composites cimentaires et polymériques destinés à des applications de construction sophistiquées (Reza Foruzanmehr).

Le chercheur et professeur en début de carrière Rajendhran Rajakumar a reçu une réponse positive à sa toute première demande de subvention d’OIR. Il pourra acheter trois enceintes environnementales à climat constant avec lesquelles il établira un flux de travail en laboratoire pour l’étude expérimentale de la biologie et du génie génétique des invertébrés. Ces enceintes abriteront des colonies de plus de 50 espèces de fourmis et des centaines de lignées transgéniques de Drosophila melanogaster (mouches à fruit). Elles assureront le maintien des conditions expérimentales (p. ex. température, photopériode et humidité) pertinentes pour l’étude du développement, de la reproduction et des facteurs de stress.

Un groupe de chercheurs s’intéressant au développement, à la physiologie reproductive et métabolique et aux facteurs de stress anthropiques (comme les polluants) des poissons-zèbres normaux et génétiquement modifiés se procurera un appareil d’étude du comportement destiné à l’analyse haute résolution des mouvements. Le professeur Vance Trudeau a récemment découvert une nouvelle hormone sexuelle, la sécrétoneurine, et son groupe se servira de l’appareil pour examiner le comportement sexuel des lignées où l’on a effacé une ou deux versions du gène codant. Le professeur Jan Mennigen l’utilisera pour étudier divers aspects des rôles de l’isotocine et de la vasoticine, des nonapeptides ichtyens équivalents à l’ocytocine et à la vasopressine des mammifères, ainsi que les effets sur le comportement de l’exposition à des contaminants. Le professeur Tuan Bui se penchera sur les mécanismes neuronaux des maladies congénitales touchant les systèmes nerveux et musculo-squelettique. Enfin, le professeur Marc Ekker appliquera des méthodes transgéniques pour procéder à l’ablation de certains types de cellules neuronales et à l’édition génomique afin d’engendrer des mutations ciblées dans des gènes déterminants qui régulent le développement neuronal et le comportement locomoteur. Ensemble, ces chercheurs mèneront des recherches avancées sur le développement et la physiologie qui auront des applications en pisciculture, en biomédecine et en évolution.