Depuis sa légalisation au Canada, le cannabis est rapidement devenu un objet de recherche populaire. Latifa Coulibaly et Allaa Halabi, qui étudient au premier cycle, se penchent tous deux sur le cannabis dans le cadre de leur thèse de spécialisation, sous la supervision du professeur Cory Harris. Leur enthousiasme pour la recherche sur l’innocuité et les avantages thérapeutiques du cannabis leur a valu le prix pour les études de premier cycle du programme Assurance de la qualité et contrôle de la qualité du cannabis (AQCQC). L’objectif du programme AQCQC, une initiative issue du Programme de formation orientée vers la nouveauté, la collaboration et l’expérience en recherche (FONCER) du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG), est de faire avancer la recherche sur le cannabis dans les universités du Canada et de préparer la prochaine génération de chercheuses et chercheurs des secteurs privé et public dans ce domaine.
Latifa Coulibaly a conçu et caractérisé un modèle in vitro pour évaluer le potentiel anti-inflammatoire des cannabinoïdes. Elle a recensé des cibles thérapeutiques potentielles pour les cannabinoïdes sans utiliser directement des constituants du cannabis. Elle a eu recours à deux méthodes : le modèle d’inflammation induite par lipopolysaccharides (LPS) et la technique de profilage des protéines basé sur l’activité (en collaboration avec le groupe Pezacki). Tout d’abord, Latifa a utilisé un modèle cellulaire (cellules TPH-1) contenant des enzymes que l’on sait être présentes dans le corps humain. Ensuite, à l’aide des LPS, elle a simulé l’inflammation dans les cellules pour constater les changements dans l’activité des enzymes en appliquant la technique de profilage des protéines basé sur l’activité. Latifa a découvert que l’inflammation faisait augmenter considérablement l’activité des protéines associées à l’inflammation et à l’immunité. Elle a démontré que les cannabinoïdes ciblent des protéines cellulaires particulières, ouvrant ainsi la porte à d’autres recherches sur leur potentiel anti-inflammatoire. Dans ses temps libres, elle fait du bénévolat auprès de l’UNICEF à l’Université d’Ottawa, et de réfugiées et réfugiés de la Syrie qu’elle aide à faire leurs devoirs de français. À l’automne 2022, elle a entamé un MBA en gestion pharmaceutique.
Allaa Halabi a étudié la quantité et le sort du cannabis consommé – en particulier le THC – à l’aide d’un modèle représentant la digestion dans la bouche, l’estomac et les intestins. Pour réaliser ses recherches sans sujets humains, il a peaufiné une méthode de digestion des produits de cannabis comestibles en laboratoire. Il a ainsi pu détecter et déterminer la quantité de THC intact après chaque étape de la digestion. Ses résultats indiquent qu’il n’y a pas de perte notable de THC après la digestion d’un produit comestible. Autrement dit, la quantité mangée ou bue devrait représenter le THC qui peut être absorbé dans le corps. Outre sa thèse, Allaa s’investit dans la communauté en faisant du bénévolat pour les services offerts sur le campus, comme le Service de raccompagnement et le programme de tutorat Students Offering Support (SOS). Il aimerait devenir médecin.
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