Au moyen d’une technique avancée nommée « transformation transitoire par l’Agrobacterium », l’équipe de recherche de la professeure MacLean a transféré des gènes bactériens à des plantes en utilisant une bactérie spécifique. La séquence génétique en question était celle de la protéine de spicule du SRAS-CoV-2, que ciblent la majorité des vaccins contre la COVID-19.
Cette technique avait déjà été optimisée pour des plantes non comestibles, comme Nicotiana benthamiana, (un proche cousin de la plante de tabac) mais les travaux de la professeure MacLean et de sa coéquipière représentent les premiers essais réussis avec des plantes comestibles. Monique Power a testé plusieurs plantes, y compris la roquette, le chou Choho, le chou cavalier, le concombre, le poivron, le radis, l’épinard et la tomate, mais c’est dans la laitue qu’elle a finalement observé l’expression souhaitée de la protéine virale. C’est donc cette plante que l’équipe de la professeure MacLean a jugé la plus propice à la création d’un vaccin comestible.
C’est une découverte importante, qui a possibilité de révolutionner notre conception des vaccins et de leur administration. Non seulement cette méthode est beaucoup plus simple que l’injection, mais elle stimule aussi la création d’une immunité muqueuse, qui agit comme un agent stérilisant pour les surfaces muqueuses comme les poumons. De plus, elle offre la possibilité de combiner la vaccination par voie orale et par voie cutanée, pour obtenir une réponse immunitaire plus complète et une meilleure protection contre la COVID-19 et d’autres maladies virales à l’avenir. Elle présente en outre plusieurs avantages, dont la possibilité de se passer d’aiguilles et un faible coût de production, étant donné que la distribution du produit ne requiert pas de chaîne du froid. Cette dernière caractéristique faciliterait grandement l’administration des vaccins dans les zones rurales et accélérer les efforts de vaccination dans les pays sous-développés du monde entier.
La prochaine étape consistera à mener des études sur les animaux afin de déterminer le dosage d’antigène nécessaire pour susciter la production d’anticorps protecteurs. Les résultats de ces travaux nous rapprocheront vraisemblablement de la fabrication de virus comestibles distribuables au public.